Les Studios Kirah, au cœur de Conakry, ont vibré au rythme d’une soirée culturelle exceptionnelle organisée ce vendredi, 13 décembre 2024, par la délégation de l’Union européenne en Guinée. Placée sous le thème du conte et du graffiti, cette rencontre a su mêler art et réflexion pour célébrer des valeurs universelles telles que la modestie, la tolérance, l’égalité et l’acceptation de l’autre, tout en mettant en lumière le rôle de l’Union européenne en Afrique et dans le monde, a constaté sur place Guineematin.com à travers un de ses reporters.
Dans une ambiance conviviale et chaleureuse, les récits d’Allemagne, de Belgique, de France et de Guinée ont transporté les participants dans des univers chargés d’enseignement. Les orateurs, imprégnés par les traditions culturelles de chacun de ces pays, ont su transmettre les valeurs essentielles qui régissent la vie en société.
« Le conte est un trésor inestimable de la société guinéenne », a déclaré Mamadou Saliou Barry, lauréat du concours de plaidoiries sur le droit à la propriété organisé dans le cadre de la Quinzaine des Droits de l’Homme en Guinée.
Le jeune homme, dont la passion pour les récits ancestraux transparaissait dans chaque mot, a captivé l’audience en expliquant comment le conte joue un rôle éducatif et social crucial, particulièrement dans un contexte où les défis de la cohésion sociale se multiplient.
« Le conte en Afrique, surtout particulièrement en Guinée, a été toujours un moyen éducatif, qui a beaucoup participé à l’évolution de l’histoire africaine et guinéenne. Mais aussi, l’éducation civique et morale des enfants et des nouvelles générations. Aujourd’hui, ça a été une soirée qui nous a rappelé cette histoire et qui nous a donné plus de courage de continuer à maîtriser ces contes pour pouvoir garder cette belle histoire et cette belle culture qui améliore les relations sociales dans notre pays », a-t-il déclaré.
Parallèlement, des artistes réalisateurs de graffiti ont utilisé les tableaux comme des toiles vivantes pour illustrer les valeurs européennes et universelles. Leur art, vibrant et coloré, a rappelé à tous que la culture urbaine peut être un puissant vecteur de sensibilisation. Le graffiti, dans son expression libre et audacieuse, a servi de métaphore visuelle pour les idéaux d’ouverture et de respect de l’autre, qui étaient au cœur de la soirée.
Outre le lauréat du concours, d’autres figures de la scène sociale et culturelle guinéenne ont enrichi les débats. La gérante d’une ONG de défense des droits des enfants, Djènè Diallo, a exprimé sa satisfaction d’avoir participé à cet événement. Cependant, elle a fait part d’un regret : « le conte est vraiment une bonne chose, malheureusement les enfants n’étaient pas invités. Les contes sont superbes, chaque conte de manière générale, il y a une morale derrière qui permet aux enfants de développer leurs réflexions, de donner leurs avis, d’avoir une discussion après les contes avec leurs parents et à l’école. La chose qui est encore intéressante dans cette activité, aujourd’hui, c’est qu’ils ont su faire participer des artistes peintres, qui, par rapport aux histoires, essayent de mettre sur fond une image sur les paroles que nous venons d’écouter », a-t-elle lancé.
Un des moments les plus marquants de la soirée a été l’intervention de Lamine Capi Camara, écrivain et ancien ministre des Affaires étrangères. Avec une éloquence remarquable, il a évoqué le caractère universel du conte, cet art millénaire, qui, partout dans le monde, tente de diffuser des messages de paix et de cohésion sociale.
« Je félicite les organisateurs de cette soirée. Il nous en manque ici beaucoup dans ce pays. Ce caractère particulier de cette soirée, c’est qu’il n’y a pas que les guinéens et leurs contes. Il y a des contes guinéens et des contes européens. La leçon que moi j’en tire, c’est que et les contes guinéens et les contes européens, prouvent que nous sommes les mêmes sur cette terre. La morale de ces contes est généralement la même que ce soit un conte guinéen ou un conte européen. Moi, je crois que de telles initiatives doivent être continuées, doivent se développer pour que les jeunes gens qui sont des étudiants, des élèves, la jeune génération n’oublie pas les contes qui nous ont bercé nous quand nous étions des tout-petits enfants. Il faudrait donc absolument continuer, et aussi continuer à travailler avec l’Union européenne. L’Union européenne qui pourra financer de telles soirées et faire en sorte qu’il n’y ait pas seulement l’aspect formel dans leur diplomatie. »
La soirée a également été l’occasion pour la délégation de l’Union européenne de rappeler son engagement en faveur des droits de l’homme, de l’éducation, et de la culture en Guinée. À travers des événements comme celui-ci, l’Union européenne continue de renforcer les liens avec les populations locales tout en promouvant des valeurs qui transcendent les frontières. Cette soirée culturelle aura laissé une grande empreinte dans l’esprit des participants. Elle a rappelé que le conte, avec ses récits empreints de sagesse, et le graffiti, dans son énergie créative, sont des outils puissants pour porter des messages universels et bâtir des ponts entre les cultures. À travers cet événement, l’Union européenne a prouvé, une fois de plus, que l’art et la culture sont des leviers essentiels pour sensibiliser, unir, et inspirer.
Lamine Kaba pour Guineematin.com
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