L’humanité célèbre ce vendredi, 27 septembre 2024, la journée mondiale du tourisme sous le thème : “le Tourisme et la paix”. Une manière de rappeler que le tourisme ne se résume pas uniquement à la découverte de nouveaux horizons. Il représente aussi un moyen puissant de tisser les liens entre les peuples. En Guinée, cette journée sera célébrée en différé sur fond d’activités culturelles et touristiques à Conakry.
Rencontré hier jeudi par un journaliste de Guineematin.com, Moustapha Diallo, Directeur national adjoint du Tourisme, a évoqué les atouts touristiques de la Guinée, les défis auxquels le secteur fait face, ainsi que les perspectives pour l’avenir. Moustapha Diallo est revenu sur le sens de cette journée mondiale et la célébration en Guinée.
« La journée mondiale du tourisme est une journée institutionnalisée par l’organisation mondiale du tourisme appelée ONU Tourisme depuis 1980. C’est une date qui correspond à l’entrée en vigueur des statuts de l’organisation mondiale du tourisme et qui est un organe spécialisé des Nations-Unies. La journée mondiale du tourisme de cette année porte sur le thème : tourisme et paix. En République de Guinée, vous suivrez certainement la déclaration du ministre de la culture, du tourisme et de l’hôtellerie sur la journée mondiale du tourisme. Ça, c’est le premier programme. Le second sera emboîté par l’organisation de plusieurs événements en différé qui vont se passer à partir du 1er octobre au palais du peuple », a-t-il déclaré.
En poursuivant l’entretien, le directeur par intérim du tourisme n’a pas manqué de rappeler la richesse exceptionnelle de la Guinée en matière de ressources naturelles et culturelles.
« Depuis pratiquement 2020, nous avons élaboré, en appui avec l’organisation mondiale du tourisme et du PNUD, une stratégie nationale de développement durable du tourisme. Et dans cette stratégie, nous avons élaboré une vision stratégique du développement durable et du tourisme qui est basée sur le développement de l’écotourisme et également le tourisme de vision. Comparativement à ce qui se passe ailleurs, notamment au Rwanda, où le tourisme de vision est très développé. Ils font la vision des chimpanzés et des gorilles. Chez nous, nous avons pensé, puisque la Guinée regorge d’une population importante de chimpanzés, près de 17 mille. Ce qui est considérable au niveau des pays de l’Afrique de l’Ouest. Donc, nous avons aussi pensé qu’il faut baser notre tourisme sur la vision du Chimpanzé. La vision stratégique vise d’abord le développement de l’écotourisme sur les sites touristiques qui existent déjà notamment l’aménagement du voile de la mariée, sur le site de Sala à Labé, sur le site de Baro et de Niagassola. Nous sommes en train de travailler pour que ces sites-là soient réhabilités pour qu’ils fassent l’objet de bonne attraction touristique que les gens puissent visiter », a-t-il lancé.
Cependant, le directeur national adjoint du tourisme a souligné que de nombreux défis d’ordre institutionnel freinent encore l’essor du tourisme guinéen.
« Les défis sont nombreux, le problème est que le tourisme est un secteur transversal. Il y a des activités que nous pouvons faire, mais qui peuvent aussi dépendre d’autres secteurs. Donc, il faut qu’il y ait une synergie d’actions. Par exemple, on ne peut pas développer l’écotourisme de vision sans travailler avec le ministère de l’Environnement qui est en charge des parcs d’attractions. Nous ne pouvons pas travailler et faciliter l’arrivée des touristes en Guinée si la sécurité n’est assurée et le transport. Le défi est qu’il faut qu’il y ait un dynamisme, une interaction entre les activités pour que tous les secteurs concernés puissent converger vers le secteur du tourisme », a laissé entendre M. Diallo.
Le directeur national adjoint a également évoqué les efforts du gouvernement en matière de promotion et de valorisation des sites touristiques. Et malgré les défis, Moustapha Diallo reste optimiste quant aux perspectives du tourisme en Guinée.
« Le gouvernement actuel fait beaucoup d’efforts. Vous avez suivi le programme national du branding national qui est une initiative présidentielle. Ce programme nous a permis de mettre en exergue les potentialités touristiques du pays. Et vous savez, le branding c’est l’investissement, la culture et le tourisme. À travers ce vaste programme initié par la présidence de République, ça a boosté un peu les activités touristiques du pays. Ce qui fait maintenant qu’il y a une attention particulière, il y a également une volonté politique qui nous permet d’espérer que les activités planifiées dans notre stratégie pourront être exécutées. En ce moment-là même, avec l’arrivée du CNRD au pouvoir, il y a eu une initiative au niveau de la présidence qui consiste à aménager les 5 plages de Conakry. Les avances du démarrage des travaux sont presque obtenues. Deuxièmement, le voile de la mariée qui est en train d’être réhabilité et tant d’autres », a-t-il dit.
Enfin, notre interlocuteur a relevé l’importance du développement du tourisme sur l’économie nationale, ainsi que sur la communauté locale.
« Le tourisme est un secteur pourvoyeur d’emplois. C’est un secteur qui apporte des devises parce que le touriste qui arrive en Guinée ne vient pas avec le franc guinéen. Et également quand le tourisme se développe, tous les autres secteurs connexes se développent. C’est tant de secteurs qui bénéficient et c’est un guide parce que c’est un guide, les jeunes seront employés. Mais aussi puisque nous avons opté pour un tourisme durable, communautaire et responsable qui bénéficie parce que nous, nous avons voulu inverser la tendance. Au lieu que ça soit un tourisme de masse, nous voulons un tourisme simple qui participe au développement local. Un tourisme », a conclu notre interlocuteur.
La Guinée se prépare donc à célébrer en différé cet événement à partir du 1er octobre prochain, au palais du peuple, avec un programme riche en activités et en échanges pour promouvoir son potentiel touristique et sensibiliser sur l’importance du tourisme pour la paix mondiale.
Malick DIAKITE pour Guineematin.com
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