Conakry : un ressortissant Togolais jugé dans une affaire de 90 000 euros

Détenu depuis plus de 9 mois, un jeune ressortissant Togolais est jugé au tribunal de première instance de Kaloum, dans la capitale guinéenne, pour escroquerie. Koffi Messan, c’est son nom, est poursuivi pour la somme de 90 000 € au préjudice d’Abdoulaye Fofana, partie civile dans cette affaire. A l’audience du mercredi dernier, le prévenu a reconnu les faits mis à sa charge. Le procureur a requis sa condamnation au temps mis en prison mais aussi au remboursement de la somme incriminée, a constaté sur place Guineematin.com à travers un de ses reporters.

Ce jeune Togolais, du nom de Koffi Messan, âgé de 36 ans, est détenu à la maison centrale de Conakry depuis le 24 janvier 2024. Il est jugé pour des faits d’escroquerie portant sur la somme de 90.000 €.

A la barre, il demandé pardon au tribunal et à la partie civile, Abdoulaye Fofana, avant de reconnaître les faits. « Je demande pardon au tribunal et à monsieur Fofana. Je reconnais avoir reçu un virement de 90 000 € de la part de Fofana. C’est dans le cadre de la réalisation de mon projet que je lui ai demandé de l’aide pour qu’il me prête ces 90 000 €. Ce qu’il a accepté Chose qu’il a accepté, et le virement a été fait sur le compte de mon ami qui a disparu avec l’argent. C’est pourquoi je vous demande aujourd’hui pardon tout en m’accordant la liberté afin que je puisse payer les 90 0000 € à monsieur Abdoulaye Fofana pour un délai de 6 mois. Je mets ma parcelle en garantie », a-t-il déclaré.

Abdoulaye Fofana, commerçant de profession, partie civile, a indiqué avoir agi par confiance pour prêter cette somme au prévenu. « C’est sur la base de confiance que j’ai remis cet argent à Koffi. Je l’ai connu par le biais d’une société dont il était le comptable et nous sommes devenus amis. Un jour, il m’a appelé pour me dire de lui prêter de l’argent. A ce moment-là, j’étais au village avec ma famille. Vu qu’il m’avait déjà demandé un prêt dans le passé et qu’il avait honoré sa parole sur le remboursement, je lui ai prêté cet argent en lui faisant un virement de 90 000 €. Il m’avait envoyé une facture et sur cette facture, cet argent était destiné à acheter 400 tonnes de sucre au Brésil et qui devait être envoyé au Ghana. Et que je devrais récupérer mon argent dans un bref délai. Mais malheureusement, quand je l’appelais pour mon argent, il me disait toujours de patienter. A chaque fois que je l’appelais, c’était la même chose. Aujourd’hui, tout ce que je demande ici, c’est le paiement de mon argent », a-t-il déclaré.

Dans son intervention, après la fin des débats, l’avocat de la partie civile a salué l’acte du prévenu qui a reconnu les faits avant de plaider pour sa condamnation au paiement de la somme due, les 90 000 €, et au paiement de 50 millions de francs guinéens à titre de dédommagement.

Prenant la parole, le représentant du ministère public a requis de retenir Koffi Messan dans les liens de la culpabilité. Pour la répression, il va requérir sa condamnation au temps mis, tout en lui accordant des circonstances atténuantes au regard de son honnêteté.

Quant à l’avocat de la défense, il va plaider coupable en faveur de son client et demander de lui accorder de larges circonstances atténuantes, en lui accordant la liberté provisoire afin qu’il puisse payer la somme due à la partie civile.

Pour sa défense, Koffi Messan va demander pardon au tribunal et à Abdoulaye Fofana. Il va également s’engager à payer le montant en question.

Après avoir écouté toutes les parties, le juge a rejeté la demande de mise en liberté de Koffi Messan avant de renvoyer le dossier au 16 octobre 2024 pour rendre sa décision.

Fatoumata Diouldé Diallo pour Guineematin.com

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