Poursuivi pour vol et escroquerie portant sur une somme de 20 mille dollars US, Ousmane Camara risque gros au tribunal correctionnel de Mafanco. Le parquet de cette juridiction a requis sa condamnation à 2 ans d’emprisonnement à l’audience jeudi dernier. Il aurait soustrait cette somme dans la maison de l’une de ses voisines, Aminata Touré, partie civile dans cette affaire. Mais, le jeune homme nie en bloc, bien qu’aperçu par les caméras de surveillance quand il s’introduisait dans la chambre de la plaignante, a appris sur place Guineematin.com à travers un de ses reporters.
Détenu depuis le 6 septembre 2024, Ousmane Camara est reproché d’être entré dans la maison de sa voisine pour y soustraire la somme de 20 mille dollars. Appelé à la barre ce jeudi pour donner sa version, il a plaidé non coupable des accusations portées à son encontre. « C’est vrai que je suis entré chez elle, mais les 20 mille dollars, je ne les ai pas pris, mais puisqu’on m’a vu dans la maison, ils ont dit que c’est moi qui ai volé l’argent. Même 1 franc, je n’ai pas pris. Si elle est sûre que je lui ai volé 20 mille dollars, qu’elle jure sur le Coran. Que toute la famille vienne jurer sur le Coran que c’est moi qui ai pris son argent. Je le jure, que même si je fais la prison, je fais la promesse de lui rembourser son argent, parce que le Coran est la chose à laquelle je crois le plus au monde. Comment puis- je être supposé avoir volé 20 mille dollars et resté chez moi sans sortir ? Je suis entré chez elle le samedi, et c’est lundi que son petit-frère m’a appelé et m’a demandé de sortir. Dès que je suis sorti, je l’ai trouvé avec des gendarmes derrière la cour. Si je les avais pris, je serais parti. 20 mille dollars, ce n’est quand même pas une petite somme », a-t-il expliqué.
A son tour à la barre, Aminata Touré, la partie civile, a maintenu ses accusations contre le prévenu. « On se connaît très bien, puisqu’on est voisin, il n’y a que 3 maisons entre nous. Il y avait de bonnes relations entre nous, puisqu’il est ami à mon frère. Il avait le droit de venir manger et était permis de tout faire chez moi. Mais, l’accès n’était autorisé aux visiteurs que le salon du bas. L’argent se trouvait dans ma chambre, en haut. La porte n’était pas fermée car elle avait un problème de serrure. Aussi je ne la fermais pas si souvent, parce que dans ma tête, personne ne s’aventurerait dans ma chambre, car l’accès était interdit aux invités. Mais, c’est ma jeune sœur qui l’a appréhendé ce jour, entrain de partir vers ma chambre. Mais, je n’ai pas su tout de suite qu’il avait volé l’argent. C’est 24 h après que je me suis rendu compte qu’il avait volé mon argent. Son acte m’a posé beaucoup de préjudice parce que cet argent était destiné à un projet qui ne pouvait pas attendre, parce que tout était déjà prévu. Donc j’ai dû aller m’endetter pour ça. Je demande à ce que mon argent soit remboursé », a dit la partie civile.
Lors des réquisitions, le ministère public a déclaré que le prévenu est un habitué des faits et que Aminata Touré n’est pas sa seule victime. « Voilà un monsieur qui donne l’impression d’être doux comme un agneau, alors qu’il n’en est rien. C’est quelqu’un qui a l’air calme mais qui est en réalité une personne venimeuse. Il prend le temps de sympathiser avec sa victime avant de passer à l’action. Il a été filmé par deux caméras pendant qu’il s’introduit dans la chambre. Il a même été surpris dans le bureau de l’une de ces victimes. Quand il a été pris la main dans le sac, il a apporté un argument comme quoi il est venu prendre le document d’un de ses proches et de surcroît, dans le bureau d’un inconnu », a argumenté le procureur Siba Toupou qui a requis la condamnation du prévenu à une peine de 2 ans d’emprisonnement.
Le tribunal, présidé par le juge Mohamed Sangaré, a renvoyé l’affaire à la date du 3 octobre 2024, pour le délibéré.
Mariama Barry Pour Guineematin.com