Un vigile jugé à Conakry : « Il a pris un bois pour me donner un coup sur la tête. Je me suis évanoui »

Poursuivis pour violences, coups et blessures volontaires, Mamadou Bhoye Bah, agent de sécurité, a comparu lundi dernier au tribunal correctionnel de Dixinn. Il est accusé d’avoir asséné un violent coup, à l’aide d’un bois, sur la tête d’un vieil homme, Abdoulaye Barry, âgé de 60 ans. Des faits qu’il nie en bloc. Le dossier est renvoyé pour la comparution du médecin, supposé avoir soigné la partie civile, a constaté sur place Guineematin.com à travers un de ses reporters.

Âgé de 34 ans, Mamadou Bhoye Bah, né à Mamou, domicilié au quartier Dixinn, est un agent de sécurité. Célibataire sans enfant, il est détenu depuis le 9 septembre 2024. Devant cette juridiction, il est reproché d’avoir frappé et blessé à l’aide d’un bâton Abdoulaye Barry, un vieil homme, âgé de 60 ans.

Mais à la barre ce lundi, il a nié en bloc les accusations portées à son encontre. « C’est vrai que je me suis disputé avec lui, mais je ne me suis pas battu. Le magasin que je surveille, c’est là où il fait entrer sa marchandise. Un jour, un jeune que je ne connaissais pas est venu s’arrêter devant le magasin que je surveille. En tant que responsable de la sécurité des lieux, je suis venu lui demander qui il était et qu’est-ce qu’il fait là. Nous avons commencé à nous disputer et à hausser le ton. C’est là que le vieux, qui avait son bar café juste à côté, est venu crier sur moi, me demandant ce qui se passait, en préférant des propos injurieux. Je lui ai dit qu’il n’avait pas le droit de m’insulter, mais il a continué. Alors, j’ai aussi répliqué en lui disant que tout ce qu’il disait était destiné à ses enfants. Mais, jamais je n’ai porté la main sur lui. Jamais. Qu’est-ce que je gagnerais à violenter un vieux de son âge ? »

Marié et père de 10 enfants, Abdoulaye Barry, né en 1964 à Télimélé, est domicilié au quartier Dixinn. Il est marchand, propriétaire d’un bar café. A la barre, il a démenti les déclarations du prévenu. « J’étais dans mon bar-café en train de dormir parce que c’est là-bas que je passe la nuit. Entre 1 h et 2h du matin, lui et deux de ses amis étaient à côté. De par son téléphone il avait mis la musique à fond. Ce qui m’a réveillé. Je suis sorti pour leur demander de diminuer le volume. Mais quand j’ai sorti cette phrase, on dirait que j’avais allumé le feu. Il a directement pris un bois pour me donner un coup sur la tête. Le bois s’est coupé en 2. Sur le coup, je me suis évanoui. Plus tard, quand je me suis réveillé, j’ai constaté que j’étais blessé. Je tenais difficilement sur pied, c’est avec beaucoup d’efforts que j’ai pu atteindre le commissariat pour faire la déposition. Je suis allé à Ignace Deen pour me faire consulter, ils m’ont même demandé de faire un scanner que je n’ai jusqu’à présent pas pu faire parce que c’est coûteux. Ils m’ont demandé 1 million 200 mille francs guinéens pour le faire et je n’ai pas cet argent. Et pour rappel, il n’y avait aucun antécédent entre nous qui justifierait son acte envers ma personne », a-t-il expliqué

Prenant la parole, le représentant du ministère public a cherché à comprendre : « à son âge, quel est son intérêt de vous accuser de l’avoir frappé ? ». « Il m’a accusé de l’avoir violenté et qu’il s’est même évanoui, alors qu’il n’a eu aucune blessure. Je mets Dieu entre nous », s’est résigné le prévenu.

A la fin, le tribunal a ordonné la comparution du médecin, qui a reçu Abdoulaye Barry quand il est allé se faire consulter après son agression.

Le juge Mory Bayo a renvoyé l’affaire à la date du, 14 octobre 2024, pour la suite des débats.

Mariama Barry Pour Guineematin.com

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