C’est une lueur d’espoir pour l’ancien Premier ministre, Ibrahima Kassory Fofana, devant la Cour de répression des infractions économiques et financières (CRIEF). Ce haut dignitaire du défunt régime d’Alpha Condé est détenu depuis le 6 avril 2022 pour une affaire de détournement de deniers publics, enrichissement illicite et blanchiment de capitaux. Mais, son état de santé ne lui a pas encore permis de comparaître devant la chambre de jugement de la CRIEF (où se tient son procès) pour répondre de ces accusations. Il a toujours demandé, parfois par la voix de ses avocats, son évacuation à l’étranger pour une prise en charge sanitaire plus appropriée. Une demande à laquelle la cour vient de répondre avec une certaine ambiguïté. En tout cas, elle a ordonné ce mercredi, 11 décembre 2024, son transfert dans un centre spécialisé, sans pour autant préciser si c’est à l’étranger ou ici en Guinée, a constaté Guineematin.com à travers un de ses reporters.
Avant-hier, lundi 10 décembre 2024, la Cour, représentée par son président Yagouba Conté, accompagné des avocats des différentes parties et des représentants du ministère public, s’est rendue à la clinique Pasteur de Conakry dans le cadre d’un transport judiciaire afin de constater l’état de santé du prévenu.
À l’ouverture de l’audience de ce mercredi, le président de la Cour a partagé le procès-verbal du transport judiciaire avec le ministère public, les avocats de la partie civile et ceux de la défense. Me Amadou Babaen Camara, représentant de la partie civile, a réagi après lecture du procès-verbal en faisant savoir à la Cour que les frais médicaux qui pourraient être engagés par l’État pour le traitement du mis en cause dans cette affaire, à hauteur de 45 millions de francs guinéens par mois, sont à restituer par le prévenu.
Le ministère public, pour sa part, n’a émis aucune objection quant au contenu du procès-verbal.
C’est ensuite que Me Sidiki Bérété, avocat de Kassory Fofana, a pris la parole. Après une lecture partielle du procès-verbal, il a rapporté les propositions de son client, qui a déclaré : « Je suis à l’hôpital ici, ça fait plus d’un an. Soignez-moi, je viendrai soigner mon image ».
L’avocat a alors demandé à la Cour de rendre son délibéré immédiatement, plaidant pour une prise en charge urgente de l’état de santé de son client afin de garantir une défense équitable.
Après ces échanges, l’audience a été suspendue temporairement. La question de la santé de l’accusé reste au cœur des préoccupations, mettant en lumière l’équilibre entre les obligations judiciaires et le droit aux soins de toute personne poursuivie.
A la reprise de l’audience, la Cour a rendu son délibéré concernant la demande d’évacuation de l’ancien Premier ministre, Kassory Fofana, en ordonnant son transfert dans un centre spécialisé, sans pour autant indiquer si en Guinée où à l’extérieur. La Cour a ensuite renvoyé l’affaire au 6 janvier 2025 pour la suite des débats.
L’affaire Kassory Fofana continue de susciter un intérêt national, non seulement pour les accusations portées contre lui, mais aussi pour les débats sur les responsabilités de l’État en matière de santé des prévenus dans des affaires aussi sensibles.
Mamadou Laafa Sow pour Guineematin.com