Enseignement supérieur : le calvaire des bacheliers sur ParcourSup, la plateforme d’orientations, à Conakry

Saïdou Bangoura

Sauf changement de dernière minute, c’est aujourd’hui à 23 heures59’ que le processus d’orientation des candidats admis au baccalauréat unique session 2024 prendra fin. Au moment où chacune des minutes et secondes qui passent rapprochent de nombreux d’entre eux de l’université, plusieurs autres  rencontrent de nombreuses difficultés liées à la complexité de la plateforme d’orientation et la mauvaise qualité de la connexion internet. Ce matin, nous avons rencontré certains d’entre eux qui racontent leurs mésaventures.

Saïdou Bangoura est l’oncle d’une candidate. Avec sa nièce, cela fait maintenant trois jours qu’ils font des aller-retour entre leur domicile et l’ISSEG de Lambanyi où est installé un centre d’appel du département de l’enseignement supérieur. Ce périple, ce n’est pas par gaieté qu’ils le font, mais faute d’avoir compris l’utilisation de la plateforme Parcoursup. Ce, après avoir tenté à plusieurs reprises d’enregistrer sa nièce, mais en vain. Le juriste de profession estime d’ailleurs que la plateforme Gupol était plutôt facile d’utilisation et d’accès que cette dernière qui vient d’être mise en place.

« Quand le gouvernement a lancé la plateforme, il nous a dit qu’à partir de notre simple téléphone ou notre ordinateur on pouvait utiliser la plateforme. Mais quand moi je me suis connecté, j’ai essayé d’inscrire ma nièce, je n’ai pas pu m’en sortir. Le problème est qu’on n’a pas été formé à l’utilisation de la plateforme. Normalement une plateforme qu’on crée pour des nouveaux étudiants, il faut que chacun puisse l’utiliser sans demander l’aide d’une personne extérieure » a-t-il laissé entendre.

Une chose sur laquelle nos interlocuteurs sont tous d’accord, c’est bien la complexité de la plateforme  d’orientation parcoursup. Le cas de Gabriel Sagna est une autre illustration parfaite. Pour pouvoir s’orienter, le jeune élève admis au baccalauréat de cette année a dû se lever plusieurs fois tard dans la nuit espérant compter sur la stabilité de la connexion internet en cette période. Mais hélas, tout cet effort n’aura pas servi à grand-chose. Lui aussi, son dernier recours a été celui du seul centre d’appel installé à Conakry. Déçu, il fait entendre son cri de cœur.

Gabriel Sagno

« C’est déjà difficile de faire le BAC, maintenant si sur ça aussi il faut te déplacer ou passer des nuits blanches juste pour pouvoir t’orienter, c’est vraiment compliqué. Donc, il est temps d’améliorer le système de la plateforme pour que tout le monde puisse s’enregistrer sans souci », a-t-il dit.

Au-delà de la complexité de cet outil mis en place pour, selon le ministère de l’enseignement supérieur, de la recherche scientifique et de l’innovation, faciliter le processus d’orientation aux nouveaux étudiants, la mauvaise qualité de la connexion internet est un autre problème tout entier. Salifou Damba, un autre candidat, raconte sa mésaventure.

Salifou Damba

« Le processus s’est mal passé pour moi. Il y avait un problème de réseau. Quand tu cliquais, ça sortait impossible de se connecter. C’est ainsi que mes parents m’ont dit de venir ici, parce qu’à la maison ça ne marchait pas. Et mon INE ne prenait pas aussi », a-t-il déploré.

Nos tentatives auprès des responsables du centre d’appel de l’ISSEG d’avoir des informations sur  le pourquoi de ces différentes imperfections de la plateforme d’orientation sont restées sans suite. Pendant ce temps, le département se félicite de l’efficacité de cet outil. Il assure que sur 21 480 bacheliers de la session 2024, 19 739 ont pu s’inscrire. Et parmi eux, 19 560 ont complété l’ensemble de la procédure d’inscription.

Lamine KABA pour Guineematin.com

Tél. : 620995917

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