Un avortement tourne mal à Kissidougou : un cas de décès et des arrestations (Procureur)

Mohamed Bama Camara, procureur près le tribunal de première instance de kissidougou

Une dame, du nom de Sia Kamano, est décédée quelques jours après avoir pratiqué un avortement au quartier M’Balia Körö, dans la commune urbaine de Kissidougou. L’information a été rendue publique dans la journée de ce vendredi, 13 décembre 2024, par le procureur de la République près le tribunal de première instance de Kissidougou. Le gérant de la clinique clandestine où l’acte a eu lieu a été mis aux arrêts pour des fins d’enquêtes, tout comme la grande sœur de la défunte, rapporte le correspondant de Guineematin.com basé dans la préfecture.

Sur les circonstances du drame, Mohamed Bama Camara, procureur de la République, a expliqué ce qui s’est passé.

« A Kissidougou, un homme du nom de Souleymane Djoumessi, résidant au quartier M’Balia Körö, secteur 4, a reçu une jeune dame d’une vingtaine d’années, du nom de Sia Kamano, qui portait une grossesse. Il l’a reçue, je ne dirai pas dans une clinique, mais dans un magasin transformé en clinique, où il a pratiqué l’avortement sur cette fille dans des conditions indescriptibles. Elle a eu des complications parce qu’après l’avortement, elle a fait des crises. Elle est rentrée chez elle, mais la situation s’est compliquée davantage. Elle a été d’urgence transportée à l’hôpital préfectoral de Kissidougou où elle a rendu l’âme », a fait savoir le procureur.

Par ailleurs, Mohamed Bama Camara a indiqué que les mesures prises après ce drame. « Informé, j’ai instruit au commissariat central de police de Kissidougou d’ouvrir des enquêtes préliminaires sur ces faits. Cette clinique clandestine a été perquisitionnée et j’étais sur le terrain avec les officiers de police judiciaire. On a trouvé beaucoup de produits pharmaceutiques contrefaits, beaucoup de produits périmés, nous avons trouvé, pas une clinique mais une porcherie. L’endroit était sale, ça dégageait une odeur nauséabonde et ce qui nous a vraiment sidérés, c’est que c’est un endroit qui n’est pas du tout caché. Le monsieur est connu par la population, il est dans cette pratique depuis presque dix ans mais il n’a jamais été dénoncé. C’est quand il a commis ces faits graves que l’autorité judiciaire a été informée. Donc, il a été interpellé. A date, il est placé sous mandat de dépôt. Le juge d’instruction est saisi pour des investigations. Mais ce qu’il faut retenir, monsieur Souleymane Djoumessi n’est pas le seul poursuivi dans cette procédure, parce qu’il y a madame Madeleine Kamano qui serait une des grandes sœurs de la victime, qui l’aurait accompagnée chez le médecin pour se faire avorter. Elle est également poursuivie. Donc, le dossier est à l’instruction », a déclaré le procureur.

De Kissidougou, Abou Millimouno pour Guineematin.com

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