Extraction du sable à Pellel Yero (Dalaba) : « On creuse 2 à 3 jours pour obtenir un chargement »

Ouverte en 2019, la carrière de Pellel Yero (dans la commune urbaine de Dalaba) est très prisée pour l’extraction du sable. Plusieurs dizaines de personnes convergent chaque jour sur le site pour travailler dans l’espoir de gagner un peu de sous. Mais, il faut allier détermination et persévérance pour y avoir un changement de sable à proposer à la vente. C’est un travail manuel, et les outils de travail (pelle, houe…) sont rudimentaires, a constaté Guineematin.com à travers une de ses équipes de reportage.

Dans cette carrière du quartier Pellel Yero, il faut deux à trois jours d’intense travail pour obtenir un chargement de sable. Mais la plus grande difficulté, c’est surtout le manque de client.

Amadou Baïlo, extracteur de sable

« Nous travaillons ici pour voir si Dieu va nous ouvrir davantage la chance pour subvenir à nos besoins. Pour faire ce travail, nous utilisons la houe et la pelle. On commence par le haut de la montagne, on enlève les arbres et la terre, on nettoie proprement la surface, après on creuse le sable. On creuse deux à trois jours pour obtenir un chargement de sable. Les difficultés rencontrées sont le plus souvent liées à la vente. Quand tu travailles et que tu restes une à deux semaines pour trouver un client, c’est difficile », a déploré Amadou Baïlo, extracteur de sable.

Cette carrière de sable a été ouverte par Mamadou Ciré Barry sur un terrain qu’il a hérité de ses parents. Ces derniers y cultivaient du fonio, sans jamais soupçonner qu’il y avait une importante quantité de sable.

Mamadou Ciré Barry, gérant d’une carrière de sable à Pellel Yero

« Cet endroit est un héritage de nos aïeux. C’est à cet endroit que nos grands-pères cultivaient le fonio, et mon père aussi les a suivis. A l’époque, mon père aussi cultivait ici le fonio. Après eux, plusieurs personnes ont cultivé ici, mais personne n’aurait imaginé qu’il y avait du sable ici. C’est Dieu le Tout Puissant qui m’a montré ça pendant que j’étais dans la souffrance absolue. Je suis chauffeur de profession. Mais un jour, Dieu m’a fait venir ici. En ce moment, je ne travaillais pas et j’avais une famille à nourrir. Un beau matin, j’ai pris une serpe, je suis venu ici, j’ai fait le tour de la montagne, j’ai gratté une petite partie avec la serpe. J’ai trouvé que c’est du sable fin qui est là. J’ai avancé un peu sur la montagne. Arrivée à un certain niveau, j’ai gratté là-bas aussi, j’ai trouvé que c’est du sable. J’ai pris une petite quantité que j’ai envoyée chez moi à la maison. Ça, c’est en 2019. En ce moment, on creusait le sable de l’autre côté au quartier Sily. Je connaissais quelqu’un qui creusait du sable là-bas, je lui ai demandé de m’aider à avoir une houe. Il m’a envoyé une houe, j’ai défriché une partie à la dimension d’une annexe. J’ai creusé seul pendant 6 mois avec mes mains pour que le lieu soit accessible. Avant, si tu venais ici, quand tu rentres, pour sortir, il faudrait faire marche arrière. Mais grâce à Dieu, les gens se sont approchés de moi, petit à petit, on a creusé cette partie jusqu’à ce qu’on a rencontré une roche dure. C’était tellement dur qu’on ne pouvait plus creuser. On a abandonné cet endroit. Entre-temps, Dieu a fait venir la société Guicopress à Dalaba pour bitumer la ville. Ils avaient besoin de la terre. Ils sont venus ici, ils ont pris un échantillon qu’ils ont examiné au laboratoire, ils ont trouvé que ça peut faire leur travail. Ils ont creusé la terre par là. Et comme de l’autre côté est dur, nous sommes venus par-là maintenant. Actuellement on creuse ici. C’est Dieu qui m’a offert ça.  Au moins 20 personnes travaillent ici actuellement… Le chargement de sable est vendu à 450 000 francs guinéens. Quand les travailleurs creusent, on partage en trois parties. Les autorités prennent leur part, les travailleurs leur part, et moi je prends la petite partie, parce que ce sont les travailleurs qui sont en train de souffrir, de brûler leur sang sous le soleil », a-t-il expliqué.

De retour de Dalaba, Mamadou Baïlo Keïta, Saïdou Hady Diallo et Thierno Hamidou Barry pour Guineematin.com

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