Nouvelle vision pour le Fouta : la Coordination Nationale des Foulbhè et Haali Pular se mobilise

Assemblée générale de la CNFHG

L’avènement de l’opérateur économique, Elhadj Alseny Barry, à la tête de la Coordination Nationale des Foulbhè et Haali Pular de Guinée (CNFHPG) a marqué un tournant décisif dans l’histoire de cette organisation. Portant une ambition renouvelée, le nouveau président a lancé un vaste programme de développement économique et social pour le pays, et plus particulièrement pour la région du Fouta Djallon. Ce programme, fruit d’un travail collectif mené par son équipe, vise à moderniser les pratiques économiques tout en renforçant la cohésion sociale. C’est dans cette dynamique que le dimanche, 1er décembre 2024, une assemblée générale s’est tenue à Conakry sous la présidence d’Elhadj Alseny Barry, pour dévoiler ce projet ambitieux.

Elhadj Alseny Barry, président de la CNFHPG et son vice-président Elhadj Amadou Oury Canada Diallo

Elhadj Amadou Oury Canada Diallo, vice-président de la Coordination, chargé des relations extérieures et du développement durable, a dirigé les travaux de conception de cette stratégie. Devant une assemblée composée d’économistes, de représentants d’associations, de jeunes, de femmes et de membres de la Coordination, il a détaillé les grandes lignes du document de stratégie de développement économique et social du Fouta Djallon (Gollen Ka Mèndhen). Selon lui, l’objectif principal est d’ajouter une dimension économique aux actions sociales traditionnelles de la Coordination, qui, depuis sa création en 1987, se sont concentrées sur l’entraide et la bienfaisance. Cette stratégie se veut un guide pour définir une vision, des objectifs clairs et des ambitions concrètes.

Elhadj Amadou Oury Canada Diallo, vice-président de la Coordination Nationale des Foulbhè et Haali Pular de Guinée

« La Coordination Nationale des Foulbhè et Haali Poular de Guinée a été créée en 1987. De 1987 à 2022, pratiquement la Coordination s’est appesantie sur la dimension sociale : entraide, bienfaisance etc. Mais depuis l’avènement de cette nouvelle équipe, dirigée par Elhadj Alseny Barry, il a été convenu un élément nouveau à cette dimension sociale. Il s’agit d’apporter une touche de développement économique et social. Mais ceci ne peut pas se faire sans élaborer un document de stratégie de développement qui pose un diagnostic, présente une vision et définit l’ambition et les objectifs que la Coordination devrait se fixer. Donc, on a élaboré un document de stratégie qu’on appelle “ stratégie de développement économique et social du Fouta Djallon (Gollen Ka Mèndhen). Donc, c’est ce qu’on a cru devoir présenter aujourd’hui en assemblée générale, pour que les gens sachent de quoi nous parlons. Et savoir qu’est-ce qu’un développement économique et social pour une organisation sociale comme la nôtre. On a invité les acteurs des préfectures, les représentants des préfectures, les Diwè et des personnes ressources, le bureau exécutif de la Coordination et bien d’autres personnes », a-t-il déclaré.

Une vision d’avenir pour le Fouta. Face à ces défis, le projet ambitionne de transformer le Fouta en un pôle de développement harmonieux et équilibré. Pour réaliser cette ambition, une mobilisation collective est nécessaire. Ce projet, le premier de cette envergure pour la Coordination, appelle à une mobilisation de toutes les parties prenantes. En alliant vision stratégique et actions concrètes, cette initiative pourrait poser les bases d’un développement durable pour la région. « Le projet renferme un certain nombre d’éléments. Le premier élément, c’est le diagnostic. Si vous constatez, vous qui circulez partout dans le pays en général et au Fouta Djallon en particulier, il y a des faits qui nous frappent. Un, le Fouta devient de plus en plus pauvre du fait que la production artisanale est archaïque surtout peu développée, la production agricole et animale est traditionnelle. Il n’y a pas de main-d’œuvre parce que tous les jeunes ont quitté les lieux en prenant le chemin de la mer ou le chemin du Nicaragua. Donc aujourd’hui, dans nos villes et villages, presque on ne retrouve que de vieilles personnes ou des personnes handicapées qui ne peuvent pas entreprendre. Ça, c’est un sérieux problème. Deux, si tu prends l’agriculture traditionnelle peu productive qui a un rendement à l’hectare pratiquement insignifiant. Sur le volet élevage, quand prend la race N’Dama, dans son poids adulte de 250 kilogrammes, la carcasse, qu’est-ce que c’est ? La dernière fois, quand j’étais au salon de l’agriculture à Paris, on a vu des bœufs de 2 tonnes…Voilà l’élevage qui pourrait et devrait être introduit. Si tu prends les contraintes liées à l’énergie, on n’a pas d’énergie électrique. Les deux seuls barrages hydroélectriques du Fouta Djallon : le Kinkon dans les années 60 et de Tinkisso dans les années 70 ne produisent pas 5 MW d’énergie. À leur dimensionnement, c’était pour l’éclairage. On est consommateurs d’énergie pour plusieurs choses. Ainsi, la demande est énorme et l’offre est insignifiante. Les routes, nous sommes dans un état difficilement imaginable et comment on peut pratiquer un bon commerce parce que les coûts d’accès et de commercialisation sont impraticables. Et on a mis tous ces éléments-là, l’un dans l’autre, pour montrer qu’il faut repenser un peu les relations socioéconomiques au niveau du Fouta Djallon pour créer un climat de confiance, d’entraide d’interrelation entre les composantes socioéconomiques du Fouta pour qu’on vive dans la paix et la cohésion sociale et qu’on profite de nos ressources naturelles, qu’on développe des petites et moyennes entreprises, des chaînes de valeur qui permettent de fixer les jeunes, ramener les intérêts des exilés ou qui sont en exode, repeupler le Fouta, développer des activités économiques qui créent de l’emploi et de la richesse. Ce sont, entre autres, les éléments qui ont soutenu l’élaboration de ce document de stratégie », a-t-il expliqué.

Avec ce projet, la Coordination Nationale des Foulbhè et Haali Pular espère marquer l’histoire en donnant un nouveau souffle au Fouta Djallon, tout en restant fidèle à ses valeurs de solidarité et de bienfaisance.

Mamadou Laafa Sow pour Guineematin.com

Tél. : +224622919225

Facebook Comments Box