Plan International dévoile un rapport accablant sur la situation des jeunes filles dans les pays en conflits en 2024

Plan International présente sur la situation des jeunes filles dans les pays en conflits en 2024

La Journée internationale de la jeune fille est célébrée le 11 octobre de chaque année. La démarche vise à mettre en lumière les droits des filles et les défis uniques auxquels elles sont confrontées dans le monde entier. Elle encourage également l’autonomisation des jeunes filles et leur participation active dans les décisions qui les concernent. Pour l’année 2024, Plan international, l’une des ONG les plus actives dans le combat pour l’égalité entre les sexes, dresse un tableau sombre de la situation des jeunes filles dans des pays en conflit à travers le monde.  Dans la journée de ce mardi, 22 octobre 2024, l’organisation a présenté à Conakry le rapport 2024. C’était en présence de ses partenaires comme le Club des jeunes leaders de Guinée, le Club Elles et le Ministère de la Promotion féminine, de l’Enfance et des Personnes vulnérables, a constaté Guineematin.com à travers un de ses reporters.

Cette année, ce rapport se concentre sur les expériences des jeunes dont les vies sont dominées par les conflits. Avec pour objectif de comprendre leurs expériences face à la violence, l’interruption des études, la perte des moyens de subsistance et la détresse émotionnelle causées par les conflits. Au total, 10 000 personnes ont fait l’objet de cette étude.

Parlant des troubles émotionnels, plus de la moitié des jeunes filles et garçons subissent de plein fouet les effets pervers de la guerre, démontre le rapport.

Louabatou Diallo, Influenceuse mondiale de plan international

« Les jeunes ont montré des niveaux élevés de détresse émotionnelle, comprenant des troubles du sommeil (55%) et une préoccupation constante (54%). Les filles et les jeunes femmes ont déclaré des niveaux significativement plus élevés de ces indicateurs de stress émotionnel que les garçons et les jeunes hommes », a déclaré Louabatou Diallo, influenceuse mondiale de Plan international.

Comme c’est souvent le cas dans les zones en conflit, les violences sexuelles sont un phénomène qui frappe de nombreuses jeunes filles et femmes dans les pays en guerre. À ce niveau, le constat est aussi très alarmant : « 27% des filles et des jeunes femmes de l’étude ont rapporté des violences sexuelles ou basées sur le genre comme un risque constant du quotidien, comme l’ont fait les filles et les jeunes femmes dans les entretiens. Les personnes interrogées en Éthiopie, en particulier, ont vécu ou assisté à des violences sexuelles extrêmes et à l’encontre des filles et des jeunes femmes et ont insisté sur le besoin urgent de sécurité et d’assistance, notamment sur le besoin de services relatifs à la santé mentale. Les filles et les jeunes femmes qui sont tombées enceintes suite à un viol ont déclaré être stigmatisées une fois de retour chez elles », informe-t-elle.

Sur le plan sécuritaire, 38% des personnes interrogées ont déclaré ne pas se sentir en sécurité ou très peu en sécurité. « Les filles et les jeunes femmes (39%) se sentent moins en sécurité que les garçons et les jeunes hommes (36%). Plus de la moitié des participants enquêtés n’ont pas pu suivre d’études à cause du conflit : les garçons et les jeunes hommes légèrement plus que les filles et les jeunes femmes, 53% comparés à 52%. Les garçons et les jeunes hommes faisaient la cible d’un recrutement par les groupes armés en plus grand nombre que les filles et les jeunes femmes, 22% comparés à 14%. On a demandé à environ 17% des personnes ayant participé à l’enquête, âgées de 17 ans ou moins, de rejoindre ou de soutenir un groupe armé. Plus de 45% des participants à l’enquête ont indiqué avoir réduit leur consommation alimentaire, 47% des filles et des jeunes femmes, comparés à 44% des garçons et des jeunes hommes. Les filles et les jeunes femmes ont également indiqué avoir plus de mal à évaluer l’aide alimentaire. 59% des participants à l’enquête avaient un accès limité à l’électricité ou aucun accès et 41% avaient un accès limité à l’eau ou aucun accès », a indiqué la jeune activiste des droits de la fille et de la femme.

Cette étude est une enquête à grande échelle qui a touché 10 pays à travers le monde. Il s’agit du Cameroun, de la Colombie, de l’Éthiopie, du Liban, du Mozambique, du Nigeria, du Soudan, de l’Ukraine et des Philippines.

Lamine Kaba pour Guinéematin.com

Tél : 620995917

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