Koumbia est la commune rurale disposant de plus de bétail en Guinée. Elle est confrontée à de récurrents conflits entre les éleveurs et les agriculteurs. Pour faire face à cet épineux problème, sous le leadership de la Délégation spéciale, une structure a été mise en place afin de créer l’harmonie entre ces deux couches indissociables.
Un journaliste de Guineematin.com, a rencontré, Elhadj Mamadou Diouldé Diallo, le Président de cette structure récemment au marché de bétail de Koumbia.
« Nous avons décidé de nous constituer en association. Après concertation, elle a été mise en place. On s’est regroupé et on s’est dit de ne mettre personne à l’écart mais de nous organiser en association que nous avons nommé ‘’Association pour la Défense des cultivateurs et éleveurs de Koumbia (ADCEK)’’ pour que même quand il y a un conflit entre eux, l’association se retrouve pour régler le problème et réparer le tort subi par l’une ou l’autre partie. Nous comptons plus de 100 membres dirigés par un bureau de 10 personnes dont je suis le Président et Sambégou Camara est le Vice-président », a fait savoir Elhadj Diouldé.
Mise en place en avril dernier, l’association parle déjà d’un bilan jugé positif. « Depuis le début des premières pluies, nous avons regroupé les agriculteurs et les éleveurs pour leur faire comprendre que nous sommes tombés d’accord sur des princes. Nous demandons donc chacun de son côté de les respecter. Nous avons demandé à chaque éleveur de regrouper ses bêtes et de les surveiller pour éviter des destructions dans les champs. Les agriculteurs doivent quant à eux passer la journée dans leurs champs pour qu’ils puissent prévenir en cas de présence d’animaux afin d’éviter les destructions.
Depuis qu’on a mis en place ces règles, s’il arrive des destructions, l’ADCEK gère à l’interne dans les différentes localités où sont installés nos représentants afin que ça n’arrive pas au niveau de notre bureau.
Si à ce niveau ils ne s’entendent pas, ils viennent maintenant au niveau du bureau qui essaye de gérer le conflit jusqu’à ce qu’il y ait entente. On a déjà eu à gérer plusieurs cas comme ça. Depuis la tombée des premières pluies jusqu’à ce jour, on a eu à gérer au moins 13 conflits ici sans qu’il n’y ait de violence », s’est réjoui le Président de l’ADCEK.
Le doyen s’appuyant sur ses années d’expérience et sa maîtrise du terrain avec son équipe, dit n’avoir pas encore rencontré de problème. Et tous les conflits sont gérés à l’interne.
« Quand les agriculteurs et les éleveurs se disputent, nous le gérons toujours à notre niveau. Même s’ils nous sautent parfois pour aller vers les autorités policières et autres, nous supplions toujours pour qu’on nous laisse gérer ces cas et cela a toujours bien fonctionné. Du moins pour l’heure », a rappelé Elhadj Mamadou Diouldé.
Il rappelle avec insistance les consignes données aux uns et aux autres pour un vivre ensemble.
« On a dit à chaque agriculteur, s’il n’est pas capable de clôturer son champ, de rester sur place pour le surveiller jusqu’à la tombée de la nuit. Si un bœuf le trouve là-bas, il le chasse. On a dit également aux éleveurs de surveiller de près leurs bétails jusqu’à la tombée de la nuit tout en clôturant les endroits où ils gardent ces bêtes et de les enfermer dans leurs clôtures avant d’aller se coucher à la tombée de la nuit. En respectant ces consignes, il n’y aura pas de problèmes entre ces deux couches condamnées de rester ensemble quoi qui arrive », selon le Président de l’Association pour la défense des cultivateurs et éleveurs de Koumbia.
Abdallah BALDE et Fatoumata Bah pour Guineematin.com
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