Cour d’appel de Conakry : Alhassane Diallo jugé pour abus de confiance dans une affaire de 120 millions de francs guinéens

La Cour d’Appel de Conakry a examiné mercredi 4 décembre 2024, l’affaire opposant Alhassane Diallo, poursuivi pour abus de confiance, et Ibrahima Sory Adama Cissé, partie civile. Ce dernier, reproche à Alhassane Diallo de l’avoir empêché d’exécuter un contrat de 120 millions de francs guinéens dont il avait bénéficié dans le cadre de l’aménagement d’un domaine situé à Koniah, dans la préfecture de Kindia a appris sur place Guineematin.com à travers un de ses reporters.

Dans cette affaire, le plaignant dit avoir conclu un contrat avec le prévenu Alhassane Diallo pour lui fournir une machine sur le site mais que ce dernier n’a pas exécuté. Finalement, il a porté plainte. L’affaire a été jugée au tribunal de première instance de Kinda où Alhassane Diallo avait été renvoyé des fins de la poursuite pour le délit d’abus de confiance non établi à son encontre. Mais sur l’action civile, il a été condamné à payer à la partie civile un montant de 104 millions de francs guinéens pour dommages et intérêts. N’étant pas d’accord de cette décision d’instance, le prévenu et son conseil ont relevé appel devant la cour d’appel de Conakry.

A l’ouverture de l’audience, le conseil du prévenu, maître Alpha Amadou DS Bah, a pris la parole pour expliquer les motifs de cet appel. Selon lui, son client a été renvoyé des fins de la poursuite. « Donc, il n’y a pas lieu de condamner le prévenu de payer 104 millions de francs guinéens. Les 9 millions de francs guinéens qu’il avait reçus des mains de la partie civile, il les a remboursés. Comme les clauses de contrat n’ont pas été respectées, Alhassane Diallo a retourné l’argent. Par la suite, Alhassane Diallo n’a pas empêché monsieur Cissé d’exécuter ses travaux.  Alhassane ne l’a pas empêché de louer la machine. Je vous demande d’infirmer partiellement cette décision par rapport à cette condamnation », a-t-il sollicité.

Dans ses répliques, l’avocat de la défense, par la voix de maître Sory Condé, a laissé entendre que par la faute du prévenu, son client Ibrahima Sory Adama Cissé a subi des préjudices énormes dans cette affaire.  « Ibrahima Sory Adama Cissé a bénéficié un contrat de 120 millions de francs guinéens. Il a conclu un contrat de location d’une machine avec Alhassane Diallo. La machine a été négociée. Mais par la faute de Alhassane Diallo, les travaux n’ont pas été réalisés. Donc, le juge d’instance, en bon droit, l’a condamné à la réparation. Il a été renvoyé des fins de la poursuite pour abus de confiance. Mais condamné pour la réparation. Et les 9 millions qu’on lui avait remis, c’est après sa condamnation qu’il a payé ça. Donc, c’est par contrainte qu’il a payé cet argent. Monsieur Cissé a perdu ce contrat par le fait de monsieur Alhassane Diallo. Comment il peut lui dire de chercher d’autres machines alors que le premier contrat n’est pas résilié ? C’est par sa faute que mon client a perdu ce contrat », a répliqué la défense.

Au terme de ces différents exercices, la cour a donné la parole à Alhassane Diallo et à Ibrahima Sory Adama Cissé.  A tour de rôle, les deux principaux concernés ont donné leur version des faits.

Le prévenu, dans sa déposition, a expliqué à la cour que le contrat qui était conclu entre eux était fixé à 4 500 000 francs guinéens par jour.  « Le contrat journalier de la machine était fixé à 4 500 000 francs guinéens. Il m’a payé pour 2 jours un montant de 9 millions de francs guinéens. Il a promis de donner le transport. Mais, on n’a pas été sur le site. Les travaux devaient s’effectuer sur un domaine de plus de 30 hectares, situé à Koniah, dans la préfecture de Kindia. Le porte-char a quitté Conakry pour venir sur les lieux. Mais le chauffeur a dit que le porte-char de la machine était en panne. Et monsieur Cissé était au courant de ça », a-t-il déclaré.

Pour sa part, le plaignant Ibrahima Sory Adama Cissé soutient mordicus que Alhassane Diallo lui a fait faire des dépenses énormes. Et que c’est par sa faute que le contrat n’a pas été exécuté. « Quand on a conclu le contrat, j’ai versé le montant. J’ai fait le dépôt de 9 millions de francs guinéens à sa demande. J’ai envoyé le porte-char pour transporter la machine. Quand le porte-char est arrivé, il est tombé en panne. J’ai envoyé un service de réparation. Quand le porte-char a été réparé, il est allé prendre la machine. Mais, on a trouvé que le bulldozer a été déplacé. Alhassane m’a causé des préjudices énormes. Il m’a fait dépenser inutilement. Le coût du contrat était à hauteur de 120 millions de francs guinéens. Mais par sa faute, le contrat n’a pas été effectué. C’est dans ce montant que j’ai payé 11 millions de francs guinéens pour la première machine, 7 millions pour le déplacement du porte-char et 9 millions de francs guinéens à Alhassane Diallo », a expliqué à son tour le plaignant.

C’est dans ce climat que la cour a renvoyé l’affaire au 18 décembre 2024 pour aborder la phase des réquisitions et plaidoiries.

Saïdou Hady Diallo pour Guineematin.com

Tél. : 620 589 527/664 413 227

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