Comme annoncé précédemment, le procureur général près la cour d’appel de Conakry a réquisitionné hier (lundi) l’ensemble des forces de police et de gendarmerie de la capitale guinéenne dans la lutte contre la délinquance et la criminalité. Ces agents doivent procéder au “démantèlement de toutes les zones criminogènes du Grand Conakry, au contrôle et à la vérification d’identité de toute personne suspecte, au contrôle et à la fouille de tout véhicule suspect, à l’immobilisation systématique de tout engin roulant non immatriculé”.
Cette mesure, qui intervient dans un contexte où les enlèvements et les disparitions forcées font lésion à Conakry, est diversement accueillie au sein de l’opinion. Certains y voient un moyen efficace de lutte contre le banditisme, alors d’autres dénoncent un moyen de restriction des libertés individuelles et collectives.
Dans un entretien accordé à Guineematin.com ce mardi, 10 décembre 2024, l’activiste Ibrahima Balaya Diallo a dit que cette réquisition de la force publique est “une bonne chose”. Mais, il aussi appelé à une veille citoyenne pour éviter les abus de ces forces dans l’exercice de la mission qui leur est assignée.
“C’est une bonne chose que le procureur prenne cette situation-là en main. Mais, il faut veiller pour qu’il n’y ait pas d’abus, parce que nos forces de l’ordre sont ce qu’elles sont. Les citoyens doivent jouer un rôle de veille, mais aussi ils doivent collaborer avec les autorités dans cette lutte contre la criminalité”, a-t-il indiqué.
La capitale guinéenne connaît une aggravation de la criminalité ces derniers temps avec le kidnapping comme mode opératoire. Les activistes et leaders du FNDC, Oumar Sylla alias “Foniké Menguè” et Mamadou Billo Bah, n’ont pas donné signe de vie depuis leur enlèvement le 9 juillet dernier. Il y a aussi le journaliste Habib Marouane Camara qui a été kidnappé le 3 décembre dernier par des gendarmes et conduit à une destination inconnue.
Mamadou Baïlo Keïta pour Guineematin.com
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