Guinée : Gestion saine des ressources pour un développement durable

Ibrahim Khalil Kaba

Par Ibrahim Khalil Kaba : Depuis plusieurs mois, la Guinée est dans tourbillon de convulsions et crises socio-politiques avec une dégradation exponentielle de sa situation socioéconomique. Nonobstant quelques exploits sectoriels tels que les infrastructures routières et le système éducatif qui ont connu un bond significatif. La Guinée demeure encore trainarde dans la grande marche vers le progrès économique spectaculaire. Les indicateurs et les agrégats macroéconomiques sont en difficulté à tous les niveaux. D’énormes défis restent à relever surtout dans la gestion des politiques publiques et la lutte contre pauvreté et la corruption.

En dépit de l’allègement des dettes par le Fonds Monétaire International (FMI) et le Groupe de la Banque Mondiale (BM) en 2012, la Guinée demeure lourdement endettée depuis le dernier trimestre 2020, situation exacerbée par l’avènement du 5 Septembre 2021. Depuis lors, un diagnostic troublant s’est affiché au tableau de la situation socio-économique du pays.

La Guinée est face à ses échéances et redevances envers les institutions de Bretton Woods occasionnant la suspension de nouveaux engagements et éventuels décaissements auprès des fonds arabes et autres institutions. Tandis que la croissance tirée par la rigueur persistante du secteur minier s’étend entre 4.7% en 2022 et 5.6% en 2023, d’autres secteurs souffrent sous la pesanteur des chocs internationaux sur les prix des matières premières et autres ressources naturelles (Rapport-Pays du FMI n#23-43 Guinée FMI). Au cœur de cette tempête de souffrances, s’ajoute une crise énergétique aux délestages intempestifs et conséquences douloureuses qui empoisonnent désormais une économie plongée dans l’attente infinie d’une croissance freinée. Tout cela parce que la plupart des politiques publiques et stratégies gouvernementales n’a pas été repensées et tamisée depuis plusieurs décennies pour une normalisation et un meilleur rendement de la stabilité socio-économique et institutionnelle. Justement, ce sont ces politiques publiques vétustes aux exorbitantes dépenses d’investissement qui ont gangrené l’aide au développement et les coopérations avec les partenaires techniques et financiers.

Dr. Karamo KABA, Gouverneur de la Banque Centrale de la République de Guinée

Par ailleurs, en soulevant le rideau secret de levée de fonds opérée au forceps auprès des banques commerciales par le génie créateur de Dr Karamo Kaba, l’exubérant gouverneur de la Banque Centrale de la République de Guinée (BCRG). On constate désormais que cela a permis de gargariser les effets secondaires de la loi des finances rectificatives du budget horizon 2024-2025. Cette perspicacité a permis   de mettre les roues en motion pour assurer la véracité et la sincérité de nouvelles politiques évitant désormais de mettre la corde au cou des finances publiques. En formulant savamment ce mode de fonctionnement, Dr Karamo Kaba a mis en œuvre des projets de développement à court et moyen termes.

En sus, l’analyse quantitative révèle que la quasi-totalité de la population guinéenne ou environ 44% de cette-ci vit en dessous du seuil de la pauvreté soit 16,000 gnf par personne et par jour (Bureau National de Statistique 2023). Selon un rapport du Fonds Monétaire International (FMI), le déficit budgétaire de la Guinée était de 2.3% et cela en raison de la hausse des dépenses d’investissement soit 4.5% de son produit intérieur brut (PIB) en 2023. Cette faiblesse des capacités opérationnelles classe la Guinée lethargiquement au 182 ème rang sur 189 pays sur l’échelle de l’indice du développement humain, pierre angulaire de tout épanouissement socioéconomique fulgurant. Alors si cette tendance n’est pas renversée, le risque de surendettement est bel et bien éminent. La vulnérabilité de l’économie guinéenne a toujours été étroitement liée aux problèmes structurels qui lient les mains aux pieds de toute tentative de décollage économique depuis décennies.

En dépit de nombreuses mesures prises pour remédier aux défaillances socio-économiques, le taux de chômage tourne relativement autour de 8.5% et les jeunes diplômés végètent désœuvrement dans les centres urbains de Conakry à la recherche de leur tout premier emploi. Cette défaillance ou déficit est imputable surtout à l’inadéquation de la formation pour répondre à la demande criarde d’un marché à fort potentiel minier.

En 1999, une étude du groupe de la Banque Mondiale (BM) a établi à partir d’un échantillon de 133 pays, une corrélation entre la gestion saine des ressources (tant humaines que naturelles) et la création de richesse et le développement durable. Ce constat fait figure de valeur pour les investisseurs directs étrangers (IDE) en quête de rentabilité entre le confluent de pilotage opérationnel (gestion saine) et les financements. Cette fonctionnalité efficace du marché assure un régime de gestion saine des ressources tout en respectant les actifs des investisseurs et leurs rendements escomptés. Ce comportement évite la tendance anticonstitutionnelle et déloyale du marché en limitant les dégâts de la corruption et le non-égard pour l’état de droit en assurant les politiques publiques et fait de la Guinée une destination privilégiée des investissements directs étrangers (IDE)tel que témoignent les cas empiriques de la Malaisie et du Singapour. Au moment où l’économie guinéenne n’est pas au beau fixe, cette pratique peut donner un coup de pouce douce au dos d’une croissance accélérée et durable.

Par Ibrahim Khalil Kaba

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