La coexistence du français et des langues nationales continue de susciter des débats en Guinée. Alors que le français reste la langue officielle et principale de communication entre les Guinéens, Alioune Bah, directeur du Master Philosophie à l’Université de Sonfonia, estime qu’une étude récente montre que le Sosso, l’une des langues nationales, est la plus plébiscitée par la population guinéenne. Il estime que cette langue pourrait être érigée en langue officielle dans notre pays. Il l’a dit samedi, 05 octobre 2024, au Centre Culturel Franco-Guinéen, dans une interview accordée à Guineematin.com à travers un de ses reporters.
Le directeur du Master Philosophie à l’Université de Sonfonia estime qu’une étude récente montre que le Sosokhoui, l’une des langues nationales, est la plus plébiscitée par la population guinéenne et pourrait être érigée en langue officielle. « Sur l’usage de la langue française en Guinée et son développement, ainsi que celui de nos langues nationales, il est important de souligner que le français cohabite avec nos langues sans qu’il y ait concurrence, menace ou danger, du moins pour nos langues. Tant que nous œuvrons à les promouvoir, le français reste un médium, une langue commune pour communiquer lorsque nous ne partageons pas une même langue. Cependant, ce rôle du français ne doit pas empiéter sur le développement de nos propres langues. C’est pourquoi il est crucial de les développer, de les enseigner et de leur donner un statut officiel. Une étude a montré que le Sossokhoui est la langue la plus plébiscitée par les Guinéens. Cette langue pourrait être érigée en langue officielle aux côtés du français. Cela permettrait également de continuer à développer localement les autres langues nationales, qui sont des vecteurs de notre culture et des signes de notre dignité et de notre identité guinéenne », a-t-il indiqué.
Par ailleurs, Alioune Bah demande, avec la nouvelle constitution en cours d’élaboration, de prendre en compte cette nouvelle étude qui fait du Sossokhoui une langue officielle. « Un des intervenants a mentionné que des efforts de promotion des langues ont été faits, mais qu’il manque aujourd’hui une volonté politique, une décision politique pour accompagner ces initiatives. En effet, dans la nouvelle constitution en cours d’élaboration, il serait judicieux de prendre en compte cette étude pour, au minimum, faire du Sosokhoui une langue qui permet à tous les Guinéens de se reconnaître, de la même manière que le Wolof permet à tous les Sénégalais de se reconnaître. Cela permettrait de progresser. Cela ne signifie pas que les autres langues doivent être marginalisées. Nous continuerons à les enseigner et à les développer, car elles permettent également de traduire nos pensées dans la langue française et de traduire le français dans ces langues », a laissé entendre le Directeur Master philosophie de l’université de Sonfonia.
Ismael Diallo pour Guineematin.com
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