A l’occasion de la 6ème édition du festival « Match du Rire » tenu à Conakry les 18 et 19 mai dernier, l’humoriste ivoirien ambassadeur Agalawal (de son vrai nom Kra Kobenan Kouman Ignace) s’est inspiré de Bambéto, quartier chaud de la commune de Ratoma, pour composer un sketch qui, au cours de la soirée, a été vivement apprécié. De retour de la Guinée, l’humoriste a accordé une interview à Guineematin.com pour revenir sur le sens du message qu’il a envoyé en parlant de Bambéto.
En traitant de sujets comme les tensions récurrentes sur l’axe Hamdallaye-Bambéto, dans la commune de Ratoma, à Conakry, Agalawal est dans son élément. Aux faits de société, il s’en mêle et les traite à sa façon. Et le public s’enthousiasme. Dans une démarche ludique, » l’humoriste intellectuel « , comme on l’appelle, propose ses vannes à son public. Le caractère réquisitoire de ces dernières, dissimulé dans une sorte de subtilité, lui donne, sans doute, le statut d’un humoriste engagé et très inspiré.
A Bambéto, un quartier populaire de Conakry, l’opposition y a trouvé son ancrage. Les manifestations de rues y sont récurrentes. Là-bas, en temps de manifs, policiers et citoyens ne filent pas le même coton. L’Humoriste international ivoirien, vedette du festival Match Du Rire en mai dernier à Conakry, en a profité pour composer un sketch à ce sujet. Devant un parterre d’amoureux du rire, celui qui se surnomme » ambassadeur » de l’humour en Côte d’Ivoire a tenté éloquemment de décrire la situation qui prévaut à Bambéto pendant les manifs, en donnant l’impression d’avoir vécu une expérience toute particulière. « J’ai préparé ce sketch là-bas, en Guinée. Faut savoir que l’humour est contextuel et relatif. Quand on arrive dans un lieu, dans un pays, on essaye de s’adapter. Les gens rient de leurs expériences, les gens rient de leurs réalités. Et si vous prenez les réalités d’un pays pour en faire de l’humour dans un autre, c’est difficile. C’est comme ça qu’on essaye de travailler. On m’a dit que Bambéto est un quartier chaud où on lapide tout le temps les policiers… mais moi, je me dis que ça se passe dans tous les pays hein. Pour ce qui est de la Guinée, c’est le nom Bambéto qui fait crier les gens. Et quand je l’ai dit, les gens ont crié. J’ai compris que ça a pris », confie l’humoriste, Agalawal.
Il n’était pas à sa première fois à Conakry. Après plusieurs voyages, Agalawal revient sur ce qui le marque à chaque descente de l’avion dans la capitale guinéenne. De l’hospitalité à la douceur du climat, l’humoriste s’exprime avec une bonne dose d’humour qu’on peut remarquer dès l’entame de son propos à travers l’appellation » Paradis « . Un terme, un slogan, assez moqueur employé en longueur de journée par les Conakrykas. Selon le One Man Show, la Guinée a beaucoup de merveilles avec une population accueillante et un climat très doux. « Les populations sont accueillantes, j’ai bien aimé cela. On a pratiquement les mêmes cultures aussi en termes de nourriture, les mêmes plats », affirme-t-il.
Pour mieux connaître l’auteur de la pièce intitulée » Soirée à l’ambassade », son dernier spectacle tenu à Abidjan, né à Pinda-Broko, au Nord-est de la Côte d’Ivoire, il était important d’orienter l’entretien vers ses débuts. Et, à cœur ouvert, il confie qu’il ne savait pas ce qu’il allait devenir. Tout ce qu’il savait, c’était de partir à l’école, comme dit le dicton » l’école forme ses hommes et la vie choisit ses cadres « . « Je partais à l’école parce que pour moi, l’école, c’est important. Il fallait apprendre à lire et à écrire. Après, la vie va vous proposer ce que vous devez être. Et c’est ce que j’ai suivi. À bas âges, certes je faisais beaucoup rire mes amis, mais on ne peut pas appeler ça de l’humour. Donc, c’est après ma classe de Seconde que l’humour s’est révélé. Étant à Abidjan, j’ai eu l’opportunité de croiser les dinosaures de l’humour comme Adama Dahico, Gohou Michel, Digbeu Cravate… Et finalement, on a eu l’appétit de l’humour, on s’est installé », a-t-il déclaré.
Garba Lawal et Agalawal, ça se ressemble non ? « Oui, c’est bien de ce nom de l’international footballeur Nigérian que vient son surnom ». Après moultes transformations du nom Garba Lawal qu’il a reçu sur le terrain à cause de ses frappes maladroites, raconte-t-il, l’humoriste s’est retrouvé avec comme nom de scène Agalawal.
Mamadou Malal Baldé, Abidjan, Guineematin.com
Tél. : +225 01 42 24 28 28