Dotée d’un climat particulier, d’une végétation luxuriante et d’un sol extrêmement fertile, la préfecture de Dalaba était une prédilection du colon français en Guinée. En tout cas, beaucoup de blancs y ont résidé pendant le régime colonial. Et d’importants projets agricoles et industriels y ont été initiés. Mais, pour la plupart, ils n’ont jamais vu le jour. C’est le cas du projet de construction de l’usine de fabrication de pâte à papier. Cette usine devait être implantée quartier Syli (à environ 7 kilomètres du centre-ville de Dalaba), sur la route du ‘’Pont de Dieu’’. Quelques bâtiments y avaient même été construits. Mais, ce projet a tout simplement été abandonné après l’indépendance de la Guinée en 1958, a appris Guineematin.com à travers une de ses équipes de reportage.
Pour ce projet, une superficie de dix hectares de bambous chinois avait vu le jour. Ces bambous, particulièrement plus longs et plus grands de circonférence que les bambous ordinaires, résistent encore au temps. Et à défaut de servir de matière première pour une fabrique de papiers, ces bambous sont aujourd’hui utilisés par de nombreux citoyens de Dalaba pour la clôture de leurs champs.
« Sous le régime colonial, il y avait des blancs qui sont venus planter des bambous. C’était l’Institut Français des Fruits et Agrumes Coloniaux (IFFAC). Ils ont mis 10 hectares de bambous. Et ces 10 hectares devraient servir comme matière première pour la fabrication d’une pâte à papier à Dalaba. Malheureusement à l’indépendance, ils ont abandonné le projet. Mais, les bambous existent encore et ne sont jamais complètement détruits. Parce que le bambou se reproduit très facilement et il se conserve. Ce qui fait que, quand certains bambous sèchent, d’autres poussent à côté. Donc, c’est un jardin qui se renouvelle toutes les années. Les paysans viennent couper pour faire des clôtures, pour faire des toitures, mais la forêt reste toujours intacte », explique Elhadj Ibrahima Bah, enseignant à la retraite, historien-chercheur.
En plus de ce projet de construction d’une usine de fabrication de pâte à papier, Dalaba devait aussi bénéficier d’une usine de fabrication de verres. Ce projet avait également été initié sous le régime colonial. Mais tout comme la fabrique de papier, cette verrerie n’a jamais vu le jour après l’indépendance de la Guinée.
« Il y avait une carrière de sable, un sable fin. Là également, il était prévu de faire une verrerie. C’est-à-dire une usine de fabrication de verres à Dalaba. Malheureusement, tous ces projets sous le régime colonial n’ont pas eu de suite après l’indépendance », déplore Elhadj Ibrahima Bah.
De retour de Dalaba, Mamadou Baïlo Keïta, Saïdou Hady Diallo et Thierno Hamidou Barry pour Guineematin.com