Aboubacar Camara, vigile de profession, est poursuivi pour abus de confiance portant sur 86 cartons de chaussures au préjudice de Mariama Soumah, partie civile dans cette procédure. Alors que le prévenu, qui comparaît libre, plaide non coupable, le représentant du ministère public a requis sa condamnation à un an assorti de sursis et au remboursement des 86 cartons de chaussures ou leur équivalent. Telles sont les réquisitions faites jeudi, 12 décembre 2024, par le parquet du tribunal de Mafanco où se tient le procès, a constaté sur place Guineematin.com à travers un de ses reporters.
Selon nos informations, la plaignante Mariama Soumah est une marchande de chaussures au grand marché de Madina. Elle a comme fournisseur un chinois qui a pour gardien le prévenu Aboubacar Camara. C’est dans ce contexte que les deux se sont connus et se sont habitués. Vu leur frottement, dame Mariama Soumah a finalement confié à Aboubacar Camara les clés de son magasin afin que ce dernier puisse venir l’ouvrir les matins. C’est ainsi qu’un jour, dame Soumah a constaté la disparition de 86 cartons de chaussures de son magasin. Elle va porter plainte contre celui à qui il avait confié les clés des locaux.
Devant le tribunal, dame Mariama Soumah, par le biais de son conseil, réclame 86 cartons de chaussures ou leur équivalent. « Le prévenu Aboubacar Camara faisait sortir et rentrer les marchandises dans sa boutique. Il a vendu les chaussures à l’insu de dame Soumah. C’est lui-même qui a reconnu ici avoir vendu deux paires de chaussures à l’insu de Mariama Soumah. Le reste des chaussures est imputable à Aboubacar Camara. Elle avait dans son magasin 110 cartons à l’origine. Elle a retiré 24 cartons et il en restait 86. Elle s’est rendue compte qu’il y a des manquants. Sur les 86 cartons, on n’a retrouvé que 10 cartons. Et c’est le prévenu qui détenait les clés du magasin. Il y a eu des témoins dans cette affaire qui ont dit qu’ils ont vu Aboubacar Camara vendre des chaussures. Aboubacar Camara a reconnu avoir vendu deux paires de chaussures. Le reste des chaussures lui incombe. Nous réclamons 86 cartons de chaussures ou la valeur des 86 cartons, soit 109 millions 400 mille francs guinéens », a sollicité le conseil de la partie civile.
Sur la même lancée, le représentant du ministère public va requérir de retenir Aboubacar Camara dans les liens de la prévention d’abus de confiance. Pour la répression, de le condamner à un an, avec sursis, et au paiement d’une amende d’un million GNF. « Elle dit avoir remis ses clés à Aboubacar Camara à l’effet que ce dernier lui garde ses marchandises. Mais après vérification, elle a trouvé que 86 cartons de chaussures avaient disparu. Elle a porté plainte contre lui. A la barre, le prévenu plaide non coupable des faits mis à sa charge. Cependant, il est avéré que monsieur Aboubacar Camara a vendu deux paires à l’insu de Mariama Soumah. L’abus de confiance est suffisamment établi à son encontre. C’est pourquoi le ministère public requiert qu’il vous plaise de le retenir dans les liens de la prévention d’abus de confiance. Pour la répression, vous le condamnerez à un an avec sursis et au paiement d’une amende d’un million de francs guinéens ».
La défense quant à elle, par la voix de maître Ousmane Mansaré, plaide non coupable. L’avocat demande au tribunal de faire application de l’article 544 du code de procédure pénale en renvoyant son client des fins de la poursuite. « C’est bien vrai, la remise des clés n’est pas contestable. Mais pas des cartons de chaussures. On ne lui a jamais remis de cartons de chaussures. L’infraction d’abus de confiance n’est pas établie. Renvoyer-le des fins de la poursuite pour délit non établi à son encontre. Je clame son innocence totale. Et constater qu’il n’y a pas eu infraction », a plaidé la défense.
C’est dans ce climat que le tribunal a mis l’affaire en délibéré. Il rendra sa décision le 26 décembre 2024.
Saïdou Hady Diallo pour Guineematin.com