9 jours de prières pour les victimes du stade de N’Zérékoré : « aux autorités de situer les responsabilités » (JOC)

Initiés par le mouvement d’action catholique Jeunesse Ouvrière Catholique (JOC), les neuf jours de prières ont été clôturés hier, dimanche 15 décembre 2024, à N’Zérékoré par une messe dans toutes les églises. Pour le cas de la paroisse Saint Jean Marie Vianney de Mohomou, le révérend Père Jean Brinaud Lamah, vicaire chargé des questions de Justice, Paix et Communication, a axé son intervention sur la nécessité de multiplier de tels évènements aussi bien à N’Zérékoré que dans d’autres villes de la Guinée. Des fidèles interrogés à cette occasion par Guineematin.com ont regretté les pertes en vies humaines enregistrées au stade de N’Zérékoré lors de la finale du tournoi de football doté du trophée Général Mamadi Doumbouya et demandé que les responsabilités soient situées.

Le révérend Père Jean Brinaud Lamah

Le révérend Père Jean Brinaud Lamah a fait une homélie au contenu plein d’enseignements. « Chers fidèles, aujourd’hui, dimanche est pour nous un grand jour, car c’est le jour de notre Seigneur. Le message que véhicule la sainte parole (l’évangile de Saint Luc 3, 10-18) est d’être toujours dans la joie, le bonheur. Qui n’aime donc pas être heureux, joyeux et sécurisé ? En réalité, Dieu ne nous a pas créés pour le malheur, les pleurs et les grandes souffrances, mais plutôt, pour le bien, la joie, pour une vie meilleure. C’est en cela qu’il nous appelle tous. Mais, si nous observons autour de nous, avons-nous la paix, avons-nous la joie ? Beaucoup de gens cherchent du travail après les études ; dans les hôpitaux, les malades sont couchés ; A la télévision, on entend des nouvelles de la guerre, on entend que tel nombre est mort par accident ou par bombardement. Chez nous à N’Zérékoré, on vient de subir une tragédie qui a arraché de nos mains nos biens aimés. Pouvons-nous être en joie face à ces réalités ? Pour nous chrétiens, la joie que Dieu nous promet est qu’il vient bientôt et qu’à son arrivée, il va porter nos souffrances, nos peines et que tous les malheurs se transformeront en bonheur. En se servant de l’écriture de Saint Jean, nous aurons la solution à tous nos problèmes. Dans l’écriture, un monde vint vers lui, en lui demandant de les guider sur comment ils devraient vivre pour avoir la vie éternelle. C’est cette question que tout le monde devrait poser à Jean aujourd’hui. On doit se mettre à la place de cette foule, nous guinéens, pour demander à Saint Jean comment vivre pour une vie agréable et prospère après plusieurs événements tragiques en Guinée, surtout celui du 1er décembre à N’zérékoré. Bien-aimé, Saint Jean a répondu à la foule : Que ceux qui ont plusieurs habits, ceux qui ont de la nourriture en abondance, qu’ils en donnent à ceux qui n’en ont pas ; aux collecteurs d’impôt, de ne pas augmenter injustement l’impôt, aux soldats d’être justes. Aujourd’hui, Saint Jean voudrait dire encore aux soldats de ne plus lancer des gaz où il ne faut pas lancer comme dans un endroit clôturé ou peut être fermé, de ne plus discuter avec les taxi-motards au sujet des petites monnaies, de ne pas tirer où on ne doit pas vraiment tirer. Ils doivent être plutôt des défenseurs et protecteurs des citoyens pour les sortir du danger. C’est en cela que le soldat est juste, d’après Jean le Baptiste. Comment pouvons-nous aller de l’avant si la corruption, les détournements des milliards de francs existent ? Comment pouvons-nous être en joie face à tout ceci ? C’est donc un conseil que Jean Baptiste lance à tout le monde, d’exercer à bien son travail pour le bien de tous. Que donc les âmes de tous nos regrettés fils et filles de notre pays disparu au stade du 3 avril de N’zérékoré reposent en paix et que Dieu protège toutes les familles qui ont perdu un des leurs. Amen », a dit le révérend Père Jean Brinaud Lamah.

Augustin Lamah, président de la Jeunesse Ouvrière Catholique (JOC) de Mohomou

De son côté, Augustin Lamah, président de la Jeunesse Ouvrière Catholique (JOC) de Mohomou, a expliqué les raisons de l’organisation de ces 9 jours de prières. « Les raisons qui nous ont poussés à organiser cette prière sont vraiment simples. Vu le drame qui s’est passé au stade du 3 avril de N’zérékoré le 1er décembre 2024, cela a été un choc. Puisque la JOC est un mouvement d’action catholique, nous n’avons pas assez de moyens à donner aux familles des victimes, mais tout ce qu’on peut faire, c’est prier pour le repos des âmes de tous ces défunts, demander au seigneur d’accorder le repos éternel aux âmes des disparus et soulager ces familles endeuillées. Nous demandons à la population guinéenne de restaurer la paix, rien que la paix. Aux autorités de prendre toutes les dispositions, lorsqu’il y a des organisations de ce genre, de mettre en place des dispositions nécessaires. Je crois que si cela était préparé, ce drame n’allait pas arriver », a déclaré Augustin Lamah, président de la JOC de Mohomou.

George Lamah, professeur

Abondant dans le même sens, George Lamah, professeur, demande aux autorités de situer les responsabilités dans le drame survenu au stade de N’Zérékoré. « La Jeunesse Ouvrière Catholique s’est répandue, on l’appelle aujourd’hui Jeunesse Ouvrière Croyante, c’est un mouvement d’actions. Nous avons organisé cette prière pour le repos des âmes des disparus dans l’événement malheureux survenu le 1er décembre 2024 ici à N’zérékoré. La population doit accepter ce qui s’est passé. On peut dire que c’est un destin. Les personnes de bonne volonté doivent venir en aide aux familles endeuillées. Je profite de l’occasion pour dire aux autorités de prendre leurs dispositions pour situer les responsabilités de cet événement, pour ne pas qu’il y ait chaque année des situations de ce genre. Si la responsabilité est située, vraiment cela pourra freiner de tels actes. Nous comptons faire des mobilisations de fonds pour soutenir nos familles endeuillées ».

Mme Thérèse Touaro

Pour sa part, Thérèse Touaro a lancé un message aux femmes : « ce mouvement est un mouvement de jeunesse. On a contacté que des jeunes ont perdu la vie. C’est pourquoi on a demandé à nos prêtres de nous appuyer durant neuf jours de prières pour tous les défunts du 1er décembre 2024. Aujourd’hui, la prière s’est terminée par une grande messe dans les églises pour que tous soient en union de prières. Nous avons aussi prié pour les malades et ceux qui se sont blessés au stade, couchés à l’hôpital. Nous disons merci à tous les prêtres qui nous ont suivi durant la prière et aujourd’hui, le prêtre l’a dit, chacun doit changer, exercer bien son travail… Que Dieu exauce toutes les prières, amen. Je suis une femme, je demande à toutes les femmes qui ont perdu leurs enfants de faire preuve de courage et de confier tout à Dieu. Je sais que c’est difficile l’accouchement. Qu’elles comprennent que seul Dieu est solution à tout problème ».

De N’zérékoré, Alain Lamah pour Guineematin.com

Tél. (+224) : 620 16 6816

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