Longue d’une cinquantaine de kilomètres, la route Mamou-Dalaba est actuellement en piteux état. Des nids-de-poule, parsemés çà et là sur la chaussée, rendent la circulation extrêmement difficile. Il faut près de 3 heures, à bord d’un véhicule de transport en commun, pour parcourir cette distance. Les chauffeurs qui font quotidiennement ce trajet se plaignent régulièrement des pannes de leurs véhicules, a constaté Guineematin.com à travers une de ses équipes de reportage.
Dans le cadre de la saison touristique qui doit se tenir du 25 au 27 octobre prochain à Dalaba, les autorités (l’AGEROUTE) ont entrepris des travaux de remblayage des nids-de-poule qui tapissent sur la route Mamou-Dalaba. Mais, cette initiative, loin de soulager les usagers, n’a fait qu’accentuer le calvaire. Car, avec la pluie qui s’est abattue sur la zone ces derniers jours, cette route est devenue très boueuse. Mamadou Lamarana, chauffeur qui roule entre Conakry-Dalaba, se plaint d’une “route presque impraticable”.
« Les chauffeurs souffrent énormément. La route est gâtée. Quand on prend des passagers, le temps pour nous d’arriver à destination, ça trouvera que nous sommes fatigués. L’état de la route n’est pas du tout bon. Il y a beaucoup de trous sur la route. Elle est presque impraticable. Tout le monde souffre. Et les chauffeurs et les passagers. Nous demandons aux autorités compétentes de prendre des dispositions pour réparer cette route », a-t-il dit.
Abondant dans le même sens, cet autre chauffeur, Alsény Diallo, assure que le temps du trajet Mamou-Dalaba a quasiment triplé.
« Avant, lorsque la route était bonne, on faisait 45 minutes entre Dalaba-Mamou. Maintenant, il te faut 2 heures 30 minutes pour arriver à Mamou. Parfois tu viens, tu trouves que les camions sont en panne au milieu de la route. Cela occasionne d’énormes embouteillages sur la route. Parfois on est obligés de rembourser chemin, parce qu’il n’y a pas de passage. Nous demandons aux autorités de nous aider à réparer la route. C’est tout ce qu’on leur demande. Parce qu’ici, après chaque voyage, on est obligés de passer au garage, sinon tu ne pourras pas effectuer un autre voyage », a-t-il indiqué.
Au bureau du syndicat des transports et mécanique générale de Dalaba, l’état de la route Mamou-Dalaba est une véritable préoccupation.
« C’est évident. La route Mamou-Labé est impraticable. Nous, nous faisons la navette entre Mamou- Dalaba, mais nous savons que Dalaba-Labé aussi, la route est gâtée comme Mamou-Dalaba. Cela nous inquiète beaucoup. La route est gâtée, et elle gâte nos véhicules. Pourtant nous payons les taxes, nous avons tous les papiers. Aucun agent ne va te dire : on va te tolérer pour tel papier parce que la route est mauvaise. Nous payons toutes les taxes. C’est pourquoi nous demandons au Général Mamadi Doumbouya et à son équipe de venir en aide aux gens qui voyagent vers la moyenne Guinée. La route Mamou-Labé est complètement gâtée. Les jours passés, on a fait 5 jours ici, aucun véhicule ne pouvait quitter Dalaba et aller à Bouliwel. Tout ça, c’est parce que la route est dégradée. Aujourd’hui sur la route Mamou-Labé, tu ne peux pas faire la différence entre la route bitumée et celle qui n’est pas bitumée. Ce que les Chinois disent avoir réparé entre Km 7 (à la sortie de Mamou) et Kendouma, ça aussi tu ne peux pas faire la différence. Tout est gâté. Nous demandons aux autorités de prêter attention à cet état de fait. Avec l’état défectueux de la route, on transporte parfois des personnes malades, parfois c’est des diabétiques. Arrivé à un certain niveau, on tombe en panne à un endroit où on ne trouve même pas d’eau à boire, à plus forte raison de quoi manger. Imaginez un diabétique qui ne trouve pas son manger. Souvent, on quitte ici matinalement, mais entre Dalaba-Mamou on fait plus de 3 heures de temps. Pour ce qui est des véhicules aussi, chaque fois nous changeons de pièces. On achète des pièces neuves, on les installe sur le véhicule, d’un seul coup tu tombes dans un trou et la pièce neuve se casse aussitôt… Pour tout développement, il faut qu’il y ait d’abord l’existence de la route. Quand tu vois des magasins de riz, des boutiques, les maisons carrelées, les légumes, c’est parce qu’il y a la route. Aujourd’hui la plupart des légumes transportés par les camions pourrissent en cours de route. Tout ça, par défaut de qualité de la route. Donc, nous demandons aux autorités de nous aider », a dit Mamadou Diallo, responsable syndical des transports et mécanique générale à Dalaba.
De retour de Dalaba, Mamadou Baïlo Keïta, Saïdou Hady Diallo et Thierno Hamidou Barry pour Guineematin.com