Jugé pour des faits de coups et blessures volontaires et menaces de mort, Thierno Mamadou Barry a été reconnu coupable lundi, 28 octobre 2024. Pour la répression, le tribunal de Dixinn délocalisé à la mairie de Ratoma l’a condamné à 2 ans de prison, dont 18 mois assortis de sursis. Des faits qu’il n’a pas reconnus, commis au préjudice de son oncle, Mamadou Aliou Barry, même s’il a fini par présenter des excuses, a constaté sur place Guineematin.com à travers un de ses reporters.
Mamadou Aliou Barry, né en 1970, partie civile dans cette affaire, est domicilié à Hamdallaye dans la même concession que le prévenu, Thierno Mamadou Barry, dont il est l’oncle paternel.
A la barre, le bras droit plâtré, Mamadou Aliou Barry, appelé par le président du tribunal Lansana Keïta, est revenu sur les circonstances de ses blessures. « Depuis fort longtemps, mon neveu nous menace de mort. Thierno Mamadou a dit qu’il va passer par toutes les manières pour nous chasser de la maison. Une fois, il a trouvé ma femme en train de faire la cuisine, il a saccagé la marmite et mis un caillou à la place. Notre chef de quartier, la gendarmerie de Hamdallaye, connaissent notre situation. Ils ont trouvé qu’on avait raison. Mais sa maman le cache quand on se plaint. Après quelques mois, il revient. C’était un dimanche, je revenais de la prière de 17h. On m’a appelé à la maison pour me dire qu’il était en train de frapper mes enfants à la maison. Quand je suis arrivé, je lui ai demandé ce qui se passait. Il m’a frappé et cassé mes lunettes. Ma fille a jeté un caillou et a cogné le sceau de ce monsieur. Il a poursuivi ma fille jusqu’à dans ma chambre pour la frapper. J’ai riposté en ce moment. Quand on s’est séparés, ma famille et moi, nous sommes sortis de la cour pour aller dans mon kiosque. Thierno est venu nous trouver là-bas. Il a jeté un premier caillou, j’ai esquivé. Le deuxième m’a tapé sur mon bras droit qui s’est cassé. Le troisième caillou m’a cogné sur la tête. J’ai perdu conscience. Je me suis réveillé vers 23h à l’hôpital. Ma fille lavait les bols. Ma fille a jeté de l’eau sale sur les poules de Thierno Mamadou, il l’a frappée. Nous vivons dans la même cour. C’est le fils de mon grand-frère. Mon grand-frère est à Labé depuis 2008. Il a un poulailler dans la cour. Mon frère a demandé à la maman de Thierno Mamadou de le rejoindre à Labé, mais, elle n’a pas voulu. Ma fille qui est blessée à 8 ans. Ma femme aussi est blessée. Il avait même menacé les locataires de mort. C’est une tentative d’assassinat. Il a déjà dit qu’il va finir avec moi depuis longtemps », explique le photographe.
Par la suite, Maître David Béavogui, avocat de la partie civile, va demander une requalification des faits en tentative d’assassinat contre son client.
Par contre, le représentant du ministère public, le procureur Cécé Roger Kolié, demande de maintenir les qualifications de coups et blessures volontaires et menaces de mort.
Répondant à ces sollicitations, le tribunal a rejeté la demande de requalification et ordonné la poursuite des débats. Ensuite, le juge va appeler Thierno Mamadou Barry, détenu à la maison centrale depuis le 15 octobre 2024, pour sa version des faits. « Ça s’est déroulé le dimanche 13 octobre, vers 16h. La fille de mon oncle prenait de l’eau sale et jetait sur mes poules. Quand je lui ai fait des reproches, elle s’est levée pour m’insulter. Ma maman s’est levée, mais j’ai dit non. J’ai dit à ma maman d’en parler avec Fatoumata, sa grande sœur. Fatoumata est venue avec le pilon pour me frapper. Mamadou Diouma, le petit frère de Mamadou Aliou, est venu me prendre au collet. Ils ont continué à me frapper. Mamadou Aliou est venu de dehors pour me frapper. Mamadou Diouma m’a jeté des cailloux. Ils me frappaient avant, mais je n’ai pas porté plainte. Nous tous, on jetait des cailloux. Je suis allé à l’hôpital et à mon retour à la maison, j’ai trouvé des agents. Ils m’ont saisi. Ce n’est pas moi qui l’ai blessé. C’est mon oncle. J’ai la preuve dans un téléphone qui se trouve avec ma mère que ce sont eux qui m’ont frappé. Aussi, leur famille nous déteste », explique-t-il.
Après avoir déclaré les débats clos, le juge Lansana Traoré a ordonné de passer aux plaidoiries et aux réquisitions.
Maître David Béavogui, avocat de l’oncle, va demander au tribunal d’ordonner le paiement de 100 millions de francs guinéens par le prévenu. Quant au procureur, il a requis de condamner Thierno Mamadou Barry à 2 ans de prison, dont un an assorti de sursis, et au paiement d’une amende de 500 000 GNF.
Prenant la parole pour plaider son sort, Thierno Mamadou Barry dira : « je suis désolé. C’est la même famille ».
Rendant sa décision sur siège, le tribunal a déclaré Thierno Mamadou Barry coupable de coups et blessures volontaires et menaces de mort. Pour la répression, il écope de 2 ans d’emprisonnement, dont 1 an et 6 mois assortis de sursis. Il est également condamné au paiement de la somme de 10 millions de francs guinéens à la partie civile.
Boubacar Diallo pour Guineematin.com