Foulamory (Gaoual) : à la découverte de la case d’Alpha Yaya Diallo, le roi de Labé

Case d'Alpha Yaya Diallo à Foulamory

Les monuments historiques du pays, à l’image de la case d’Alpha Yaya Diallo, continuent de souffrir de l’indifférence de l’Etat. Alors qu’il est considéré comme l’un des principaux résistants à la pénétration coloniale, Alpha Yaya Diallo, le roi de Labé, qui continue de faire la fierté des Guinéens de toutes les régions, n’a presque plus de traces visibles sur la terre de ses ancêtres qu’il a tant aimée et défendue au risque de sa vie.

Sa maison, majestueusement implantée dans la commune rurale de Foulamory dans la préfecture de Gaoual, relevant de la région de Boké, continue de défier le temps même si certains changements ont été opérés pour le maintien des murs en banco, a constaté un journaliste de Guineematin.com qui a séjournée dans la localité.

C’est à Foulamory centre que se tient cette bâtisse, sans doute, de plus d’un siècle d’existence. Ce monument de plus à l’abandon est protégé par Boubacar Diallo, l’un des petit-fils du résistant.

Si le toit en paille a été changé en tôle, ce monument reste l’une des plus grandes attractions de cette localité fondée par Thierno Ibrahima Diallo, le père d’Alpha Yaya, descendant de Karamoko Alpha mo Labé, le fondateur de la ville de Labé et l’un des 7 membres fondateurs du Royaume théocratique du Fouta Djallon.

Cette case ronde qui garde sa forme d’antan est recouverte depuis 3 ans en tôles, de peur que les murs ne s’effondrent sous le poids de l’âge, selon Boubacar Diallo.

Boubacar Diallo, petit fils d’Alpha Yaya Diallo

Fils de Mody Sory Kaadé, lui-même fils d’Alpha Yaya Diallo, Boubacar Diallo raconte fièrement l’histoire chargée de la demeure qui a abrité son grand-père, pendant des années de sa vie.

Et d’ailleurs, rappelle le gardien de la maison d’Alpha Yaya que Foulamory a été fondé par son arrière-grand-père, Thierno Ibrahima, le père du roi de Labé.

Initialement, la localité a été baptisée par Thierno Ibrahima, venu faire propager l’islam. Pour éviter l’isolement, il a fait venir du Sénégal Thierno Mamoudou Khan, un maître coranique de grande renommée.

Le nom Foulamory est sorti plus tard de la déformation de langage des Mandinco (Sebbhè) d’où est originaire la mère d’Alpha Yaya, Koumanthio Sané (fille de Diankéwaly, le Chef animiste de Gabou vaincu par l’Almamy Oumar). Ils disaient Bitaatoo foulamoroya.  Ce qui signifie : ’’Je vais chez le marabout’’.

C’est dans cette maison que le premier fils du guerrier est né. Aguibou à son tour y a séjourné et a eu plusieurs enfants dont Mody Sory Kaadé, le père du très célèbre Directeur des FAPA (fermes agropastorales), feu Général Thiana Diallo.

Cette case contient le lit en terre plaine du Chef de Labé, sa tabala et sa bouilloire.

Selon son petit-fils, c’est Elhadj Hassimiou, résident à Labé qui entretient le monument. Il organise de temps en temps des visites des lieux, des prières et sacrifices avec la présence des descendants de ce héros, né vers 1830 et mort en captivité le 12 octobre 1912 en Mauritanie. Ces restes ont été transférés à Conakry par le premier régime. Depuis, la plus grande garnison du pays et plusieurs autres édifices publics portent son nom.

C’est également à Foulamory que reposent les deux parents biologiques du roi de Labé, Alpha Yaya. Son père Thierno Alpha Ibrahima est enterré à Hafia tandis que sa mère Koumanthio Sané repose à Ley Saré, dans l’enceinte du centre de santé de Foulamory.

Abdallah BALDE, pour Guineematin.com

Tél : 628 08 98 45

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