La Guinée va célébrer demain, mercredi 2 octobre 2024, l’an 66 de son accession à l’indépendance. Les préparatifs, pour cette commémoration, vont bon train à Conakry et dans les villes de l’intérieur du pays. Mais les regards des Guinéens sont surtout braqués ce mardi sur le Palais Mohamed 5 (dans la commune de Kaloum) où le président de la Transition, Général Mamadi Doumbouya, va faire une adresse à la nation. Ils sont nombreux à penser que le chef de l’Etat pourrait mettre son allocution à profit pour dire si Oui ou Non il va être candidat à la prochaine élection présidentielle qui pourrait probablement se tenir courant 2025 dans le pays.
Cette année, la Guinée célèbre son anniversaire dans un contexte sociopolitique particulièrement difficile. Les populations sont éprouvées par l’insécurité galopante et la cherté des prix des denrées de première nécessité. Mais, il y a aussi le climat politique particulièrement tendu entre la junte militaire du CNRD et une frange importante de la classe politique. A la clé, une question existentielle liée à une éventuelle candidature du président de la Transition à la prochaine élection présidentielle. En tout cas, cette question est actuellement sur toutes les lèvres et suscite un débat houleux dans la cité.
Entre les déclarations de certains membres du gouvernement appelant de tous leurs vœux une candidature du président de la Transition et les acteurs politiques qui accusent le Général Mamadi Doumbouya de vouloir confisquer le pouvoir, les arguments sont intarissables. Et le peuple ne sait à quoi s’en tenir. Donc une déclaration officielle du principal concerné, le Général Mamadi Doumbouya, pourrait situer chacun sur quel pied danser désormais. Il y va surtout du salut de la Transition.
Un choix certes difficile
En disant Oui à sa candidature au prochain scrutin présidentiel en Guinée, le Général Mamadi Doumbouya aura foulé au sol ses engagements du 5 septembre 2021. Car, lors de sa prise du pouvoir, il avait solennellement déclaré qu’il n’allait pas se présenter à l’élection qui va marquer la fin de la transition. Cet engagement, il l’a réitéré dans la charte de la Transition. Une charte que ses soutiens tentent aujourd’hui de tordre le cou à tout prix.
Le Oui de Mamadi Doumbouya pour sa candidature à la prochaine élection présidentielle en Guinée comporte aussi un risque d’instabilité pour la Transition. Des acteurs politiques et sociaux opposés à cette entreprise pourraient faire crouler la Transition sous un feu interminable de manifestations. Ce qui pourrait handicaper les travaux de développement en cours dans le pays.
Cependant, en disant NON à sa candidature, le Général Mamadi Doumbouya pourrait faire face à de la fronde dans son propre camp, d’autant plus que ses plus proches collaborateurs bouillonnent d’envie de le voir briguer la magistrature suprême lors des prochaines élections. Le secrétaire général à la Présidence de la République (Général Amara Camara) et le Premier ministre (Bah Oury) sont déjà acquis à la cause : “Mamadi Doumbouya candidat en 2025”. Et des “mouvements de soutien” à cette candidature fusent de partout à Conakry.
Ainsi, c’est entre ces deux camps nettement divergents que le président de la Transition doit choisir. Et il a une opportunité ce soir de fixer l’opinion sur ses intentions et sa position sur cette épineuse question d’intérêt national.
Mamadou Baïlo Keïta pour Guineematin.com
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