Assemblée générale de l’ONU : le Mali règle ses comptes avec l’Ukraine, la France, l’Algérie…

Colonel Abdoulaye Maïga, ministre malien de l'Administration territoriale, ministre d'Etat, porte-parole du régime militaire malien

Dans la soirée d’hier, samedi 28 septembre 2024, le Colonel Abdoulaye Maïga, a pris la parole au nom de Bamako à New York à l’occasion de l’assemblée générale des Nations Unies. La démarche visait à faire passer le message des autorités de la transition, dans lequel, il a fustigé les Nations en divergence avec le Mali, citant nommément l’Ukraine, la France et l’Algérie pour leur soutien aux « terroristes » du septentrion malien, rapporte le correspondant de Guineematin.com basé au Mali.

Si le président Assimi Goita n’a pas pris part à cette 79ème session des membres de l’ONU à New York, il y est représenté par son ministre d’Etat et porte-parole du régime militaire. Nos confrères de l’ORTM (Office de radio et télévision du Mali) ont diffusé en direct sa prise de parole.

Le Ministre malien de l’Administration territoriale s’en est pris à l’Ukraine pour une implication « auprès des terroristes du Nord malien ». Faisant allusion à la plainte commune déposée en août dernier dans ce sens par l’AES, le ministre Maiga a fait cas de celle en attente depuis 2022 où la France est pointée du doigt pour son soutien présumé aux groupes terroristes hostiles à Bamako.

Dans un contexte où le torchon brûle entre le Mali et l’Algérie, précédemment engagés par les Accords d’Alger, le Colonel Abdoulaye Maïga a fermement condamné l’ingérence de son grand voisin, qui « dépasse les limites de la diplomatie ». Il pointe du doigt les récentes accusations du ministre des Affaires étrangères algérien, selon lesquelles les forces maliennes, prétendument appuyées par des russes, auraient causé la mort de civils lors d’opérations menées par drones. Le numéro 2 du gouvernement malien n’a pas tardé à répliquer, fustigeant  » ces ingérences jugées inacceptables et s’élevant contre les commentaires perçus comme une tentative d’Alger de s’immiscer dans des affaires purement internes au Mali ».

De quoi pousser le Colonel Maïga à rappeler la fin de l’Accord d’Alger le 25 janvier 2024, à l’origine des divergences. « L’accord est bel et bien mort de sa belle mort », a-t-il déclaré, ajoutant que toute tentative algérienne de le ressusciter serait futile avant d’avertir en ces termes: « Pour chaque coup, le Mali répondra de manière proportionnée ». S’adressant directement au président algérien, Abdelmadjid Tebboune, le Colonel Maïga a utilisé des mots forts pour dénoncer ce qu’il appelle l’hypocrisie d’offrir « gîte et couvert » à des terroristes sur le territoire algérien. Cette déclaration, visant clairement les refuges supposés fournis par l’Algérie à des insurgés maliens, jette une ombre sur les relations de voisinage.

Cette sortie du porte-parole du pouvoir de Bamako à l’ONU symbolise la vision du Mali de revendiquer haut et fort sa volonté de s’affranchir de toute tutelle extérieure, et de promouvoir désormais les idéaux de l’AES dont le président en exercice est le Colonel Assimi GOÏTA.

Keita Idrissa, correspondant de Guineematin.com au Mali

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