Conakry : AWLN Guinée lance la formation des femmes en techniques de production de plants et sensibilisation sur les changements climatiques

African Women Leaders Network (AWLN Guinée) a lancé la formation en techniques de production de plants et la sensibilisation sur les changements climatiques des jeunes filles et femmes de Guinée.  Cette activité de 3 jours, initiée sous la coordination du Programme de transition écologique des femmes de Guinée (PTEFGUI), est réalisée en partenariat avec African Union et UN Women. La cérémonie, entamée ce jeudi, 05 décembre 2024, est placée sous le thème « Une femme, un arbre » et se tient dans le cadre des 16 jours d’activisme contre les violences faites aux femmes, a appris sur place Guineematin.com à travers un de ses reporters.

Mariama Diallo Sy, présidente de AWLN Guinée, est revenue sur l’origine de ce projet et sur ses objectifs.

Mariama Diallo Sy, présidente de AWLN Guinée

« C’est pour nous une grande fierté d’être honorés de votre présence à l’ouverture de ce présent atelier de formation consacrée aux jeunes femmes, aux filles et quelques hommes sur des thèmes d’actualité qui sont au cœur des questions environnementales et du développement durable. Cet atelier qui se tient dans le cadre des 16 jours d’activisme contre les violences faites aux femmes ressort que celles-ci doivent être éloignées des abus sur toutes les formes. Et ceci, en raison de notre fonction sociale qui est d’une importance au premier plan dans la stratégie de lutte contre le changement climatique et le cortège de menaces contre notre existence. Mesdames et Messieurs, AWLN est une association féminine continentale qui s’affirme de jour en jour sur l’échiquier mondial comme une organisation disposant de visions et d’alternatives crédibles pour l’adaptation et l’atténuation des chocs et du délai des règlements climatiques. Ce niveau n’a pu être atteint que par des propositions mâtures qui sont en lien dans les agendas 2030-2063 pour l’Afrique.Il est important de préciser que ces deux agendas définissent clairement les objectifs d’un développement durable pour l’Afrique. Ainsi, c’est à partir des objectifs assignés aux chapitres nationaux de AWLN que les causes des projets crédibles comme celui en cours en Guinée ont été identifiées dans leurs plans stratégiques et mis en œuvre. Ce programme de formation qui va se dérouler pendant ces trois jours est une rubrique fondamentale du programme de transition écologique des femmes de Guinée, avec son projet pilote de reboisement inclusif et durable placé sur le signe « Une femme, un arbre » », a-t-elle expliqué.

Par ailleurs, Mariama Diallo Sy a énuméré les grandes lignes qui seront abordées, tout en faisant savoir ses attentes à l’issue de cette formation. « Nous voudrions mettre l’occasion à profit pour remercier le département de l’environnement pour les attentions portées à nous, car ils nous ont permis d’avoir une convention de partenariat de premier plan qui va nous permettre de pouvoir travailler de concert avec eux. C’est bien dans ce cadre cette convention signée avec le département pour garantir la participation des femmes au processus de reboisement national avec des objectifs précis plus porteurs de résultats et impact positif, ce qui va commencer avec le présent atelier de formation de ce jour, qui comporte les volets suivants. Volet 1 : formation de 25 femmes et filles leaders en sensibilisation sur les changements climatiques ; Volet 2 : initiation de 15 jeunes filles et femmes en techniques de protection de plantes. Il est également important de préciser que le financement est un concours financier de la République d’Allemagne pour soutenir les stratégies des chapitres nationaux. C’est le début du processus continental qui aura pour origine la Guinée. C’est bien pour quoi nous comptons sur des résultats positifs à l’issue de cette formation qui ouvrira la voie à d’autres chantiers qui nous interpellent en termes de financement », a-t-elle lancé.

De son côté, Hadja Mbalou Fofana, coordinatrice du programme de transition écologique des femmes de Guinée, a fait savoir que l’objectif de ce projet est de planter 2500 arbres fruitiers afin de permettre aux femmes de générer des ressources à l’issue de ce reboisement.

