Mambia (Kindia) : le cri de cœur des populations de Koumbassaya, en manque de tout 

Mambia (Kindia)

En Guinée, les populations vivant en milieu rural connaissent de nombreuses difficultés dans divers domaines. C’est le cas de celles du secteur de Koumbassaya, relevant du district de Gbinkili, dans la sous-préfecture de Mambia, à Kindia. L’accès à l’eau potable, l’absence d’un poste de santé et d’autres infrastructures sont un véritable casse-tête chinois. Des responsables locaux, interrogés par l’envoyé spécial de Guineematin.com, ont exprimé leur calvaire et sollicité l’appui des autorités de la transition pour sortir de l’ornière.

Makhissa Soumah, présidente des femmes de Koumbassaya, déplore la situation dans laquelle se trouve leur secteur.

Makhissa Soumah, présidente des femmes du secteur Koumbassaya

« Nous rencontrons de nombreux problèmes ici à Koumbassaya. Tout d’abord, nous n’avons pas de poste de santé. Lorsqu’une femme enceinte tombe malade, cela devient une grande difficulté, car il faut la transporter soit à Mambia centre, à Kindia centre, ou parfois même à Gbinkili pour recevoir des soins. Ensuite, nos produits agricoles sont vendus sur place faute d’un marché adéquat. Nous demandons aux autorités de nous aider à obtenir un marché digne de ce nom. Par ailleurs, l’endroit où se tient habituellement notre marché hebdomadaire est souvent submergé par les eaux suite aux inondations. Actuellement, le marché de Gbinkili a été déplacé au sein de l’école, mais cette situation ne pourra pas durer. Avec l’ouverture imminente des classes, les enseignants ne pourront pas accepter la cohabitation entre les activités du marché et l’enseignement. Concernant l’eau, nous disposons de deux forages, mais notre population ne cesse d’augmenter. Ces forages ne suffisent plus à subvenir aux besoins des habitants. Il est important de préciser que Koumbassaya ne se limite pas uniquement à son centre, c’est une grande localité. Ce dont nous avons vraiment besoin, c’est d’un poste de santé et d’un hangar pour le marché. Nous habitons dans les mines où se trouve la Compagnie des bauxites de Kindia (CBK) », a-t-elle souligné.

Même son de cloche Arafan Ousmane Camara, imam de la mosquée de Koumbassaya, qui met en lumière un autre aspect des défis du secteur.

« Il règne une parfaite cohésion entre les jeunes, les femmes et les sages, surtout sur le plan religieux. Cependant, la mosquée que nous avons ici est en très mauvais état. Elle a été construite sous un hangar offert par des Arabes, mais elle n’est pas fonctionnelle. Elle est grande, certes ; mais son entretien et son équipement posent de sérieux problèmes. En plus, il n’y a pas de courant. Nous utilisons des lampes torches pour éclairer la mosquée. Mais en période de pluies, si les torches ne sont pas chargées, nous faisons la prière dans l’obscurité, en nous tenant les mains. La mosquée a été mal construite et ne répond pas à nos besoins. Nous demandons donc aux autorités ainsi qu’aux bonnes volontés de nous aider à reconstruire ce lieu de culte », a plaidé l’imam.

Alseny Sylla, président de la jeunesse de Koumbassaya, dresse un tableau sombre des récentes inondations qui ont frappé la communauté.

Alseny Sylla, président de la jeunesse de Koumbassaya

« L’inondation qui a frappé notre secteur a causé de nombreux dégâts matériels. De plus, nous sommes plus de 1000 habitants ici et nous n’avons toujours pas d’école. Nous appelons le Général de corps d’armée Mamadi Doumbouya à se pencher sur la situation de notre localité pour son développement. Si par malheur, il nous a oubliés, nous aimerions en être informés », a-t-il déclaré, avec une pointe de désespoir.

De retour de Mambia, Amadou Baïlo Batouala Diallo, envoyé spécial de Guineematin.com 

Tél. : 628 51 67 96

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