La Mouvement démocratique libéral (MoDeL) a récemment annoncé, à travers un communiqué, qu’un plan est établi pour kidnapper et faire disparaître de force son président, Aliou Bah (actuellement en séjour en France) dès son retour au pays. Selon ce parti politique, ces menaces d’enlèvement font suite aux nombreuses critiques de son leader contre la junte militaire du CNRD. Ce samedi, 7 décembre 2024, le parti a annoncé qu’il va porter plainte contre X pour menaces d’enlèvement et de disparition forcée, rapporte Guineematin.com à travers un de ses journalistes.
Après l’enlèvement des acteurs de la société civile Oumar Sylla alias Foniké Mengè et Billo Bah et récemment celui du journaliste Habib Marouane Camara, qui sera la prochaine victime de disparition forcée en Guinée ? Le Model croit avoir la réponse. Et selon les informations de ce parti, c’est son président, Aliou Bah, qui est désormais dans le viseur de la junte du CNRD. Malal Bah, secrétaire chargé des affaires juridiques du parti, assure qu’ils n’attendront pas l’enlèvement de leur président avant de saisir la justice. Dès le lundi, assure-t-il, une plainte va être déposée contre X.
« C’était important que le département juridique du parti agisse. Donc, hier (vendredi), j’ai pris langue avec nos avocats, j’ai discuté avec eux, je leur ai exposé la situation, et ensemble on a examiné, ils nous ont suggéré de faire une plainte et déposer contre X à qui de droit par rapport à cette menace. Nous travaillons là-dessus. Et comme vous savez, nous sommes au nombre de deux, l’un est déjà officiellement avocat du parti depuis sa création. Peut-être que je pourrais le rencontrer aujourd’hui avec son ami, donc c’est possible que la plainte soit finalisée aujourd’hui. Si tel est le cas, dès lundi la plainte sera déposée. En matière de droit, si une telle situation arrive et que tu ne connais personne, tu n’as pas de nom, la loi t’autorise d’aller auprès de l’institution judiciaire pour dire que tu as reçu des menaces. Vous savez, en droit aussi il faut prévenir, ne laisses pas que la chose arrive pour aller vers la justice, il faut alerter. Donc, dès que la plainte sera déposée, nous vous tiendrons informer à travers nos canaux de communication », a-t-il dit.
Abondant dans le même sens, Kenda Sow, le secrétaire général du MoDeL, a exprimé son indignation face aux nombreux enlèvements dans le pays.
« Nous sommes dans un pays où malheureusement à chaque fois, c’est les mêmes méthodes qui reviennent, et ces méthodes ont été fabriquées par les mêmes personnes. Si aujourd’hui on se rend compte de la situation, après que les Guinéens ont compris le CNRD qui était venu en Messie, et ce sont eux qui nous brandissent des menaces aujourd’hui pour nous dire qu’on a plus le droit de parler après tout ce qu’on a constaté comme kidnapping, je pense que c’est vraiment malheureux pour notre cher pays. Nous avons toujours voulu que les choses évoluent dans le bon sens ; mais beaucoup de Guinéens pensaient qu’après le 5 septembre qu’on allait avoir une lueur d’espoir. On a entendu beaucoup de choses, le président de la junte avait dit qu’aucun Guinéen ne va jamais mourir pour rien. Mais ceux qui sont morts à Nzérékoré, ils sont morts pourquoi ? Cela n’aurait jamais dû se produire », a-t-il indiqué.
Abdoulaye N’koya SYLLA pour Guineematin.com