« Je n’ai pas porté de préservatif. Je n’ai pas menacé la petite, je n’ai pas pris de couteau pour l’effrayer, je n’ai pas attaché sa bouche. Elle ne peut pas m’accuser à tort. Je l’appelle ma femme parce qu’elle est l’homonyme de ma femme. Tout le monde m’appelle vieux père, parce que je respecte tout le monde et tout le monde me respecte. Je regrette beaucoup. Pardonnez-moi à cause de Dieu. Je suis très d’accord avec sa mère. Mon enfant a 15 ans. C’est avec ma grande sœur qu’il vit. C’est ma première fois de coucher avec une mineure. Je demande pardon à sa mère », a expliqué Moussa Camara devant le tribunal.
Le parquet du tribunal de première instance de Mafanco a requis 10 de prison hier, mardi 10 décembre 2024, contre Moussa Camara dit “vieux” pour des faits de viol sur mineure. Cet accusé de 32 ans est poursuivi pour le viol d’une fillette âgée de 14 ans. Des faits qu’il a reconnus à la barre, tout en précisant qu’il n’a exercé aucune violence sur sa victime, a constaté Guineematin.com à travers un de ses reporters.
Le procès dans cette affaire s’est ouvert le 4 décembre dernier. Et à la barre, le marchand et accusé, Moussa Camara, a dit avoir couché une seule fois avec sa victime dans sa chambre. Une chambre qui se trouve dans la même cour que le domicile de sa victime à la Carrière (un quartier de la banlieue de Conakry).
« Je demande à être pardonné. Ce n’était pas ma copine. On a couché une seule fois ensemble. C’était dans ma maison, la journée. J’ai un enfant, mais je me suis séparé avec sa maman. Je ne fume pas de drogue, je ne bois pas de bière. Je ne connais pas l’heure de l’acte. Je n’ai pas bouché sa bouche, je n’avais rien pris pour l’effrayer. C’est moi qui lui ai demandé de passer à l’acte. Je n’ai pas porté de préservatif. Je n’ai pas menacé la petite, je n’ai pas pris de couteau pour l’effrayer, je n’ai pas attaché sa bouche. Elle ne peut pas m’accuser à tort. Je l’appelle ma femme parce qu’elle est l’homonyme de ma femme. Tout le monde m’appelle vieux père, parce que je respecte tout le monde et tout le monde me respecte. Je regrette beaucoup. Pardonnez-moi à cause de Dieu. Je suis très d’accord avec sa mère. Mon enfant a 15 ans. C’est avec ma grande sœur qu’il vit. C’est ma première fois de coucher avec une mineure. Je demande pardon à sa mère », a expliqué Moussa Camara devant le tribunal.
Selon les informations, la chambre de l’accusé est située non loin de la pompe d’eau. Donc, sa victime était allée puiser de l’eau quand il a abusé d’elle. C’est pour ce viol qu’il a été placé sous mandat de dépôt le 20 juin 2024 et conduit en détention à la maison centrale de Conakry. La mère de sa victime et partie civile dans cette affaire réclame justice pour “réparer le mal” qu’a subi sa fille. Elle sollicite aussi le “remboursement de tous les frais” qu’elle a effectués dans le cadre de la prise en charge sanitaire de sa fille après ce viol. Des frais qu’elle estime à 50 millions de francs guinéens.
« J’ai porté plainte contre Moussa Camara. Aidez-moi à réparer le mal. L’enfant n’est pas en bonne santé. Je demande qu’il me rembourse tous les frais », a-t-elle dit.
A l’audience d’hier, mardi 10 décembre 2024, le ministère public a requis 10 ans de réclusion criminelle contre Moussa Camara pour ce crime de viol sur mineure.
« Moussa Camara alias vieux est poursuivi des faits de viol. La victime déclarait que sa tutrice l’a envoyée pour puiser de l’eau. Moussa Camara est venu vers elle en la menaçant à l’aide d’un couteau avant de la pénétrer sexuellement. Moussa Camara, interrogé à l’enquête préliminaire, avait commencé à nier avant d’avouer plus tard. Moussa a reconnu les faits devant votre tribunal et a demandé pardon. Moussa Camara menace une fille de 14 ans à l’aide d’un couteau et reconnaît de l’avoir pénétrée sexuellement en mettant un habit sur la bouche de la fille pour l’empêcher de crier. C’est inhumain. Après cet acte, cette fille, prise de peur, n’a pas informé sa tutrice, car Moussa menaçait de la tuer si elle le faisait… Le viol est avéré. Les gens ont soif de justice… Nous vous demandons de retenir Moussa Camara dans les liens de l’accusation. Et pour la répression, vous le condamnerez à 10 ans de réclusion criminelle », a requis le parquet.
Prenant la parole, l’avocat de l’accusé plaide coupable et demande de larges circonstances atténuantes pour son client.
« L’accusé Moussa Camara a reconnu les faits allant dans le sens de son repentir et a demandé excuse au tribunal et aux parents. Devant ce tribunal, on n’a pas démontré les faits de menaces ou l’usage de couteau ou un pagne pour éviter à la fille de parler. Ces circonstances n’ont pas été démontrées. Ce qui est certain et constant, il y a eu viol tenant compte de l’âge de la fille. Nous plaidons coupable et nous vous demandons de larges circonstances atténuantes. Nous vous demandons d’appliquer les articles 125 et 116 alinéa 3 », a supplié la défense.
Finalement, le tribunal, présidé par le juge Mohamed Sangaré, a mis cette affaire en délibéré pour être rendue le 17 décembre 2024.
Boubacar Diallo pour Guineematin.com