Hadja Mbalou Fofana, coordinatrice du programme de transition écologique des femmes de Guinée

« Le programme de transition écologique des femmes de Guinée est une initiative de AWLN qui regroupe 4 projets et c’est un programme qui s’étend sur 5 ans. Nous avons le projet Une femme, un arbre, planter 2500 en 5 ans, soit 500 arbres par an. Nous avons un projet de gestion de déchets solides, nous allons aussi faire du biogaz. Nous avons un troisième projet qui est l’intensification des foyers améliorés. On ne peut pas demander aux femmes de ne pas couper le bois mais on veut qu’elles utilisent moins de bois. Dans ce cas, c’est l’intensification des foyers améliorés et la promotion du gaz. Et le quatrième projet, nous avons un partenariat avec une société marocaine pour la fabrication de lampes solaires à base d’argile. Et ce programme, nous avons commencé à mettre en œuvre et « Une femme un arbre » est notre projet phare. Parce que planter 500 arbres par an alors que les femmes constituent 52% de la population, nous avons dit que nous pouvons le faire. Donc premièrement, c’est de former des pépiniéristes. Vous savez, pour avoir du bois, des pépiniéristes, il y a des plants, et nous allons identifier des terrains de surfaces. Cette année 2024, nous avons planté 40 hectares. Nous avons un partenariat avec le Ministère de l’environnement, mais on a aussi des communautés qui nous ont donné des terres. Ils ont mis des terres à notre disposition, on a fait 40 hectares. Mais tous les plants ont été achetés avec les pépiniéristes hommes. Nous avons dit, la première stratégie est de pouvoir former des femmes pépiniéristes, elles vont en faire une activité génératrice de revenus. Parce qu’elles vont faire des pépinières, vendre des plants et cela va leur rapporter de l’argent. Deuxièmement, dans les 500 arbres, on va planter des manguiers et des avocatiers. Pourquoi ? Parce que 5 ans après, les femmes peuvent avoir aussi des fruits qu’elles peuvent revendre et cela leur fait aussi une activité économique. Aujourd’hui, nous nous sommes rendus compte que le reboisement, nous allons le restaurer. Mais aussi, il faut donner l’opportunité aux femmes de pouvoir générer des ressources », a fait savoir Hadja Mbalou Fofana, coordinatrice du programme de transition écologique des femmes de Guinée.

Pour sa part, Hadja Kadiatou Ndiaye, ex ministre de l’environnement, membre de AWLN Guinée et du REFAMP, estime que ce projet est à encourager. Elle en a profité pour remercier et encourager les participantes.

Hadja Kadiatou Ndiaye, ex ministre de l’environnement, membre de AWLN Guinée et REFAMP

« Nous sommes sur un bon chemin et on doit encourager chacune de nous. Parce que les femmes sont beaucoup concernées, qaund bien même que les hommes vont être avec nous. C’est le lieu de remercier madame la coordinatrice, la présidente et madame la ministre, et encourager et remercier les participantes pour avoir eu confiance au projet », a-t-elle déclaré.

De son côté, Ibrahima Sory Youla, directeur executif de l’ONG Plaidoyer, recherche et renforcement des capacités des ONG, formateur, est revenu sur les acquis de cette formation.

Ibrahima Sory Youla, directeur executif de l’ONG Plaidoyer, recherche et renforcement des capacités des ONG

« Cette formation s’inscrit sur deux volets. Le premier volet, c’est de permettre aux participants d’avoir des connaissances élargies sur les changements climatiques, connaître l’historique des changements climatiques, connaître les aléas, les causes, conséquences, y compris les impacts. Donc, c’est de permettre aux participantes d’avoir des orientations très bien définies sur c’est quoi le changement climatique (…). Le deuxième volet, c’est comment mettre en pratique ce qu’ils ont à apprendre sur la protection de l’environnement et cette formation sera beaucoup plus figée sur les approches de germination de plantes, c’est-à-dire être des pépiniéristes pour des actions de restauration des écosystèmes critiques. La première formation est purement théorique et la seconde est pratique », a fait savoir Ibrahima Sory Youla.

Fatoumata Diouldé Diallo pour Guineematin.com 

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