Conakry : 1000 jeunes à l’école de la prévention et de la lutte contre les discours de haine

Le Conseil National des Jeunes (CNJ) de Guinée a officiellement lancé ce jeudi, 12 décembre 2024, à Conakry, un atelier de formation de 1000 jeunes leaders sur toute l’étendue du territoire national. L’initiative s’inscrit dans le cadre de la tenue de la semaine nationale de la citoyenneté et de la paix (SENACIP), organisée par le Ministère de l’Administration du territoire et de la Décentralisation (MATD). La formation a pour objectif de faire de ces jeunes, appelés “médiateurs de la paix”, des acteurs de prévention et d’alerte des discours de haine afin de renforcer la cohésion sociale, a appris Guineematin.com à travers un de ses reporters.

L’atelier, qui a réuni des jeunes de différentes régions du pays, est un projet phare porté par le CNJ, avec le soutien de l’ONG internationale “Terre des Hommes”. Il s’agit de donner aux participants des outils pratiques et des connaissances nécessaires pour identifier, prévenir et savoir répondre aux discours de haine dans leurs communautés. La démarche vise à renforcer la dynamique de la cohésion sociale en Guinée.

Dans son discours, Abdoulaye Diané, président du Conseil national des jeunes de Guinée, a donné les raisons de l’organisation de cet atelier.

Abdoulaye Diané, président du conseil national des jeunes (CNJ)

« Cette formation s’inscrit dans le cadre de l’organisation de la Semaine nationale de la citoyenneté et de la paix. C’est une initiative portée par le Conseil national des jeunes. Le CNJ, au-delà de son rôle d’identification des mille jeunes sur toute l’étendue du territoire national, s’engage à offrir à ces jeunes médiateurs de la paix non seulement des compétences pour mieux comprendre les enjeux des discours de haine, mais aussi la capacité de devenir des ambassadeurs de paix et de cohésion sociale dans leurs environnements respectifs. À travers cette formation, nous avons voulu le renforcement des capacités de nos démembrements, élargi aux jeunes leaders, des étudiants et certaines personnes ressources, afin de les outiller sur la reconnaissance des discours de haine et surtout la lutte mais aussi comment de façon responsable répondre à un discours de haine », a souligné le président du CNJ.

Cet atelier de formation s’inscrit dans le cadre de la Semaine Nationale de la Citoyenneté et de la Paix (SENACIP), un événement annuel qui vise à promouvoir la paix, l’unité nationale et la citoyenneté responsable à travers une série d’activités de sensibilisation, de débats et de formations.

En présidant la cérémonie d’ouverture, le chef de cabinet du Ministère de l’Administration du territoire et de la décentralisation, Gono Condé, a rappelé aux jeunes participants le rôle qui est le leur dans la consolidation de la coexistence pacifique, de la tolérance et du respect mutuel entre les différentes communautés de notre pays.

Gono Condé, chef de cabinet du ministère de l’administration du territoire et de la décentralisation

« J’ai souvent dit que vous (jeunes) ne faites pas comme nous, j’ai souvent dit que vous jetez des pierres et que vous ne faites pas la promotion de la paix. Mais aujourd’hui, vous vous retrouvez face à un défi. Le président Mamadi Doumbouya vous a lancé un défi. (…) Nous croyons que les jeunes doivent être au cœur de cette démarche, car ce sont eux qui porteront les valeurs de paix et d’unité dans les années à venir », a dit M. Condé.

Pour sa part, M. Urbain, chef de projet “Lanyifan” à Terre des Hommes, représentant du directeur pays de ladite l’ONG, explique l’intérêt pour eux de que de ce projet de renforcement du vivre ensemble.

M. Urbain, représentant du directeur pays de Terre des Hommes

« Lorsque Terre des Hommes a été sollicitée par le Ministère de l’administration du territoire et de la décentralisation pour accompagner cette dynamique, on n’a pas hésité. On n’a pas hésité parce que Terre des Hommes a lancé le 8 novembre 2024 un projet qui vise le renforcement de la résilience, la cohésion sociale et la résistance des communautés affectées par l’explosion du dépôt de carburant de Conakry. Ce projet, comme son nom l’indique, vise à renforcer la cohésion sociale et à travailler au désengagement de la violence. Lorsqu’on regarde la thématique qui a été retenue pour non seulement la SENACIP mais aussi de cette session, on se rend compte que les jeunes doivent jouer un rôle important. Ils jouent déjà le rôle malheureusement, en tant que vecteur de la violence parce que souvent instrumentalisés par certains acteurs, ils devraient jouer le rôle en tant que vecteur de changement, en contribuant sur la prévention, la lutte contre les discours de haine mais aussi à l’incitation à la violence. Nous espérons que l’appui technique que nous avons apporté à la SENACIP et à ce projet permettront aux participants d’être outillés afin de s’engager dans la prévention et la lutte contre les discours de haine », a-t-il lancé.

Cet atelier, organisé en simultané dans toutes les 33 préfectures de la Guinée, marque une étape clé dans la promotion de la paix et de la citoyenneté responsable dans notre pays. Grâce à des initiatives telles que celle-ci, le CNJ s’engage résolument sur la voie d’un avenir pacifique, où les jeunes jouent un rôle crucial dans la prévention de la violence et des divisions sociales.

Malick DIAKITE pour Guineematin.com 

Tél. : 626-66-29-27 

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