Âgée de 16 ans et élève de la 11ème au Groupe scolaire privé Saint Denis, Aline Olivier Loua s’était rendue hier, dimanche 1er décembre 2024, au stade du 3 avril pour assister à la finale du tournoi de football doté du trophée Général Mamadi Doumbouya. Ce match se jouait entre l’équipe de N’Zérékoré et celle de Labé. La jeune fille est partie de la maison avec plusieurs de ses amis, malheureusement elle est décédée suite au drame survenu dans ce temple de sport. Un drame qui a fait 56 morts et plusieurs blessés (selon un bilan provisoire annoncé par le gouvernement).
Dans la famille de Aline Olivier Loua, c’est une affliction et une profonde tristesse qui se lit sur le visage des parents, amis et connaissances. Encore sous le choc ce lundi, 2 décembre 2024, Olivier Loua, père de la jeune défunte, est revenu sur le décès de sa fille.
« Mes sentiments sont des sentiments de regret. Ma fille, Aline Olivier Loua, était âgée de 16 ans et élève de la 11ème année au Groupe scolaire Saint Denis. Elle était vraiment chère pour moi. Je ne pense pas que je vais pouvoir oublier. Elle était l’homonyme de ma maman. Chaque matin, à 5 heures, je lui faisais appel pour la prière de famille. Et, quand je prononce son nom maman, ça me rappelle directement ma mère qui est encore en vie. Maintenant, qui vais-je appeler comme ça ? » a dit Olivier Loua.
En outre, le père Olivier a expliqué comment il a été informé du décès de sa fille. « J’étais assis dans mon lieu de vente. J’ai un ami du nom de Camara qui est un enseignant, et qui est venu dans mon magasin. Il était connecté sur Facebook en direct, où il reçoit un message. Il me dit, paraît-il qu’il y a eu un mouvement du côté du stade de N’Zérékoré. Il y a des morts et des blessés. Quand il m’a informé, j’ai appelé directement madame à la maison pour lui demander si notre fille, Aline, est à la maison. Elle m’a dit : non. J’ai tenté le numéro de ma fille, ça ne passait pas. J’ai dit à ma femme de me rejoindre pour qu’on puisse se rendre à l’hôpital pour la vérification. Quand nous sommes arrivés, nous nous sommes dirigés vers la morgue. Après les recherches, ma fille n’était pas là. Du coup, sa maman m’a laissé pour aller dans la salle d’urgence, où elle a trouvé le corps de notre fille. Elle est sortie dehors en pleurant. Elle est tombée par terre, au milieu de la foule. Quand je suis parti expliquer le cas aux médecins, ils m’ont dit qu’on doit d’abord envoyer le corps à la morgue, puisqu’il y a des papiers à faire. Mais par finir, j’ai vu un jeune homme qui m’a aidé à envoyer le corps de ma fille. Aline était une fille courageuse, c’est ce qui témoigne la présence de cette foule de personnes ici. Elle avait un surnom à l’école : madame surprise. Quand elle comprend que l’anniversaire de l’un de ses amies est proche, elle profite pour lui faire des surprises. Elle était très joyeuse, comme son homonyme », a-t-il fait savoir.
Par ailleurs, Olivier Loua dit ne plus avoir confiance aux autorités guinéennes dans ces situations pareilles. Il souhaite tout de même que des enquêtes soient menées pour situer les responsabilités et identifier les auteurs.
« Moi particulièrement, je n’ai plus confiance aux autorités guinéennes, parce que j’ai été victime plusieurs fois. J’avais un hôtel du nom d’Amazone qui a été incendié en 2020. Nous connaissons des personnes qui ont été à la base, mais l’autorité n’a rien fait jusqu’à présent. S’il y a encore un tel cas, ça devient toujours les mêmes choses. J’allais même vous refuser, parce qu’on a plusieurs fois fait ça ici, et cela n’a rien donné. En 2020, j’avais perdu tout ce que j’avais cherché durant des années, mais qu’est-ce que les autorités ont fait ? Si pour ce qui est arrivé ils peuvent faire un éclairage sur les faits afin que les coupables soient connus, c’est ce qu’il faut », a dit Olivier Loua.
De N’Zérékoré, Jean David Loua pour Guineematin.com
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