Conakry : un ancien chef de secteur, son fils et deux autres jugés pour vol à main armée

Les accusés Alseny Camara et Mohamed Camara (père et fils, respectivement), ainsi que Kerfalla Cissé et Sékouba Oularé sont poursuivis pour vol à main armée au préjudice de Sidiki Condé. Le procès de ce quatuor s’est ouvert dans la journée de du mardi, 3 décembre 2024, au tribunal de Mafanco. A la barre, les accusés nient les faits mis à leur charge, a constaté sur place Guineematin.com à travers un de ses reporters.

Ils sont au nombre de 4 accusés, jugés pour vol à main armée, dans une affaire de 15 millions de francs guinéens et plusieurs téléphones au domicile de Sidiki Condé. Ces faits sont prévus et punis par les articles 373 et 381 du code pénal guinéen. Ils sont détenus à la maison centrale de Coronthie depuis le 9 janvier 2024.

Il s’agit de Kerfalla Cissé, né en 1970, menuisier de profession, domicilié à Tombolia plateau ; Alseny Camara, né en 1958, maçon de profession ; de son fils Mohamed Camara, né en 1990 ; et le quatrième accusé est Sékouba Oularé, né en 1994, chauffeur de profession.

Appelé à la barre par le juge audiencier Mohamed Sangaré, le maître maçon Alseny Camara est revenu sur les faits. « Sidiki Condé est un voisin. Ce qui est dit là, je n’en sais rien. J’ai 66 ans. Je ne connais que la maçonnerie. J’ai une maison et 3 femmes mariées. J’ai 15 enfants. J’ai été le chef secteur pendant 7 ans. Oui, c’est vrai qu’on a trouvé un fusil de fabrication locale chez moi. Depuis le temps de Lansana Conté, j’ai ce fusil. En ce moment, c’est moi en tant que chef de secteur qui donne le papier d’autorisation d’avoir une arme. Mon fusil était en bas du lit complètement gâté. Oui, il y avait un couteau américain chez moi. Chaque année, j’égorge le bœuf chez moi. C’est pour cela que j’ai ce couteau à la maison. Le matin du vol, les gens passaient devant chez moi et j’ai appris comme ça qu’il y a eu attaque chez Sidiki Condé. C’est moi qui ai informé Kerfalla de l’attaque chez Sidiki Condé comme ils sont amis. Je ne sais pas si mon fils faisait partie de l’attaque chez Sidiki. Non, on ne doit pas détenir une arme sans papier. Je ne savais pas que ce fusil était sous le lit même si mon fils Mohamed Camara dit le contraire. J’avais oublié son existence. Le couteau était sur l’armoire. Personne ne m’a dit que mon fils Mohamed est un voleur », a-t-il déclaré.

Par la suite, le tribunal va appeler Sékouba Oularé. Il est né en 1994 et habite Sonfonia. Il a déjà été jugé et condamné à 3 mois par le tribunal de Mafanco pour coups et blessures volontaires. Cet accusé révèle les circonstances de son arrestation. « Je suis allé dans une boîte de dancing pour m’amuser. J’étais avec ma femme. Je suis sorti. Les gendarmes sont venus pour demander où il est ? Un jeune en cagoule m’a indexé et on m’a pris. Ça a duré que je vole des téléphones. Je connais Alseny Camara et son fils Mohamed Camara. Je ne connais pas Kerfalla. Je suis spécialisé dans le vol de téléphone. J’opère seul. Je ne connais pas Sidiki Condé ni chez lui », a dit Sékouba Oularé.

Le conseil de Sidiki Condé, la partie civile, venu pour la première fois à l’audience, a demandé un renvoi pour lui permettre de mieux se préparer. Pour le ministère public, il n’y a aucun inconvénient. Par contre, la défense demande de passer outre et de continuer le débat.

Le tribunal, après consultation, déclare : « les mêmes chances doivent être accordées aux différentes parties. Si le droit est sacré pour la défense, c’est de même pour les victimes. Le maître vient de se constituer aujourd’hui. Le tribunal renvoie cette affaire au 10 décembre 2024 à la demande du conseil de la partie civile pour la suite de la procédure et éventuellement les réquisitions et plaidoiries », a décidé le tribunal criminel présidé par le juge Mohamed Sangaré, ayant pour assesseurs Fadoua Mansaré et Aissatou I Diallo.

Boubacar Diallo pour Guineematin.com

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