Gaoual : à la rencontre de la bouvière Fatoumata Diallo

Fatoumata Diallo, tenant une calebasse remplie de lait

La Préfecture de Gaoual est reconnue pour l’abondance de son cheptel. La sous-préfecture de Koumbia est citée comme étant le foyer de la race ndama, cette espèce de bœufs, robe de fauve résistant aux intempéries et aux maladies tropicales. Cependant, malgré sa résistance,  la race ndama est aussi critiquée pour son manque de viande et de lait. Guineematin.com est allé à la rencontre d’une bouvière pour parler de son quotidien.

Fatoumata Diallo et sa coépouse rivalisent d’ardeur dans un enclos pour traire les bœufs avant la première sortie des bêtes pour le pâturage. Entre les mouches, la boue et la bouse de vache, ces braves femmes chantent et chatouillent leurs animaux pour tirer du lait de leurs vaches.

« Chaque matin je viens traire mes vaches. Ce n’est pas facile. Puisque c’est une activité régulière et ponctuelle. Le soir, nous faisons attacher les veaux pour éviter que les vaches ne s’échappent et qu’elles ne les fassent téter. En saison sèche, les aliments sont rares, donc les animaux n’ont presque pas de lait. Mais actuellement, c’est la bonne saison. Il y a partout des herbes. Et l’eau est abondante. Nos vaches produisent beaucoup de lait. Dans l’action, il faut reconnaître qu’on n’a pas de problème avec nos bêtes. Elles nous connaissent. Nos vaches ne nous font pas de mal, pendant que nous sommes en train de les traire. Nous chantons, nous les chatouillons et nous savons quelle position il faut adopter pour éviter de se faire mal. C’est quand on finit de traire qu’on libère les veaux pour qu’ils puissent téter à leur tour. Rares sont les vaches qui produisent un litre de lait par jour. Mais des fois, si on a beaucoup de lait, comme nous n’avons pas où le garder, ça se gâte. Les vaches qui viennent de donner naissance sont abondantes de lait. Pour sauver le veau, on est obligé de les traire tous les jours, même s’il faut verser le lait », a expliqué la bonne dame, toute souriante.

Mais en plus du lait, ces femmes extraient du beurre de vache. Un lipide très prisé dans le milieux des éleveurs.

« Nous tirons le beurre de vache du lait après sa fermentation. Après avoir fini de traire, nous filtrons le lait que nous mettons dans une calebasse, très propre. Nous le posons à un endroit bien protégé. Trois jours après, nous enlevons la première couche qui couvre le lait fermenté. C’est avec cela et suivant un exercice que nous malaxons pour recueillir ensuite des bulles de lipide. Nous les collectons et les plaçons dans la marmite pour chauffer. Voilà comme nous obtenons le beurre de vache. Actuellement, il y a une grande production de beurre de vache par rapport à la saison sèche. Je précise que tout le lait de vache ne produit pas du beurre », a fait savoir Fatoumata Diallo.

Selon cette dame, la seule technique pour assurer une plus grande production de lait caillé et dérivé est d’assurer une nourriture saine et conséquente aux bœufs et un suivi médical régulier.

Dans un passé récent, le gouvernement guinéen, associé au Mali, au Sénégal et à la Gambie avait bénéficié d’un projet sous régional appelé Projet régional de gestion durable du bétail endémique (PROGEB) avec plusieurs composantes. Dix ans après la fin du projet, les problèmes dans le secteur de l’élevage persistent et le besoin d’accompagnement des éleveurs devient de plus en plus pressant.

Abdallah BALDE pour Guineematin.com

Tél : 528 08 98 45

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