Tribunal de Labé : des peines de 5 à 20 ans de prison prononcées contre des accusés

Les audiences criminelles se sont poursuivies le vendredi 13 décembre 2024 au tribunal de première instance de Labé. Plusieurs dossiers ont été examinés aboutissant à la condamnation à de lourdes peines d’emprisonnement contre certains accusés pour des cas d’assassinat ou de viol. C’est ainsi que des peines de 5 à 20 ans de réclusion criminelle ont été prononcées par le tribunal, rapporte le correspondant de Guineematin.com basé dans la préfecture.

Sur les 13 dossiers jugés, 12 ont connu leur épilogue au cours de ces audiences criminelles.

Maurice Onivogui, le procureur de la République près le tribunal de première instance de Labé, a apporté des précisions sur ces dossiers.

« On a commencé les audiences criminelles le mercredi et nous avions vingt affaires criminelles inscrites au rôle. On a pu évoquer treize dossiers avec douze décisions. Sur les treize, il y a un qui a été mis en délibéré pour décision être rendue le 20 janvier 2025. Il y a plus de dossiers de viols que les autres infractions. Le dossier qui a atterri l’attention de bon nombre de personnes, surtout les acteurs de la justice, c’est le dossier de Mali où le jeune Siradio Bah a donné la mort à son petit neveu de huit ans. Il l’a égorgé sur le champ et a écopé d’une peine de dix ans de réclusion criminelle. Le second, c’est le dossier du jeune Mamadou Lamarana Diallo qui a aussi donné la mort à sa mère. Pour lui, son dossier a été mis en délibéré pour décision être rendue le 25 janvier 2025. Il y a un autre dossier criminel de Lelouma où Amadou Bhoye Koulibaly a donné la mort à son père adoptif. Lui, il a pris vingt ans de réclusion criminelle. Les audiences criminelles se poursuivront mais je ne peux pas vous donner de date. Mais, probablement, ce sera au premier trimestre de l’année 2025 », a-t-il expliqué.

Cependant, ces décisions n’ont pas fait l’unanimité. Dans la foulée des verdicts, maître Muriel Ouendo, avocate de la défense, a vivement critiqué la condamnation de l’un de ses clients. Selon elle, le jugement serait entaché d’irrégularités et manquerait d’impartialité.

Maître Muruel Ouendo, avocate de la défense

« Nous avons eu deux dossiers que nous avons pris. Il s’agit de monsieur Mamadou Lamarana qui a attenté à la vie de sa mère. Selon les circonstances, au moment des faits, il n’était pas en possession de ses facultés mentales. Le parquet requiert trente ans, mais c’est à voir parce qu’au moment des faits, le père lui-même a confirmé qu’il avait attaché son enfant pendant quatre mois parce qu’il n’était pas en possession de ses facultés mentales. Dans l’article 21 du code pénal en son point 1, il est dit qu’il n’y a pas de crime ni de délit lorsque la personne qui commet les faits au moment où ces faits sont commis est atteinte de démence. J’ai demandé au tribunal de ne pas le retenir dans les liens de la culpabilité parce qu’il était atteint de démence au moment des faits. La décision sera rendue le 20 janvier 2025. Le cas de monsieur Amadou Bhoye Koulibaly, qui a attenté à la vie de son oncle, il y a eu plusieurs successions d’événements qui lui ont fait croire que sa vie était en danger et il a également tiré sur son oncle. Lui, il a été condamné à vingt ans de prison. En principe, il devait écoper plus que ça. Je pense qu’ils ont au moins diminué d’un degré sa condamnation. On se rallie à cette décision de la justice », a-t-elle fait cas.

De son côté, maitre Diamilatou Sow dénonce le fait que le tribunal a été très sévère contre son client, accusé de meurtre. Pourtant, il n’aurait fait que des tirs de sommation pour sauver sa peau.

Maitre Diamilatou Sow, avocate de la défense.

« J’ai eu à défendre un client qui avait ses anacardiers incendiés par des inconnus. C’est ainsi qu’il s’est plaint devant l’autorité morale et c’est là que la situation a dégénéré. Moi, j’avais demandé au tribunal de bien vouloir faire l’application de l’article 22 du code pénal, c’est-à-dire de maintenir l’état de nécessité pour mon client, par ce qu’il a fait un tir de sommation pour sauver sa peau. Les gens qui sont venus étaient vraiment armés. Donc, il a cru que ces gens étaient venus pour le tuer, finalement il a essayé de se défendre. Le seul moyen que Niabaly a pu trouver, c’est de prendre une arme et faire des tirs de sommation qui malheureusement ont atteint trois personnes. Mais j’estime que ce n’était pas volontaire. Mais, le juge a été très sévère dans sa décision, il a suivi carrément le ministère public dans ses réquisitions qui avait demandé cinq ans. Là, je suis vraiment désolée pour mon client, parce qu’il ne méritait pas cette condamnation. C’est une lourde condamnation. Mais face à l’impossible, nul n’est tenu. On est obligé d’accepter la décision telle qu’elle est », a laissé entendre maître Diamilatou Sow.

Depuis Labé, Alpha Boubacar Diallo pour Guineematin.com

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