Les prévenus Moustapha Zaïda, ressortissant Libanais, et Seydouba Sacko, huissier de justice, sont poursuivis pour vol au tribunal de Kaloum. La partie civile dans cette affaire est Charles Césouadouno, consul honoraire d’Ukraine en Guinée. A l’audience correctionnelle de ce mardi, 22 octobre 2024, les deux compagnons d’infortune ont nié les faits qui leur sont reprochés, a constaté sur place Guineematin.com à travers un de ses reporters.
Moustapha Zaïda et Seydouba Sacko, respectivement bénéficiaire d’une décision de justice d’expulsion et exécutant d’une décision de justice, sont accusés par Charles Césouadouno de soustraction frauduleuse de matériels et d’argent lors de l’exécution d’une décision de justice au civil, intervenue au siège du consulat ukrainien au quartier Almamya, dans la commune de Kaloum.
À la barre, le locataire du consul honoraire d’Ukraine, Moustapha Zaïda, a dit ne pas être dans le besoin pour commettre un vol. « Moi, je suis issu d’une famille digne. Je suis né et j’ai grandi ici en Guinée. Donc, monsieur Charles (le consul, ndlr) est trop petit pour que moi je vole ses objets. Je n’ai jamais été cité pour vol. Moi, je ne peux pas voler monsieur Charles ».
Pour sa part, Seydouba Sacko, huissier de justice, a indiqué n’avoir fait qu’exécuter une décision de justice qui lui a été transmise par son client. « J’ai reçu mandat de mon client monsieur Moustapha Zaïda, il m’a remis une décision de justice. C’est cette décision qui a été exécutée conformément à la loi. La décision était de déguerpir monsieur Charles et tous les occupants de son appartement. Quand je suis arrivé, je me suis présenté à lui et il m’a dit de lui laisser le temps d’appeler Moustapha Zaïda pour se comprendre. Je lui ai dit que c’est un huissier qui est là et non monsieur Zaïda. (…) C’étaient des bureaux. Il n’y avait aucun signe qui faisait croire que c’était un consulat honoraire. On a sorti seulement les chaises, tous les autres objets ont été répertoriés et un rapport a été fait pour dire que les biens font l’objet de saisie. On n’a pas cassé la porte, on a juste changé de serrure », a expliqué Seydouba Sacko, huissier de justice.
Ensuite, le tribunal a appelé la partie civile à la barre pour livrer sa version des faits. Charles Césouadouno, consulat honoraire d’Ukraine en Guinée depuis 12 ans, a affirmé que c’est un contrat de bail qui le lie à Moustapha Zaïda. « Le consulat est lié à Moustapha Zaïda par un contrat de bail depuis 2018. En fin d’année 2017, à la demande de l’ambassade, nous avons décidé de délocaliser le consulat à Kaloum. Ainsi, je suis entré en contact avec le grand frère de Moustapha. À ce moment-là, le bâtiment était dans un état délabré. C’était un immeuble complètement pourri », a-t-il expliqué.
Mais, l’avocat de la défense a mal digéré l’expression “un immeuble pourri”, prononcé à l’égard du bien de son client. Il a donc interrompu la déposition de la partie civile pour protester contre ce propos. Car pour lui, le bien de son client ne doit pas être qualifié d’immeuble pourri. Une chaude prise de bec a donc éclaté entre les avocats des deux parties par rapport à l’expression de Charles.
Ainsi, à la reprise de l’audience, Me Lanciné Sylla, l’un des avocats de la défense, a pris la parole pour, d’abord, regretter l’incident avant de présenter les excuses de toutes les parties. Aussitôt, l’excuse a été exceptée par le tribunal.
Malgré cela, le juge audiencier a décidé de renvoyer l’affaire au 29 octobre 2024, pour la suite de l’interrogatoire de la partie civile et éventuellement les réquisitions et plaidoiries.
Malick DIAKITE pour Guineematin.com
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