« Je suis fatigué de mon épouse Mamadou Binta Bah. Je ne peux plus vivre avec elle. J’en ai marre. Elle m’a battu ce jour comme si j’étais son enfant. Elle m’a donné des coups. Ma tête m’a fait mal. Je demande au président de prononcer le divorce entre nous… Elle me traite de vieux bouffon. Elle m’insulte devant les enfants. Je ne peux plus vivre avec elle. Aidez-moi… », a dit Elhadj Mamadou Alimou Bah.
Le tribunal correctionnel de Dixinn s’est penché mardi dernier, 10 décembre 2024, sur une affaire de violence conjugale opposant madame Mamadou Binta Bah à son mari Elhadj Mamadou Alimou Bah. Ce dernier, âgé de 74 ans, accuse son épouse de violences physiques et verbales devant cette juridiction de première instance. Il était malade et alité à son domicile quand sa femme est venue se jeter sur lui pour le battre à sa guise, a appris Guineematin.com à travers un de ses reporters.
Les violences conjugales sur les hommes sont très peu évoquées en public en Guinée. Et pourtant, elles existent au sein de plusieurs coupables mariés. Généralement, les hommes qui font l’objet de violences de la part de leurs épouses préfèrent souffrir en silence à cause des pesanteurs sociales tendant à faire croire que l’homme est le “sexe fort” qui doit à tous les coups avoir le dessus sur sa femme. Mais, Elhadj Mamadou Alimou Bah ne s’est pas plié à cette règle sociale quand son épouse Mamadou Binta Bah l’a passé à tabac. Il l’a trimballé devant le tribunal de première instance de Dixinn pour réclamer justice et solliciter le divorce. Cette juridiction s’est penchée sur ce dossier ce mardi, en l’absence de la prévenue.
Dans sa déposition à la barre, le plaignant dit avoir été battu par sa femme comme s’il était son enfant. Il demande au tribunal de prononcer « le divorce » pour lui permettre de jouir de sa liberté à son domicile.
« Je suis fatigué de mon épouse Mamadou Binta Bah. Je ne peux plus vivre avec elle. J’en ai marre d’elle. Elle m’a battu ce jour comme si j’étais son enfant. Elle m’a donné des coups. Ma tête m’a fait mal. Je demande au président de prononcer le divorce entre nous. Elle veut être libre, elle me traite de bandit, de vieux bouffon. Elle m’insulte devant les enfants. Je ne peux plus vivre avec elle. Aidez-moi. Je demande l’application de la loi », a dit Elhadj Mamadou Alimou Bah.
Dans ses réquisitions, le procureur Algassimou Diallo a tout d’abord apporté des précisions par rapport à la demande de divorce sollicitée par la partie civile.
« Je vous précise que ce n’est pas cette composition du tribunal qui prononce le divorce que vous sollicitez. Ici, nous sommes saisis des faits de violences et voies de fait. Et, c’est ce que nous allons juger ici » a-t-il précisé.
Ensuite, le parquetier a demandé au tribunal de retenir la prévenue Mamadou Binta Bah dans les liens de la prévention de violences et voies de fait. Et pour la répression, de la condamner à 6 mois assortis de sursis et au paiement d’une amende d’un million de francs guinéens.
En rendant sa décision, le tribunal a déclaré madame Mamadou Binta Bah coupable des faits de violences pour lesquelles elle est poursuivie et l’a condamnée à 6 mois assortis de sursis et au paiement d’une amende d’un million de francs guinéens.
Saïdou Hady Diallo pour Guineematin.com
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