Fanta Sanoh, se disant douanière, a comparu hier, lundi 30 septembre 2024, devant le tribunal de première instance de Mafanco. Elle est poursuivie dans cette affaire pour “escroquerie” au préjudice de Guilavogui Doh. À la barre, la prévenue a reconnu avoir perçu 250 millions du plaignant. À l’en croire, elle n’a jamais eu l’intention de détourner la partie civile, a constaté Guineematin.com à travers un de ses reporters.
Cette affaire remonte à octobre 2022. Elle concerne la vente d’un domaine d’une parcelle et demie à Babaya 1 secteur, au quartier Km36, dans la commune urbaine de Sanoyah. Fanta Sanoh est accusée d’être à l’épicentre de cette escroquerie autour d’un domaine qui ne l’appartient pas. Elle affirme l’avoir vendu pour un homme de confiance qui serait à l’étranger.
« La parcelle ne m’appartient pas, c’est une propriété d’un voisin. Après le paiement des 250 millions convenus, le propriétaire a jugé le montant dérisoire. Mais, j’ai plaidé le monsieur qui était à l’extérieur sous prétexte que l’acquéreur est une connaissance. J’avais la photocopie du titre foncier. Mais, il m’avait dit qu’il va patienter jusqu’à l’arrivée du propriétaire pour avoir tous les documents originaux. Parce que selon lui, le prix d’achat l’arrange. Ce n’était pas la première fois, le propriétaire du terrain m’a porté confiance plusieurs fois pour vendre son terrain. Quand il a insisté pour lui restituer son argent, je lui ai demandé d’aller faire un retrait de 200 millions sur mon compte. Il n’a pas accepté. Il a dit vouloir tout son argent », a-t-elle déclaré.
Sauf que, l’attestation de cession de ce domaine versée au dossier de la procédure, le nom de la prévenue apparaît comme propriétaire du domaine d’une parcelle et demie selon la substitut du procureur.
En réponse, la prévenue pointe du doigt une erreur venant des officiers de la police judiciaire (OPJ).
« Moi je n’ai jamais dit à la gendarmerie que j’en suis le propriétaire. Ils ont dû se tromper », a-t-il précisé.
Interrogé par le tribunal pour livrer sa version des faits, Guilavogui Doh, a démenti la prévenue. Il indique que celle-ci a utilisé des manœuvres frauduleuses à l’effet de détourner son argent.
« Cette dame, on s’est connu par l’entremise de mon oncle que j’ai sollicité pour l’achat d’un terrain. Après discussion, on a conclu un montant de 250 millions qui sera payé en deux tranches : 150 millions 29 octobre 2022, puis 100 millions plus tard. Au début, elle m’a dit que c’est pour son mari le terrain, c’est après avoir tout payé qu’elle m’a fait comprendre que c’est pour quelqu’un d’autre. Elle n’a jamais accepté qu’on entre en contact avec le prétendu propriétaire. Ce, après plusieurs tentatives. En plus, elle ne nous a jamais brandi un papier du domaine. Elle s’est présentée comme propriétaire. À chaque fois, c’était de nouvelles promesses, des rendez-vous manqués. Une fois, quand j’étais en train de surfer, j’ai vu que la parcelle est mise en vente à 350 millions sur la page d’une agence immobilière sur Facebook. J’ai fait la capture pour montrer à mon oncle. C’est après cela que j’ai décidé de porter plainte d’abord », a-t-il expliqué.
Ainsi, le tribunal a mis fin aux débats pour laisser place aux réquisitions et plaidoiries. En prenant la parole, l’avocat de la partie civile a sollicité du tribunal la condamnation au paiement du principal 250 millions et à l’application stricte de la loi.
Pour sa part, la substitut du procureur, dans ses réquisitions, a demandé au tribunal de retenir la prévenue Fanta Sanoh dans les liens de la prévention. Pour la répression, de la condamner à 2 ans d’emprisonnement ferme et au paiement d’une amende de 10 millions de francs guinéens.
Ainsi, le tribunal a mis l’affaire en délibéré pour décision être rendue le 7 octobre 2024.
Malick DIAKITE pour Guineematin.com
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