Pour clôturer la quinzaine des droits de l’homme en apothéose, la délégation de l’Union européenne en Guinée a organisé ce mardi, 10 décembre 2024, la finale du concours de plaidoirie sur le droit à la propriété. La finale s’est tenue dans la salle CAMES de l’université Gamal Abdel Nasser de Conakry et elle a mis en confrontation quatre universités guinéennes : l’Université Général Lansana Conté de Sonfonia, l’Université Nongo Conakry, l’Université Mercure International et l’Université Catholique de l’Afrique de l’Ouest, a constaté Guineematin.com à travers un de ses reporters.
Pour l’ambassadrice de la délégation de l’Union européenne en Guinée, Jolita Pons, le choix du thème axé sur le droit à la propriété n’est pas fortuit. Il découle d’un constat alarmant qui prive les femmes veuves et rurales de la propriété en Guinée. Ce, malgré les textes juridiques nationaux et internationaux qui garantissent ce droit à ces femmes.
« Le droit à la propriété touche directement à la sécurité, l’autonomie et la dignité des femmes. Il existe un lien étroit entre les violences basées sur le genre et le droit à la propriété des femmes. Lorsque les femmes sont privées du droit à la propriété, elles deviennent économiquement dépendantes, plus vulnérables à des violences de nature économique et psychologique. Les coutumes patriarcales qui excluent les femmes de l’héritage et des droits fonciers nourrissent une culture d’inégalité. En défendant l’accès des femmes à la propriété, nous combattons non seulement l’injustice économique, mais aussi une des racines des violences basées sur le genre », a-t-elle déclaré.
A tour de rôle, les candidats de chaque université ont plaidé, chacun apportant des arguments tirés des conventions internationales, des résultats d’études publiées par des organisations internationales de défense des droits humains et même de la charte de la transition. Finalement, c’est la prestation de Joseph Koly Koïvogui de l’Université Catholique de l’Afrique de l’Ouest (UCAO) qui a retenu l’attention du jury. Le vainqueur reçoit ainsi de la part de la délégation de l’Union européenne un cadeau composé de téléphone, de livres et d’un stage professionnel dans une des ONGs partenaires de l’institution en Guinée. Le jeune étudiant en licence 3 de Droits se réjouit de son sacre.
« Je suis très content, parce que c’est quelque chose que j’ai réellement préparé et franchement ça me fait plaisir de voir que j’ai défendu une thématique qui est très importante. Donc, je dis merci à tous ceux qui m’ont accompagné jusque-là et je ne peux qu’être content. Je suis très fier de moi », a-t-il dit.
Le thème retenu pour la troisième édition de ce concours est « le droit à la propriété des femmes veuves et rurales en Guinée ». Il vise à nourrir chez les étudiants guinéens la culture de la défense des droits de l’homme. Les deux autres lauréates, Kadiatou Boummalol Bah de l’Université Mercure International et Fatoumata Mambia Soumah de l’Université de Sonfonia bénéficient également de téléphones portables, de livres et d’un stage professionnel.
« C’est une introduction en milieu professionnel pour nos étudiants en Droit. Et, je pense que c’est très apprécié. D’autre part, ça les implique encore plus dans la lutte pour protéger les droits humains en Guinée », a-t-elle indiqué.
Cette finale qui a tenu toutes ses promesses est le clou d’une série d’activités organisées par la délégation de l’Union européenne à l’occasion la quinzaine des droits de l’homme en Guinée. Le 21 novembre, un hommage a été rendu aux enfants à l’occasion de la journée mondiale de l’enfance. La délégation a aussi rendu hommage aux femmes à travers diverses activités, à savoir : la projection d’un film documentaire qui traite de violences conjugales et de viol suivi d’un débat sur l’élimination des VBG, une campagne digitale impliquant des acteurs comédiens et un panel diffusé sur les réseaux sociaux sur le thème de viol et violences sexuelles contre les mineures.
Lamine Kaba pour Guineematin.com
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