« Seule à travers ma Guinée » est un projet social, qui consiste à accompagner les villages les plus reculés du pays sur les plans éducatif, sanitaire et environnemental. Pour la porteuse du projet, Koumba Cissé, entrepreneuse dans le secteur de la mode, il est plus que nécessaire de mettre en place un plan de développement social consistant à aider les « oubliés de la République ». Elle l’a fait savoir dans la journée d’hier, jeudi 12 décembre 2024, à travers une conférence presse organisée à Conakry, a constaté sur place Guineematin.com à travers un de ses reporters.
D’entrée, Koumba Cissé a décliné les objectifs de son projet dénommé « Seule à travers ma Guinée », qui va appuyer des nécessiteux.
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« En République de Guinée 41,4% ont moins de 15 ans et pour assurer un processus de développement durable, les communautés rurales devraient faire partie intégrante de notre développement économique, social et environnemental. Consciente que nous avons tous un rôle à jouer, je me suis engagée. ‘’Seule à travers ma Guinée’’ est un projet social, qui consiste à aller dans les communautés rurales, rencontrer des populations, comprendre leur réalité, leurs différents problèmes, afin d’apporter des solutions, dans le respect de l’homme et de l’environnement », a-t-elle confié.
Poursuivant, la porteuse du projet a précisé qu’elle et son équipe ont déjà entamé les visites des villages dans deux régions de la Guinée. « Pour cette saison, nous nous sommes rendus dans deux localités, notamment à Kankan, précisément à Kirya, un village perché à plus de 1000 m d’altitude, et à Pankala, village situé à 22 km de Kankan et à Kindia. A Kindia, nous nous sommes rendus compte qu’il y a beaucoup de choses à faire, plusieurs villages qui s’y trouvent, existent bien avant les indépendances et il y a une population estimée à plus de 1000 habitants. Dans ce village, il y a des enfants, des femmes enceintes et des hommes et il n’y a aucune infrastructure médicale, encore moins, une infrastructure scolaire. Ce qui explique que des enfants qui ont l’âge d’aller à l’école, entre 5 et 7 ans, ne peuvent pas y avoir accès, parce que la montagne est perchée à plus de 1000 mètres. Leurs os sont encore fragiles, donc ils ne peuvent pas dévaler la montagne et aller étudier à l’école qui se trouve juste en bas, au pied de la montagne. Cela explique justement un taux de non scolarisation sur la montagne qui s’élève à 41% en 2021. Il faut faire quelque chose. A Kankan nous sommes allés à l’école primaire et nous avons rencontré les élèves. Figurez-vous que, dans une école ou il y a plus de 300 élèves, ils n’ont pas de livres. On a compté qu’une vingtaine de livres. Avec mon équipe, on a fait des activités qui consistent à stimuler justement leur croissance économique, c’est-à-dire de la peinture sur canevas pour les CM1 et CM2, de la peinture sur papier pour les CP et CE et en même temps du reboisement pour leur école. Le reboisement consistait justement à leur faire comprendre l’utilité de la protection de l’environnement. Dans ce sens, on a planté au moins 300 arbres. Pour moi, pour créer le nouveau type de guinéen, il faudrait commencer par la nouvelle génération, ces enfants-là, parce que, ce sont eux, nous de demain. Pour revenir un peu sur le cas de Kirya, je vais préciser qu’il y a des femmes enceintes qui y vivent et rencontrent parfois des cas de morts, puisque quand on est enceinte de 4 mois ou à 6 mois, il y a certaines activités qu’on ne peut pas faire et vu que le mont Gangan est une montagne de plus de 1000 m d’altitude, les femmes ne peuvent pas descendre avec leurs gosses. Et vu qu’elles n’ont pas accès à des traitements prénataux, parfois il y a des cas de décès, des enfants en meurent aussi. Nous sommes en 2024 et cela ne doit plus se passer dans notre pays », a déclaré Koumba Cissé.
