Un homme d’une quarantaine d’années, Kôyé Goumou, est accusé d’avoir tué sa femme, Mami Zogbélémou, dans le district de Kolakpata, relevant de la sous-préfecture de Soulouta, dans la préfecture de N’Zérékoré. Le drame s’est produit dans la matinée du vendredi, 6 décembre 2024, jour du marché hebdomadaire de Kolakpata. Selon les premières informations confiées à la rédaction de Guineematin.com basée à N’Zérékoré, ce drame est survenu suite à une dispute entre Kôyé et sa femme, alors qu’ils étaient dans leur champ en train de battre du riz.
Joint par téléphone ce dimanche 8 décembre 2024, le président de la délégation spéciale de Soulouta, Pierre Solié, est revenu sur les circonstances du drame.
« Nous étions au bureau le vendredi. Aux environs de 11h, nous avons reçu l’appel du président du district de Kolakpata. Il nous a dit avoir appris qu’il y a un homme qui aurait assassiné sa femme en brousse, dans un campement, à quelques 6 kilomètres environ du village. Quand nous avons appris cela, nous avons informé aussitôt les services de sécurité. Ceux-ci se sont mobilisés, ainsi que mon adjoint et moi-même, et un autre membre de la délégation spéciale. Nous nous sommes rendus sur les lieux pour constater les faits. Jusque maintenant, je ne l’ai pas vu en personne, mais nous avons appris que le meurtrier s’appelle Kôyé Goumou. Il est un cultivateur âgé de 45 ans environ. Cette femme qu’il a tuée n’a pas fait d’enfants avec lui. Mais, la femme avait déjà perdu son mari avec qui elle a fait deux enfants. Ils ont fait à peu près deux ans ensemble. Nous n’avons pas pu savoir quelle était la cause réelle de son acte, mais nous avons un peu entendu l’enfant qui a suivi la scène. C’est un enfant qui a à peu près six (6) ans, qui était à côté et qui avait même passé la nuit avec eux au champ. C’est un homme qui avait l’habitude de passer la nuit avec cette dame en brousse sauf le vendredi qui est le jour du marché hebdomadaire de Kolakpata. C’est ce jour qu’il a commis ce drame. L’enfant nous disait qu’ils ont passé d’abord la nuit au champ, et le matin, ils ont commencé à battre le riz. Je ne sais pas qu’est ce qui s’est passé, et la femme disait à son mari de laisser le riz comme ça pour rentrer au village. C’est un enfant qui nous a fait le rapport, un tout petit garçon. L’enfant a dit qu’avant cet échange de paroles, il n’y a pas eu des paroles violente. Mais subitement, le mari s’est jeté sur sa femme, et il a commencé à la battre avec un bâton. Quand le sang a commencé à couler de ses narines, ils (les enfants) ont commencé à chercher de l’aide en criant. C’est un endroit un peu isolé des autres campements où les gens ne pouvaient pas entendre les cris. Qu’ils ont couru aller voir les voisins. Et, quand ceux-ci ont été alertés, il y a un homme qui s’est rendu sur les lieux, mais qui a trouvé que la femme était déjà morte. Quand elle avait essayé de s’échapper, à une vingtaine de mètres, là c’étaient les coups de machette. Ils me n’ont pas dit si le meurtrier était dérangé. Sauf qu’on nous a fait comprendre que c’est quelqu’un qui n’a pas l’habitude de fréquenter les autres hommes. Il est toujours en brousse. Si ce n’est pas les jours du marché hebdomadaire, il est difficile de le voir au village. La défunte s’appelle Gnèmè Zogbélémou, âgée de 41 ans. Quand nous avons été sur les lieux, nous avons vu des traces permettant de comprendre que le meurtrier n’était pas éloigné. Et, quand nous sommes rentrés au village, nous avons sensibilisé la jeunesse pour mettre main sur lui. Hier, nous avons reçu l’appel du président de district nous informant que la jeunesse a mis main sur lui. Aussitôt, nous avons appelé le procureur du tribunal de première instance de N’Zérékoré. Et nous avons aussi informé les services de sécurité de chez nous. Par la suite, les services de sécurité sont partis le récupérer à Kolakpata sous des jets de pierres. Avant de quitter le vendredi, nous avons largement sensibilisé la jeunesse de ne pas faire des dégâts et de le confier à la justice. A l’heure où je vous parle, le président de district se plaint de la jeunesse car ils ont jeté des pierres sur son toit et il dit que son bâtiment est endommagé », a expliqué le président de la délégation spéciale de Soulouta, Pierre Solié.
Même explication faite par François Haba, président du conseil de district de Kolakpata, joint par téléphone. « Ce que je peux vous dire par rapport à ce qui s’est passé ici depuis le vendredi, c’est que j’ai reçu mes premières informations le vendredi à 10h 03′. J’ai été appelé par le directeur de notre école. Et, je suis allé le trouver dans un lieu avec d’autres citoyens. Ils m’ont dit qu’ils ont reçu deux (2) enfants venus du champ pour les informer, car leur champ est loin. Ils passent presque tout le temps la nuit là-bas en train de travailler. Surtout actuellement, ils sont en train de battre le riz pour ne pas que les gens volent. Selon les informations qu’on a reçues de leurs enfants venus du champ, puisque je précise bien que ce sont des enfants, ils ne savent pas certainement où l’histoire a commencé. Ils nous ont dit qu’ils sont restés là-bas, le monsieur a dit qu’il va continuer à battre le reste du riz. Sa femme lui a dit non, aujourd’hui c’est vendredi, on va aller au village. C’est ainsi qu’ils sont restés à discuter et c’est devenu une histoire entre eux. Pendant ce temps, les enfants, voyant qu’ils ne peuvent pas intervenir, ont couru* en pleurant pour aller informer des gens. C’est quand les enfants se sont déplacés pour aller informer, qu’il a pris la machette pour tuer sa femme. Quand j’ai été informé, j’ai mobilisé les gens pour aller voir les lieux. Quand on a quitté les lieux, les gens sont allés trouver qu’il a mis le feu dans le riz qu’il battait avec sa femme. On l’a cherché mais on ne l’a pas trouvé. C’est le hier, samedi, qu’on a mobilisé les jeunes pour sa recherche. Dès qu’on l’a pris, on a informé les autorités qui ont envoyé un pickup pour le chercher. Il n’a pas l’habitude de se comporter comme ça. Mais c’est un jeune méfiant qui n’est habitué aux autres. C’est très difficile de le voir dans les mouvements ou rassemblements avec les autres. Sinon, il est tranquille dans la tête », a dit le président du conseil de district de Kolakpata, François Haba.
Plus loin, François Haba ajoute que des jeunes en colère, qui réclamaient le meurtrier, s’en sont pris à sa maison par des jets de pierres. : « La jeunesse a tout fait pour prendre le jeune en brousse et l’envoyer au village. En brousse, ils ne lui ont rien fait. Maintenant devant moi, ils l’ont réclamé et je ne l’ai pas fait. C’est après qu’ils ont jeté des pierres sur ma maison où quatre (4) tôles ont été gâtées. Mais ma famille et moi, on n’est pas en danger. On se porte bien », a-t-il fait savoir.
De N’Zérékoré, Jean David Loua pour Guineematin.com
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