Vulgarisation de l’avant-projet de la nouvelle constitution à Kindia : des élèves ne comprennent pas pourquoi leurs cours ont été interrompus

L’interruption des cours dans plusieurs écoles publiques et privées de Kindia, ce lundi 11 novembre 2024, a suscité un vif mécontentement parmi les élèves, venus en nombre pour assister au lancement de la campagne de vulgarisation de l’avant-projet de la nouvelle constitution. Entre frustration et questionnements, certains élèves dénoncent une décision qui perturbe leur apprentissage pour des raisons politiques, tandis que d’autres appellent à des engagements concrets de la part des autorités concernant l’avant-projet de la nouvelle constitution, rapporte Guineematin.com à travers un de ses correspondants basé dans la préfecture.
L’interruption des cours pour cette activité hautement politique a visiblement provoqué l’agacement des élèves, qui s’étaient mobilisés en grand nombre pour l’occasion.

Parmi eux, un élève du lycée 28 septembre a exprimé sa frustration, sans réellement comprendre les raisons de sa présence. « Les autres étudient, et nous, nous sommes ici. C’est très bizarre. Je ne sais même pas pourquoi nous sommes là. Moi, je rentre à la maison parce que, de toute façon, la journée d’aujourd’hui est finie », a-t-il confié, préférant garder l’anonymat.

Un autre élève, cette fois de l’école privée Emmaüs Stéphane, a lui aussi exprimé son incompréhension face à l’interruption des cours pour des raisons politiques. Un phénomène récurrent pour tous les régimes qui se sont succédé en Guinée. « Je me demande pourquoi nous devons participer à cette mission qui interrompt nos études. Les autres sont en classe, et nous, nous sommes bloqués ici. C’est vraiment dommage. Ce n’est pas seulement à nous de venir écouter ces explications sur la loi. Cela concerne toutes les couches de la société », a-t-il martelé.

Pour sa part, Youssouf Bangoura, élève-maître à l’École normale des instituteurs de Kindia, a proposé une réflexion plus constructive. « Ce matin, nous avons reçu cette délégation venue nous présenter l’avant-projet de la nouvelle constitution. Ils ont expliqué plusieurs points, mais certains passages sont restés flous. Cependant, lorsqu’ils ont évoqué les programmes relatifs à la santé et à l’enseignement gratuit, j’ai trouvé que c’étaient de bonnes initiatives. Mais la question que l’on se pose est la suivante : est-ce que ces promesses seront vraiment suivies d’actions concrètes ? En tant que jeunes, nous souhaitons que les autorités élaborent un plan pour que tous les Guinéens, qu’ils soient pauvres ou riches, puissent en profiter », a-t-il déclaré.

Pendant ce temps, à la tribune officielle, toutes les autorités de la ville attendaient l’arrivée de la délégation du Conseil national de la transition.

Amadou Baïlo Batouala Diallo pour Guineematin.com

Tél. : (00224) 628 51 67 96

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