Par ailleurs, cette citoyenne engagée a rassuré que son projet n’est pas que du folklore et qu’elle compte bien accompagner ces enfants jusqu’à leur majorité, en promettant que le projet ne se limitera pas qu’aux deux régions déjà entamées. « Ce projet, ce n’est pas que du folklore, on a envie justement de suivre les enfants jusqu’à leur majorité. Nous sommes la jeunesse guinéenne et nous avons le droit de participer au développement de ce pays. J’ai envie qu’il y ait des personnes de bonne volonté qui se joignent à moi pour offrir un établissement de santé par exemple pour les habitants de Kirya parce que je leur en ai fait la promesse. Ce n’est pas un grand truc, mais c’est pour permettre aux femmes enceintes d’accoucher dans des conditions nobles et un autre bâtiment pour les tout-petits pour leur permettre de stimuler leur croissance, jusqu’à ce qu’ils aient l’âge d’aller au pied de la montagne. A Kankan, il faudra offrir des livres aux enfants, ils n’en ont pas, je vais le préciser encore davantage. Il y a plus de 300 élèves et ils n’ont qu’une vingtaine de livres. Donc, je vais leur offrir cela, et essayer d’initier des projets scolaires, qui pourront leur permettre aussi d’être guidés dans le bon sens et être un nouveau type de guinéens. Encore plus profondément dans ce projet, si j’ai la possibilité d’avoir des personnes vraiment qui croient à ce projet et qui ont une vision plus large, c’est de parrainer 10 enfants dans chaque village. Mais, on ne va pas dans un parrainage classique, les enfants qui ont 7 et 13 ans, on les parraine jusqu’à leur majorité. Chaque année, qu’ils partent à l’école, qu’ils apprennent un métier, parce que pour moi, la Guinée est en chantier, il faudrait qu’on puisse avoir des menuisiers, des plombiers, pour ne citer que ceux-là. Donc, il faudrait tout de suite orienter la nouvelle génération sur les métiers d’avenir. Le projet ne se limite pas uniquement à Kankan ou à Kindia. L’objectif, c’est d’aller dans tous les villages les plus reculés de la Guinée. Beaucoup de gens se plaignent que les choses ne vont pas. Mais concrètement, qu’est-ce que nous avons fait pour impacter notre présence dans ce monde ou encore diriger dans le bon sens, la future génération ? C’est notre devoir et on doit le faire », a-t-elle lancé.
En outre, Koumba Cissé a fait savoir qu’elle a réalisé un documentaire pendant sa tournée dans ces différents villages, qu’elle compte diffuser le 20 décembre 2024 au centre culturel franco-guinéen. Elle a invité le président de la transition, le Général Mamadi Doumbouya, et tous les citoyens, à venir visionner ces images qui montrent les dures réalités que vivent ces populations. « Monsieur le président de la République, en tant que citoyenne guinéenne, les articles 6, 7 et 177 de l’avant-projet de notre constitution sont les motivations de mes actions. J’ai suivi avec beaucoup d’attention votre allocution du 2 octobre 2024 à l’endroit de la population. Votre discours mettant en honneur les prouesses de la femme guinéenne, m’a laissé indemne. Et en ma qualité de jeune guinéenne, j’ai décidé d’agir à ma façon, afin d’apporter une pierre à l’édifice. Son excellence monsieur le président de la République, vous conviendrez avec moi que l’avenir de la génération future se prépare maintenant. A ce propos, j’ai réalisé un documentaire, lors de ma tournée citoyenne, orienté vers l’éducation, l’environnement et la santé en milieu rural, et je vous invite solennellement le vendredi 20 décembre au centre culturel franco-guinéen pour écouter la volonté des oubliés de la République. En espérant que vous verrez ce message, je vous prie monsieur le président de la République, de recevoir mes salutations distinguées. A mes compatriotes guinéens, nous sommes 14 millions d’habitants, avec 14 millions de bonnes actions, nous pouvons changer ce pays et impacter positivement », a-t-elle martelé.
Mariama Barry pour Guineematin.com