Enseignement supérieur : la Direction Générale de l’Innovation mobilise des bailleurs de fonds pour un projet de 10 millions de dollars

Le système éducatif guinéen est confronté à des défis importants, notamment une inadéquation entre les formations académiques et les exigences du marché du travail, en particulier dans les domaines de l’auto-emploi et de l’entrepreneuriat. Pour répondre à ces défis, le Ministère de l’Enseignement Supérieur, de la Recherche Scientifique et de l’Innovation (MESRSI) a engagé des réformes visant à moderniser l’enseignement supérieur et à promouvoir l’innovation au sein des établissements publics à caractère scientifique (EPS), afin de mieux aligner les compétences des diplômés avec les besoins de l’économie guinéenne. C’est dans cette optique que le Projet d’Appui à l’Innovation et à l’Entreprenariat en Milieu Universitaire (IEMUS) a été initié. Piloté par la direction générale de l’innovation, il vise à renforcer l’engagement du ministère envers le développement de l’innovation et de l’emploi des jeunes guinéens, tel qu’initié par la Politique Nationale de la Recherche et de l’Innovation (PNRI), a appris Guineematin.com à travers un de ses reporters. 

Pour obtenir du financement afin de faire de cette vision une réalité, la DGI a organisé à Conakry ce mercredi, 11 décembre 2024, une table ronde avec les bailleurs de fonds. C’est le chef de cabinet du département qui a présidé la rencontre. Pour la Directrice Générale de l’innovation, Aminata Deen Touré, le projet Appui à l’Innovation et à l’Entreprenariat en Milieu Universitaire vise à promouvoir l’innovation et soutenir la création d’entreprises par les chercheurs et les innovateurs. Il encourage la transformation des idées en projets concrets et la valorisation de la recherche au sein des établissements publics à caractère scientifique, créant ainsi un environnement propice à l’entrepreneuriat universitaire et au développement technologique.

Aminata Deen Touré, directrice Générale de l’innovation

« Dans ce projet, nous avons effectivement une composante qui vise à consolider les pôles de valorisation, de l’innovation et de l’entrepreneuriat (pôle VIE). Il en existe huit à date qui ont été implémentés sur le BND (Budget national de développement) sur la base de nos ressources. Aujourd’hui, en levant des fonds pour ce projet, notre objectif est de pouvoir en implanter davantage dans les dix-sept institutions d’enseignement supérieur et de pouvoir accompagner les efforts d’innovation qui peuvent exister dans le privé et les innovateurs qui peuvent, en synergie d’actions avec nos universités, développer des idées nouvelles », a-t-elle expliqué.

Quant au chef de cabinet du MESRSI, Thierno Hamidou Bah, il reste convaincu qu’un soutien aux jeunes porteurs de projets innovants par la mise en place d’un écosystème entrepreneurial durable, à travers le renforcement de leurs capacités, pourrait drastiquement améliorer l’employabilité des étudiants guinéens.

Thierno Hamidou Bah, chef de cabinet du MESRSI

« Nous devons encourager l’entrepreneuriat au sein des universités pour réduire cette inadéquation en formant des étudiants créateurs d’entreprise et d’innovateurs dans des secteurs clés. Nous devons agir. Le potentiel démographique de notre pays doit être pris en compte, parce qu’avec 65% au moins de jeunes de 25 ans, nous avons des atouts considérables. Mais, ces jeunes ne serviront leur pays que s’ils sont formés. La formation doit être de qualité, de pointe et adaptée à la vision mondiale, à l’époque à laquelle les jeunes sont en train de vivre. Et, cette époque ne peut pas aller sans l’innovation, sans l’entrepreneuriat, parce qu’on n’est pas tous voués au salariat. Il faut que cette culture de l’entrepreneuriat, de l’innovation soit également prise en compte », a-t-il dit.

En organisant cette table ronde, la Direction Générale de l’innovation tente d’obtenir l’engagement des bailleurs de fonds pour soutenir financièrement et techniquement le projet. Cela inclut les engagements de soutien à court, moyen et long terme pour assurer la durabilité du projet IEMUS.  Invité à prendre part à cette rencontre stratégique, le Directeur régional adjoint de l’agence universitaire de la francophonie pour l’Afrique de l’Ouest, Alioune Faye, rassure du soutien que son institution va apporter à la DGI pour la concrétisation du projet.

Alioune Faye, directeur régional adjoint de l’agence universitaire de la francophonie pour l’Afrique de l’Ouest

« Ce projet intervient dans le cadre des réformes entreprises par le ministère en charge de l’enseignement supérieur, de la recherche scientifique et de l’innovation en Guinée. Ces réformes ont été soutenues par l’agence universitaire de la francophonie, particulièrement en ce qui concerne le développement entrepreneurial à travers le statut national étudiant-entrepreneur qui est issu d’une expérience que l’AUF déploie dans le monde et particulièrement en Afrique de l’Ouest, dans cinq pays dont la Guinée qui a permis d’insuffler cet esprit de pouvoir prendre des initiatives au sein de la classe estudiantine. C’est à cet effet qu’après cette expérience réussie notamment à travers le renforcement de quelques pôles VIE que l’AUF en partenariat avec le ministère a décidé aussi de s’insérer dans cette nouvelle initiative qui ne fait qu’amplifier en réalité cette idée de pouvoir ouvrir davantage les universités à leurs environnements, au secteur privé et aux autres parties prenantes pour faire de l’université un levier de développement économique et social en participant à la mise en place des entreprises par les étudiants et pas que, par les enseignants-chercheurs aussi à travers la valorisation des résultats de la recherche et de l’innovation », a-t-il indiqué.

Le projet IEMUS porte un budget de plus de 10 millions de dollars. Il va durer environ trois ans. L’objectif final recherché est de promouvoir la culture de l’innovation, de renforcer les capacités des chercheurs, innovateurs et entrepreneurs, de favoriser le transfert de technologies et de dynamiser le système national d’innovation guinéen, avec l’ambition de positionner le pays à l’avant-garde de l’innovation dans la sous-région.

Lamine Kaba pour Guineematin.com

Tél : 620995917

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