Marie Jeanne contre Brussels Airlines au TPI de Mafanco : les réquisitions et plaidoiries attendues le 10 octobre prochain

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L’affaire opposant Marie Jeanne à la compagnie aérienne Brussels Airlines et son agent Fatoumata Doré a continué jeudi, 26 septembre 2024, devant le tribunal correctionnel de Mafanco avec la comparution des témoins. Mais, seul Ibrahima Guissé qui témoignait en faveur de la prévenue a été entendu, rapporte Guineematin.com à travers un de ses journalistes.

Né en 1986 à Conakry et domicilié à Lambanyi, Ibrahima Guissé est un agent commercial au compte de la compagnie Brussels Airlines. Il a apporté son témoignage dans ce dossier ce jeudi devant cette juridiction.

« Je ne peux rien témoigner sur les faits, parce que je n’étais pas présent lors de leur altercation. En ce qui concerne le ticket de madame, c’est vrai que le 1er ticket qui a été émis elle avait droit à 3 valises. Mais le billet initial a été changé. Et sur ce deuxième billet, l’agent qui s’était chargé de son cas n’a pas rattaché ce billet-ci avec le paiement de son supplément de voyage », a-t-il expliqué.

Cherchant à comprendre, le tribunal demande : « Est-ce qu’il est possible que le billet soit changé est que le ou la propriétaire du billet ne soit mis au courant ? ».

« Oui », a répondu le témoin.

De son côté, le ministère public a interrogé le témoin qui, il faut le rappeler, est également chef d’agent au sein des bureaux de Brussels Airlines, sur le mode de fonctionnement de la compagnie.

« Vous avez un billet initialement mentionné qui stipule qu’il y a un 3ème bagage. Il y a eu modification sur le billet et que sur celui-là le service du paiement dans l’ancien billet n’est pas mentionné, est-ce que vous avez le droit de refuser ce service de troisième bagage », a demandé le procureur Siba Toupou.

« Oui, dans le sens où je n’ai pas de preuve qui me prouve que le paiement a été initialement effectué. Et nous avons plus de 200 passagers à gérer, cela pourrait avoir un impact sur notre service », a répondu Ibrahima Guissé.

Revenant à la charge, le procureur demande encore : « Est-ce qu’un agent de Brussels Airlines à la possibilité de modifier un billet ici à Conakry ? »

« Oui, c’est possible », répond le témoin.

« Alors qu’est-ce qui vous dit que votre collègue n’a pas modifié le billet de madame Marie Jeanne ? » charge encore le parquet.

« Non, elle ne l’a pas fait. Parce que le rôle de nos agents à l’aéroport est de s’occuper de l’embarquement des passagers », a fait savoir le témoin.

« Avez-vous procédé à une vérification ? », a cherché à savoir le ministère public.

« Après que nous avons été mis au courant de la situation, nous avons vérifié. Elle n’a pas apporté de modification sur le billet », rassure Ibrahima Guissé.

Prenant la parole, le conseil de la partie civile a lui aussi cherché à savoir comment fonctionne la compagnie Brussel Airlines dans ce genre de situation.

« Sur la base de quoi vos agents peuvent exiger qu’un passager n’a droit qu’à seulement 10 kg ? », a cherché à savoir l’avocat de Marie Jeanne.

« Je n’ai pas de réponse à cette question », répond le témoin.

« Vous avez une collaboration avec hôtel plan où Marie Jeanne a acheté son billet, vous aviez la possibilité de rentrer en contact avec eux pour vérifier si effectivement elle avait droit a 3 valises. Pourquoi vous n’avez pas procédé à la vérification pour résoudre le problème ? », interroge une fois de plus l’avocat.

« Je n’ai pas de réponse à donner », a encore lâché le témoin.

Lors des débats, l’avocat de la défense a lui aussi pris la parole.

« On vous dit que vous n’avez pas cherché à contacter l’agence hôtel plan pour faire une vérification. Est-ce que l’hôtel plan a cherché à vous contacter vous ? » a-t-il demandé au témoin.

« Non, ils n’ont pas cherché à nous contacter », a répondu le témoin.

Poursuivant, le conseil de la prévenue a demandé que l’agence hôtel plan fournisse toute l’historique des services effectués concernant le billet de madame Marie Jeanne.

Lors du procès, la prévenue a été rappelée à la barre. Intrigué, le tribunal a cherché à comprendre pourquoi Fatoumata Doré a refusé de délivrer le reçu de supplément de bagage à Marie Jeanne.

« On n’avait pas de reçu sur place et on n’avait pas le temps d’aller jusqu’en ville pour lui délivrer le reçu. C’est pourquoi je l’ai photographié », a répondu la prévenue.

« Est-ce que vous reconnaissait avoir causé du tort à madame Marie Jeanne ? », a questionné l’avocat de la plaignante.

« Non, je ne le reconnais pas », a lancé la prévenue.

« On vous dit que vous avez injurié madame Marie Jeanne, on vous accuse d’avoir éventré sa valise et pris ses objets et que vous avez fait changer la place qu’on vous avait octroyée dans l’avion. Avez-vous fait toutes ces choses dont on vous accuse ? », revient à la charge l’avocat de la défense.

« Non, je n’ai rien fait de telles », s’est défendu la prévenue.

« Après vérification et avoir trouvé qu’effectivement elle avait déjà payé et qu’elle ne devrait pas payer ces 200 dollars, avez-vous cherché à lui rembourser son argent ? », a cherché à savoir le tribunal.

« On attendait que madame fasse la demande de remboursement, parce qu’on ne peut pas procéder à un remboursement sans la demande », a répondu Fatoumata Doré.

Finalement, le tribunal présidé par le juge Mohamed Sangaré a renvoyé le dossier au 10 octobre 2024 pour les réquisitions et plaidoiries.

Mariama Barry Pour Guineematin.com

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