La décision est tombée au tribunal de première instance de Télimélé. Mamadou Lamarana Bah alias “Maître Lama” et Thierno Ousmane Diallo alias “Ousté” ont été reconnu coupable du meurtre d’un conducteur de taximoto. Ce dernier, du nom de Mamadou Lamarana Bah, a été tué d’une balle dans le dos au mois d’avril dernier à Sinta. Le tribunal a condamné ses bourreaux (Mamadou Lamarana Bah alias “Maître Lama” et Thierno Ousmane Diallo alias “Ousté”) à 20 ans de réclusion criminelle. Une peine qui sonne comme une clémence, comparée à la “réclusion criminelle à perpétuité avec une période de sûreté de 30 ans” que le parquet avait requis à leur encontre, a constaté Guineematin.com à travers un de ses reporters.
Dans cette affaire, tout a commencé en avril 2024. Mamadou Lamarana Bah, conducteur de taximoto, a été déplacé à Kambaya pour aller à Saréssin (un district qui relève de la sous-préfecture de Sinta, dans la préfecture de Télimélé). Après avoir dépassé Sinta-centre, juste après le village de Horé Bowal, celui qui l’avait déplacé (un certain Mamadou Lamarana Bah alias maître Lama) a dit que sa chaussure est tombée. Il a ensuite dit au motard de se retourner, sans que ce dernier ne soupçonne une ruse. C’est dans cette entreprise que Thierno Ousmane Diallo alias “Ousté” (le complice de Mamadou Lamarana Bah) est arrivé sur une autre moto pour leur barrer la route. Ils intiment au motard Mamadou Lamarana Bah de leur donner la moto, une chose qu’il a refusé. C’est ainsi que Thierno Ousmane aurait dit à son ami Lamarana de mettre le feu. Ce dernier se serait exécuté et aurait tiré sur le motard, dans le dos.
Mamadou Lamarana Bah a pris la moto de sa victime pour aller chez lui dans la sous-préfecture de Santou, il a été suivi sur une autre moto par son complice Thierno Ousmane Diallo. Mais, quelque temps après, ils ont été interpellés et conduite devant le parquet du tribunal de première instance de Télimélé où ils ont été inculpés et placés sous mandat de dépôt pour “assassinat”.
Pendant leur procès devant cette juridiction, les accusés se sont rejeté la responsabilité sur qui a tiré le coup de feu qui a blessé mortellement leur victime. Mais, les débats ont permis d’établir que l’arme du crime (le fusil calibre 12) appartient à Mamadou Lamarana Bah alias “maître Lama”. Et, c’est lui qui était derrière le motard. Thierno Ousmane Diallo, quant à lui, les attendait dans un endroit isolé.
Dans ses réquisitions dans cette affaire, le procureur Moustapha Mariame Diallo a demandé au tribunal de condamner les accusés à la réclusion criminelle à perpétuité avec une période de sûreté de 30 ans.
“Le 2 avril 2024, le commissaire Lamine Camara m’a appelé pour m’informer qu’une personne a été touchée par balle entre Kambaya et Télimélé. J’étais à Conakry, j’ai aussitôt ordonné qu’on l’évacue à Télimélé pour la prise en charge. Une fois à Télimélé, les médecins ont affirmé que leur plateau technique ne peut pas le prendre en charge et tenter de le sauver la vie. J’ai appelé le directeur de l’hôpital, on s’est convenus de l’envoyer à Conakry. Avant d’arriver à Souapiti, ils m’ont appelé pour me dire que la victime serait décédée. J’ai alors dit de ramener le corps Kambaya à la morgue du centre de santé de Sinta. Arrivée à Sinta, pendant qu’ils descendaient le corps, ils ont constaté qu’il était encore vivant, ils m’ont rappelé pour me dire qu’il n’est pas mort. Je les ai alors intimé avec fermeté de l’envoyer à Conakry, en leur menaçant de poursuite s’il mourrait à Télimélé. Ils sont allés à Conakry, direction Donka. Le ministre de la santé avait déjà tout préparé, ils l’ont reçu à Donka quelques heures plus tard, il a rendu l’âme. De retour de Conakry, je suis passé pour présenter les condoléances à la famille, et je leur ai promis que ce crime ne resterait pas impuni. J’ai appelé le commissaire Lamine Camara à mon bureau, parce que sur les lieux du crime, ils avaient retrouvé une arme et un téléphone. Dans mon bureau avec le commissaire Lamine Camara, hasardeusement le téléphone a sonné. J’ai dit : donnez le téléphone ! J’ai décroché, une dame me dit : Maître Lama, je vous ai appelé fatigué. J’ai dit : ce qui ? La dame me répond : ce n’est pas maître Lama, le mécanicien de Santou ? Et là, on avait toutes les informations qu’il nous faut pour mener nos enquêtes. On a compris que le mécanicien propriétaire du téléphone est de Santou et il travaille là-bas. On est allé à Santou, on l’a arrêté, il a dénoncé son complice Thierno Ousmane Diallo alias Ousté. Ce dernier était parti pour un déplacement dans un village, on a attendu qu’il revienne, après on a mis main sur lui, on les a amenés au commissariat central de Télimélé. Ils ont reconnu les faits, ils ont affirmé qu’ils ont quitté Santou dans l’intention de voler une moto, ils avaient une arme de fabrication locale calibre 12 dissimulable. Monsieur le président, ces deux-là ne doivent pas vivre entre nous, leur place c’est en prison, je vous demande de les condamnés à la réclusion criminelle à perpétuité assortie d’une période de sûreté de 30 ans”, a requis le procureur Moustapha Mariame Diallo.
Finalement, le tribunal a condamné Mamadou Lamarana Bah alias “Maître Lama” et Thierno Ousmane Diallo alias “Ousté” à 20 ans de réclusion criminelle assortie d’une période de sûreté de 10 ans et au paiement de 50 millions de francs guinéens comme dommage et intérêt à la partie civile.
De Télimélé, Amadou Lama Diallo pour Guineematin.com
Tel : 610908741
