Détention des hauts cadres du RPG Arc-en-ciel : « On n’a pas de force, ce que nous pouvons, c’est prier »

Marc Yombouno, membre du bureau exécutif, RPG arc-en-ciel

La condamnation par la Cour de répression des infractions économiques et financières (CRIEF) de Damaro Camara, ancien président de l’Assemblée nationale, à 4 ans ferme, et de Michel Kamano à 5 ans ainsi que la saisie de ses biens, n’est pas du goût du RPG Arc-en-ciel. Le parti s’attendait à leur renvoi des fins de la poursuite pour délit non constitué. A l’occasion de l’assemblée générale tenue ce samedi 7 décembre 2024 à Gbessia, Marc Yombouno, membre du bureau exécutif du RPG Arc-en-ciel, a exprimé la déception du parti et invité les militants à se tourner vers la prière, signe d’impuissance devant ce que subissent les cadres depuis le coup d’Etat du 5 septembre 2021, a constaté sur place Guineematin.com à travers un de ses reporters.

D’entrée, Marc Yombouno est revenu en détail sur les sanctions infligées aux anciens dignitaires du régime Alpha Condé. « C’est pour vous informer de la situation de nos camarades qui sont emprisonnés depuis presque trois ans. Je vais nommer le docteur Ibrahima Kassory Fofana, l’ex-premier ministre ; le président de l’Assemblée nationale, l’honorable Damaro Camara ; le docteur Mohamed Diané, le ministre Oyé, le ministre Ibrahima Kourouma, Bill Gate, le jeune El Sissi et madame Diallo, qui a été arrêtée à Siguiri. Pourquoi mettons-nous aujourd’hui l’accent sur cela ? Vous avez suivi la semaine dernière le verdict rendu lors du procès de détournement de 15 milliards à l’Assemblée nationale. Pour ceux qui ont suivi, nous espérions que la justice serait impartiale, qu’elle serait une boussole. Parce que l’argumentation qui a été donnée lors du procès par l’honorable Damaro, même le chinois, la dame Zenab, deuxième questeur, et Michel Kamano, avant son départ pour le traitement, était très claire. Nous ne nous attendions pas à ce qui a été dit. Pour nous, c’était une question de temps pour leur libération et leur disculpation. Vous avez suivi ce qui s’est passé : l’honorable Damaro a été condamné à 4 ans de prison, avec une amende de 10 millions de francs guinéens, et l’honorable Michel Kamano, qui reçoit un traitement depuis longtemps en France, a été condamné à 5 ans de prison, avec le paiement de 4 milliards de francs guinéens, et à la saisie de tous ses biens. La saisie de ses biens, c’est-à-dire sa plantation à Kissidougou, ses 40 hectares à Mambia, à Kindia, ses domaines à Manéah, Maferinyah, et sa résidence à Dabomba, dans la zone qu’on appelle Kamanoya. Il possède un grand domaine : 14 parcelles, toutes saisies. Et je vous informe que ces biens-là, il les a acquis depuis l’école primaire, car c’est depuis les années 78, surtout sa résidence de Dabomba. Qu’est-ce que cela a à voir avec une affaire de 2021 ? », s’est interrogé Marc Yombouno.

Par ailleurs, l’ancien ministre  du  Commerce a appelé les militants du RPG Arc-en-Ciel à ne pas se laisser décourager et à se tourner vers la prière. « Donc, tout ce que nous pouvons dire, c’est que nous ne pouvons pas commenter des décisions de justice. Je crois que les avocats feront appel de cette décision. Ce sont eux qui savent à quel niveau intervenir, mais nous, en tant que camarades, en tant que parti, nous y sommes et nous ne pouvons que prier. C’est ce que je vous demande toujours, prier pour eux. Que l’on soit musulmans, chrétiens ou animistes, prions pour eux. Donc, nous tous qui sommes croyants, prions pour nos camarades en prison. Ne les abandonnons pas dans nos prières. Nous n’avons ni force, ni possibilité. Ce que Dieu nous a donnés, c’est de prier, de les mettre souvent dans nos prières. Nous ne les oublierons pas. Prions pour que Dieu leur donne la santé, qu’il les protège où qu’ils soient, et qu’il les préserve jusqu’à ce que Dieu lui-même, à travers nos prières, agisse. Mais ce sont nos camarades, et tout ce qui se passe autour d’eux, nous devons partager l’information pour que chacun soit informé, afin d’éviter l’extrapolation. Et je reviens là-dessus : notre travail aujourd’hui, notre devoir envers eux, c’est de prier. Chacun peut contribuer à sa manière à la prière, et parmi nous, la prière d’une ou deux personnes peut avoir un grand impact. Que Dieu lui-même assure leur libération », a-t-il  déclaré.

Ismael Diallo pour Guineematin.com

Tél: 624 69 33 33

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