Chambre nationale des huissiers de justice : candidat au poste de président, Me Aboubacar Camara décline ses priorités

Me Aboubacar Camara, huissier de justice, candidat au poste du président de CNHJG

La Chambre Nationale des Huissiers de Justice de Guinée (CNHJG) va bientôt élire les membres de son bureau exécutif pour un mandat de 3 ans. La démarche vise à trouver un remplaçant à l’équipe actuelle dirigée par maître Sory Daouda Camara. Parmi les candidats au poste de président, maître Aboubacar Camara, actuel vice-président, qui sollicite les voix de ses confrères et consœurs huissiers. Dans un entretien accordé à un reporter de Guineematin.com mardi, 10 décembre 2024, maître Aboubacar Camara, avec une solide expérience de plus de 20 ans, promet d’être à l’écoute de tous.

Dans sa communication, maître Aboubacar Camara a tout d’abord livré les motifs qui le poussent à se porter candidat pour briguer le poste du président de la Chambre Nationale des Huissiers de Justice de Guinée (CNHJG). « Je suis un huissier de justice qui a 24 ans d’expérience. Les différentes personnes qui ont géré cette corporation, nous les avons côtoyés depuis 2000 jusqu’en 2019, année à laquelle mes confrères ont eu confiance en moi pour m’élire comme vice-président pour un mandat de 3 ans. En 2021, mes chers confrères ont renouvelé cette confiance en moi. Et cette année, je veux être président de la Chambre Nationale des Huissiers de Justice de Guinée. J’ambitionne ce poste, puisque pour moi, à part la corporation d’huissier, il n’y a pas une autre corporation. Moi, depuis que j’ai commencé à travailler, je suis là. Tout ce que je gagne, c’est dans ça. Je me suis battu pour avoir tous les textes qui régissent cette profession. De 2010, au temps de la transition, et en 2019, avec le décret numéro 152 du 24 mai 2019 portant statut des huissiers ainsi que la circulaire numéro 002 qui précise la compétence des huissiers… j’ai été parmi les confrères qui se sont battus pour avoir ce texte qui régit la profession », a-t-il déclaré.

Par ailleurs, maître Aboubacar Camara a livré une batterie de projets qu’il entend mettre en marche une fois élu président de la CNHJG. « Une fois élu, je serai ce président qui va être à l’écoute de tous les huissiers. Toutes les propositions seront les bienvenues et vont être minutieusement étudiées. C’est pourquoi, dans mon programme, je l’ai dit et je l’ai répété, nous allons dès la première année, au début même de l’année, organisé une retraite pour que le bureau puisse examiner les différents défis que se posent à nous, les difficultés que nous rencontrons au quotidien pour essayer d’apporter les solutions. Je serai très ouvert et en assemblée générale également nous allons donner la parole à tout le monde pour dire quels sont les dysfonctionnements de la chambre Nationale des Huissiers de Justice de Guinée et quelles sont les propositions de solutions qu’on doit apporter à ça. Nous allons examiner au cas par cas pour essayer de trouver des solutions aux problèmes qui se posent à nous. Nous allons nous battre pour trouver un siège, puisqu’avec l’explosion de Kaloum, il n’y a pas de siège. Nous allons nous battre pour vulgariser, pour nous faire connaître, faire connaître aux guinéens cette profession. Nous allons nous battre pour la formation continue des titulaires de charge, la prestation de serment de nos jeunes stagiaires qui sont en situation de cabinet. Nous allons nous battre pour avoir de l’argent parce qu’il faut avoir les moyens de sa politique. Au niveau du département également, nous allons faire des prises de contacts pour faciliter l’exécution des décisions, notamment en attirant l’attention des gardes de sceaux sur la nomination du juge de l’application des peines. Essayer d’alléger, revoir la méthode pour délivrer les visas d’exécution. Maintenir nos relations avec nos partenaires dans la sous-région, au niveau africain, et au niveau international puisque nous sommes membres de plusieurs institutions : l’Union internationale des huissiers, l’Union africaine des huissiers, et nous sommes membres de l’OHADA », a-t-il laissé entendre.

Au regard de ce programme, maître Aboubacar Camara invite ses confrères et consœurs à voter pour lui. « A l’endroit de mes confrères et consœurs, je vous dis que Me Aboubacar Camara que je suis, est un candidat une fois élu, je vais être à leur écoute. Je suis là pour vous. J’ai passé tout mon temps à me battre pour cette corporation. Tout ce que j’ai eu, c’est dans cette corporation que je l’ai eu. Donc, je vais être jaloux pour garder tous les acquis de ceux qui m’ont précédé, de ce que nous avons obtenu à notre temps. Je serai jaloux pour préserver les intérêts de cette corporation. C’est pourquoi, je les invite à voter pour moi. Je serai là pour eux et je vais me battre pour la cause de la chambre et les générations futures. Parce que nous sommes appelés à partir un jour. Donc, on se bat pour avoir un résultat que la génération montante va essayer de préserver », affirme-t-il.

Par rapport aux tensions souvent enregistrées dans le cadre de l’exécution des décisions de justice, maître Camara promet de mettre en place une politique d’apaisement et de sensibilisation. « Nous allons opter pour une politique d’apaisement. Il faut sensibiliser, il faut expliquer aux gens que l’huissier n’est pas cet homme qui vient faire la violence. L’huissier, c’est ce professionnel qui respecte la procédure édictée par la loi. Il invite les gens conformément à la loi, les invite à aller devant nos cours et tribunaux pour se défendre. Quand la décision est rendue par nos cours et tribunaux également, c’est cet huissier qui prend cette décision pour la porter à la connaissance de celui qui a perdu pour qu’il essaye d’exercer des voies de recours. Donc, quand la décision devient définitive, non seulement, il informe les autorités locales, le procureur, le chef de quartier, le maire, madame le gouverneur, il informe tout le monde avant d’aller à l’exécution. L’huissier fait tout pour éviter l’exécution forcée. C’est quand il ne parvient pas à se faire comprendre, puisque le magistrat a fini de décider, il faudrait bien que la décision soit exécutée. Et notre dernier recours, c’est faire recours au procureur de la République ou bien au procureur général pour qu’il signe une réquisition pour mettre en mouvement la police et la gendarmerie avec l’huissier pour procéder à l’exécution forcée. Donc des fois, la violence ne dépend pas de l’huissier, ni des gendarmes et policiers qui viennent. La violence viendra généralement de ceux qui vont tenter de s’opposer à l’exécution d’un titre exécutoire », explique maître Camara.

Saïdou Hady Diallo pour Guineematin.com

Tél. : 620 589 527/664 413 227

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