Depuis des décennies, les routes sont devenues un véritable calvaire pour les automobilistes et les motards à Kérouané. Toutes les voies sont dégradées. Cela endommage les engins roulants surtout les pneus et les amortisseurs. Pour les transporteurs et les populations de cette partie de la Guinée, leurs routes sont une vraie déception, a constaté l’envoyé spécial de Guineematin.com dans la préfecture.
Située à 805 kilomètres de la capitale Conakry, la préfecture de Kérouané compte neuf sous-préfectures avec une population estimée à plus de 38 800 habitants et une superficie de 9 730 km². Elle regorge la majorité de la richesse du sol et du sous-sol du pays. Malgré cela, les routes de la cité de Samory Touré n’ont jamais été bitumées. C’est un véritable parcours du combattant d’y circuler à cause de la dégradation très poussée du réseau routier. Aucun quartier n’est épargné. Le projet de réhabilitation des chaussées qui a démarré depuis belles lurettes peine à se concrétiser.
Rencontré à la gare routière, le président des conducteurs de taxi-moto a raconté les difficultés des usagers des routes. Il a ensuite demandé l’aide des autorités.
« Nous ne bénéficions pas du bonheur de la route actuellement. Le goudron qui est au centre-ville ici c’est peut-être 1 kilomètre. Toutes les parties sont presque dégradées. Quand tu transportes des passagers, il te faut prendre des médicaments contre la fatigue et le rhume. Nous demandons aux autorités de nous aider à sortir de cette misère. Tu ne peux pas parcourir un mètre sans tomber sur des endroits dégradés. Elles n’ont qu’à nous aider à bitumer nos routes pour réduire les maladies. Ce mauvais état des routes provoque des accidents. Toutes les parties sont mauvaises », a regretté Ismaël Keïta.
Ibrahima Kalil Mara, un travailleur d’une société minière de la place a abondé dans le même sens.
« Les difficultés que nous rencontrons sont énormes. Depuis l’indépendance, Kérouané n’a jamais connu de routes… Ils ont commencé les travaux mais c’est arrêté depuis fort longtemps. Nous vivons dans le calvaire aujourd’hui. Il y a la poussière un peu partout. Quand ça pleut aussi, tu ne peux même pas marcher dans la boue. Tant que l’état de la route est mauvais, vous allez toujours constater les cas d’accidents. Nous demandons aux autorités compétentes de rappeler l’entreprise (en charge des travaux) à reprendre les activités dans un bref délai pour que les habitants de Kérouané puissent bénéficier des besoins élémentaires. Quand on dit qu’une préfecture comme ça n’a jamais connu de goudron, c’est vraiment regrettable », a-t-il déploré
Malgré cette saison hivernale, de grosses et épaisses couches de poussière sont visibles partout dans la ville de Kérouané. Elles sont soulevées au moindre passage des engins roulants. Le non bitumage des routes constituent un malaise total pour les citoyens. Les vendeuses, qui ne sont pas épargnées souffrent des conséquences liées à ce phénomène.
« La dégradation très poussée de cette route nous fatigue vraiment. Nous qui sommes au bord de la route souffrons beaucoup. Aujourd’hui, Kérouané est très peuplé. On doit se protéger pour éviter les maladies. Nous prions le gouvernement de bitumer la route-là. La poussière salit mes patates. En préparant, je suis obligée de les couvrir pour éviter la poussière », a expliqué Hadja Bintou Kanté, vendeuse de patate
Ces poussières dégagées provoquent des maladies chez les populations locales. Saïdou Diomandé, pharmacien évoque les conséquences et invite les citoyens à se protéger.
« Les conséquences de la poussière sont énormes. Il y a des bactéries qui sont sur la route. Quand la ville est poussiéreuse, les gens crachent, dès que le vent souffle, ces bactéries peuvent se propager. À force de les respirer souvent on contracte des maladies telles que la pneumonie, la bronchite chez les enfants (…) Aux usagers, je les conseillerais d’utiliser surtout des bavettes. C’est ce que nous pouvons faire pour éviter beaucoup plus de poussière. Quand on arrose les routes pendant la matinée et la soirée, ça réduit la quantité de poussière émit dans l’atmosphère, mais il faut surtout porter la bavette », a-t-il conseillé.
Depuis Kérouané, Kaïn Naboun TRAORÉ pour Guineematin.com
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