Les populations de N’Zérékoré pleurent encore leurs morts après la bousculade meurtrière survenue à l’occasion de la finale du tournoi de football doté du trophée Général Mamadi Doumbouya. Le bilan officiel fait état de 56 morts et de dizaines de blessés parmi lesquels de nombreux élèves. Dans un entretien accordé à l’équipe de Guineematin.com basée dans la préfecture, l’inspecteur régional de l’éducation Gbato Donzo déplore cet événement malheureux. Il a également sollicité des enquêtes sérieuses pour situer les responsabilités et punir les coupables.
« Je voudrais commencer par adresser mes condoléances les plus attristées aux familles éplorées et souhaiter un prompt rétablissement aux blessés. Ce phénomène, il faut le dire, a surpris tout le monde. Personne ne s’attendait à ce qu’une festivité se transforme en drame. C’est un fait qui a surpris tout le monde, parce que ce tournoi s’est fait dans d’autres régions où ça s’est bien passé. Et c’est la première fois qu’un tel évènement survienne dans le football à N’Zérékoré. Encore une fois, c’est un regret », a introduit Gbato Donzo.
Poursuivant, l’inspecteur Gbato Donzo pointe du doigt le manque d’éducation qui serait, selon lui, l’un des facteurs pesants de ce drame. « Il faut dire en réalité que nous avons un problème d’éducation, que ça soit à l’école, en famille ou dans la société. Tout cela agit. Il faut que chacun de nous, parents, autorités, cadres de l’éducation, nous mettions tout en œuvre pour mieux éduquer. Pour que nos enfants sachent se comporter lorsqu’il y a un tel évènement, pour qu’ils puissent connaître ce qu’il faut faire face à tel évènement. Le football a ses règles et nous devons aussi chercher à les comprendre, parce que c’est la méconnaissance des règles du football qui emmène souvent des oppositions sur le terrain. Sinon, si les règles sont maîtrisées, le football va nous aider », a-t-il indiqué.
En outre, Monsieur Donzo sollicite des enquêtes dans cette affaire pour situer les responsabilités et trouver les coupables. « Je dirai qu’il faut des enquêtes, parce les enquêtes peuvent toucher les organisateurs, les communicants sur les réseaux sociaux. Car les communicants sur les réseaux sociaux qui avancent des propos incitatoires sont à demander s’ils n’ont pas fait quelque chose pour profiter passer leur message afin d’inciter les gens. Il faut faire des enquêtes pour voir s’il y avait des infiltrés qui sont venus pour semer une telle pagaille. Si la lumière est faite sur ça, ça va éclairer la lanterne des gens, et ça sera aussi une image pour soulager les parents des victimes, pour les consoler », a fait savoir l’inspecteur Gbato Donzo.
Par ailleurs, Gbato Donzo lance un message aux parents et éducateurs pour éviter la répétition d’une telle catastrophe. « Le message de compassion, de sensibilisation ne va pas s’adresser à un groupe de victimes ou à une partie de parents de victimes, parce que quand vous apprenez à N’Zérékoré qu’il y a des enfants et des jeunes, dites-vous que les 90% sont des élèves. Malheureusement jusqu’ici, nous n’avons pas les statistiques des élèves décédés. Il n’y a pas eu la part des choses dans les statistiques, sinon cela allait nous donner une idée sur le nombre d’élèves. Mais, nous pensons qu’à la reprise des cours, nous aurons les statistiques réelles parce que nous comptons faire au moins la liste par famille, pour rendre visite à ces familles. Mais il faut se dire que c’est une dizaine d’élèves qui sont morts. Il faut que nous puissions dire à nos élèves, former nos élèves comment se sauver et l’observation, c’est-à-dire le civisme, le comportement citoyen. Il faut que ceux-ci soient vraiment observés par tout le monde. L’autre précision, c’est de dire aux cadres de l’éducation de continuer à sensibiliser. Il ne faut pas que les élèves transforment ça en une autre chose. Il faut que nous respections les mémoires des personnes disparues », a lancé l’inspecteur régional de l’éducation de N’Zérékoré, Gbato Donzo.
De N’Zérékoré, Jean David Loua pour Guineematin.com
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