Drame du stade de N’Zérékoré : le message des autorités religieuses, coutumières et communales

Goïkoya Lambert Zogbélémou, patriarche de N'Zérékoré

La Guinée est encore en deuil suite à la bousculade meurtrière survenue au stade du 3 avril de N’Zérékoré à l’occasion du tournoi de football doté du trophée Général Mamadi Doumbouya. Alors que le bilan officiel fait état de 56 morts, les autorités religieuses, coutumières et communales se sont exprimées ce mardi 3 décembre 2024. Elles ont dit leur douleur face à cette tragédie et leur compassion en faveur des victimes, rapporte l’équipe de Guineematin.com basée dans la préfecture.
Dans la soirée du dimanche, 1er décembre 2024, une cinquantaine de personnes ont perdu la vie au cours de la finale du tournoi de la refondation, doté du trophée Général Mamadi Doumbouya, qui se jouait entre l’équipe de N’Zérékoré et celle de Labé.

Elhadj Amadou Soumaoro, secrétaire préfectoral des affaires religieuses de N’Zérékoré, déplore cette tragédie, même s’il l’explique par une volonté Divine.

Elhadj Amadou Soumaoro, secrétaire préfectoral des affaires religieuses de N’Zérékoré

« C’est un sentiment douloureux. Personne n’a souhaité ça, mais c’est Dieu qui l’a voulu. Ils n’ont pas organisé pour faire des drames, c’était un jeu de football. Il y avait même les autorités, les membres du gouvernement, et personne ne pensait pas que cela allait se passer. Comme c’est Dieu qui a voulu, on ne peut rien dire. Seulement, nous demandons à Dieu qu’il nous épargne de cette situation de drame. Depuis le même jour, on a commencé en passant par les imams, les prêtes et les pasteurs, de demander à toutes les familles des victimes, qu’il faut être croyant pour savoir que c’est la volonté de Dieu. Et demandons pour qu’il pardonne nos enfants qui ont perdu la vie dans cette situation tragique. Les 95% sont des croyants musulmans et chrétiens. Ce que Dieu a fait, on ne peut pas contredire. En ce qui concerne les parents, chacun a pris son corps pour l’enterrer à sa manière. Dieu merci, le Président Gal. Mamadi Doumbouya et son gouvernement ont ordonné une forte délégation dirigée par le Premier ministre qui est passé par la mosquée régionale, l’hôpital et la cathédrale. On a réuni tous les imams dans la mosquée pour passer le message du président de la République. Vraiment, la population était soulagée, du fait que le Président ait pris les choses en main. Je remercie les imams, les pasteurs et prêtes de N’Zérékoré parce que tout le monde a fait son travail, surtout les autorités en place. Ça a trouvé que les membres du gouvernement étaient présents, et on a tous essayé de calmer la population tout comme la sécurité », a-t-il dit.

Même sentiment de tristesse et de regret exprimé par Goïkoya Lambert Zogbélémou, patriarche de N’Zérékoré qui appelle la population au calme et invite les autorités à créer un comité de crise. « Je voudrais avant tout, adresser mes condoléances à toutes les victimes. Et aux blessés, je souhaite prompt rétablissement. Je pense qu’ils vont mieux se rétablir. C’est un sentiment de tristesse, un événement malheureux. Je suis venu au stade là-bas, et personne ne s’y attendait. La simple réjouissance dans un terrain, ça s’est transformée en drame, vraiment cela a étonné plus d’un. Il y a eu beaucoup de victimes. Peut-être que les services de santé, la croix rouge pourront dénombrer. Mais, il faut remarquer qu’il y avait de la tristesse. Nous avons recommandé à tout un chacun de garder patience, de se calmer et de laisser le soin aux autorités judiciaires de faire leur travail. Et, c’est ce qui est en train de se faire. Les gens semblent se calmer. Il y a un peu d’accalmie, et nous sommes contents du calme et de la discipline qu’ils ont observés. Quand nous avons reçu encore la grande délégation du gouvernement pour venir soulager cette population de N’Zérékoré, nous étions contents, parce qu’il faut dire que tout le monde était touché. A la population, je leur dirai de garder la patience, de se calmer, de rester vigilants et d’être discipliné. Je recommanderais à l’autorité administrative de créer un comité de crise. Dans ce comité de crise, il doit y avoir des autorités administratives, les services de santé, la croix rouge, les services de sécurité et l’autorité coutumière et éventuellement, les différents présidents des communautés parce que, dans une communauté, j’estime qu’il y a au moins un élément. Quand tout ceux-ci doivent participer, peut-être qu’ils pourront dire leurs réserves, s’il y en a », a laissé entendre le patriarche de N’Zérékoré.

De son coté, Fassou Goumou, président de la délégation spéciale de N’Zérékoré, a salué l’effort des religieux et des autorités dans leurs démarches.

Fassou Goumou, président de la délégation spéciale de N’Zérékoré

« J’ai un profond sentiment de tristesse. Ce qui est arrivé, personne ne pensait à cela. J’adresse toutes mes condoléances à la population guinéenne et plus particulièrement à celle de N’Zérékoré. Et en même temps, les religieux aussi parce que tout ce qu’on fait, que tu sois musulman ou chrétien, c’est la même religion. Si cela est arrivé, les religieux ne sont pas restés calmes. Ils se sont levés, ont travaillé avec les autorités. On s’est présenté à l’hôpital tous ensemble, on s’est adressé aux parents des victimes, aux enquêteurs et aux personnes ressources qui étaient là. Si des gens sont choqués, je suis la première personne à être choquée. L’Etat n’est pas resté à l’écart de tout ce qui s’est passé. Prions enfin que ces choses terribles n’arrivent plus jamais chez nous », a dit le président de la délégation spéciale de N’Zérékoré, Fassou Goumou.

De N’Zérékoré, Jean David Loua, Sayon Haba et Elie Honomou pour Guineematin.com

Tel : (+224) 620 58 60 02

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