Conakry : le numérique au cœur du Forum sur l’autonomisation économique des femmes africaines

Le Forum international des femmes entreprenantes et dynamiques (FIED), organisé par le Ministère de l’Action sociale, de la Promotion féminine et des Personnes vulnérables s’est poursuivi ce mercredi, 30 octobre 2024, à Conakry. Cette initiative, qui a pour thème le rôle des femmes dans la transformation de l’économie guinéenne, regroupe les femmes entreprenantes d’Afrique. Au cours de cette 3ème journée, les panelistes ont partagé leurs visions et aussi fait des propositions de solution afin d’inverser la tendance pour une indépendance financière des femmes en adoptant le numérique  dans leurs activités, a constaté sur place Guineematin.com à travers un de ses reporters.

Rose Pola Pricemou, ministre des Postes, des Télécommunications et de l’Economie numérique, panéliste, a partagé sa vision avec ses sœurs. Elle a proposé des pistes de solution pour faciliter l’autonomisation économique des femmes à travers la poste.

Rose Pola Pricemou, ministre des Postes, des Télécommunications et de l’Economie numérique

« De ce panel est ressorti l’enjeu auquel les femmes font face. La plupart des femmes aujourd’hui, quand nous prenons le taux d’alphabétisation au niveau de ces femmes entreprenantes, bien que ce taux soit très limité, mais nous savons qu’à travers le numérique, elles peuvent accéder à certaines solutions via des applications personnalisées. Il faut aussi l’intégration de l’intelligence artificielle qui va nous permettre, à travers nos langues locales, d’accéder à certaines compréhensions et à certains contenus. Nous avons surtout discuté des effets du numérique. Aujourd’hui, à travers notre pays, nous savons, il faut créer des centres d’apprentissage des Web-numérique ou elles peuvent accéder à des connectivités. Elles peuvent aussi accéder à la formation, à des agents qui peuvent les accompagner à ouvrir un compte, qui peuvent les accompagner à travers l’appui du numérique à savoir : quelles sont les dispositions qui sont mises en place pour leur encadrement, pour leur accompagnement. Nous avons discuté de tous ces sujets, mais surtout nous avons mis l’accent sur le volet de la poste. Aujourd’hui, la poste joue un rôle clé et fondamental dans notre écosystème. Nous avons la chance aujourd’hui que nous avons plus de 74 bureaux de poste à travers le pays, nous avons déjà réalisé une étude pour leur extension à plus de 300 bureaux de poste. L’objectif étant des centres multiservices et multidimensionnels ou nous ouvrons à la fois l’accès au niveau les plus reculés de la République de guinée à des financements. Nous aurons l’opportunité de lancer la bande postale. Nous aurons l’opportunité surtout d’offrir les services administratifs aux citoyens, les services de base à travers ces bureaux de postes. Donc, ça sera des endroits non seulement ou nous devons accélérer le commerce électronique », a expliqué la ministre.

Par ailleurs, Rose Pola Pricemou est revenue sur les dispositions prises par l’Etat afin de rendre l’internet fiable et plus accessible aux femmes. « Aujourd’hui toutes ces femmes veulent quoi ? Evacuer leurs produits, prendre les produits à gauche et les revendre à droite. Et ça, il faut que l’Etat mette des mécanismes en place. Le cadre réglementaire doit être adapté, le cadre technique doit être adapté, ça veut dire un niveau de connectivité assez fiable. Est-ce que nous avons l’internet qui est bon, accessible à moindre coût ? Nous sommes en train d’investir dans notre infrastructure, un second câble sous-marin, l’extension de notre Backboom. Tous ces éléments sont en train d’être mis en place pour l’éclosion d’une économie prospère », a laissé entendre madame Pricémou.

Pour sa part, Mme Aminata Deen Touré, directrice générale de l’innovation au Ministère de l’Enseignement supérieur, a indiqué que les ministères des postes, et de l’enseignement supérieur appuient déjà les femmes guinéennes à travers le développement de l’écosystème numérique.

Aminata Deen Touré, directrice générale de l’innovation au Ministère de l’Enseignement supérieur

« J’ai participé à un panel sur la recherche scientifique et l’innovation pour l’émancipation des femmes, plus spécifiquement sur le volet du financement. Donc, nous avons discuté des mécanismes de financement innovants, de la place des femmes de la recherche et innovation, également des apports des différents ministères, celui de l’Enseignement supérieur, et celui des Télécommunications sur le développement de l’écosystème numérique et l’usage que peuvent faire les femmes entreprenantes pour dynamiser leur business refondation. Aujourd’hui, ce qui est d’ailleurs hyper intéressant, ce financement existait déjà dans notre société, c’est une culture que nous avons, nous parlons de tontine, de mécanisme, de sérés dont le monde s’est approprié au fil des années. Donc, nos mamans aujourd’hui, elles ont les concepts clefs qu’elles intègrent. Elles sont progressivement en train d’adopter. Donc, il faut accroître les efforts de structuration et surtout de formation pour que les femmes puissent davantage tirer profit de tous les nouveaux outils », a-t-elle laissé entendre.

Foromo Gbouo Lamah pour Guineematin.com

Tél. : 666890877

Facebook Comments Box